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15 février 2024 4 15 /02 /février /2024 05:38

Bonjour les amis,

Je vais vous parler aujourd'hui d'un livre qui me manquait, d'un livre dont j'avais désespérement besoin.  En effet, face à la multitude d'articles, de publications, de discours et de positionnements politiques souvent contradictoires qui existent au sujet du réchauffement climatique, j'avais besoin d'un grand ouvrage de références et de synthèse qui m'aide à mettre de l'ordre dans mes idées, à les structurer, et surtout à situer rapidement dans quelle mouvance se situe n'importe quel auteur abordant ce sujet vital pour l'humanité toute entière.

C'est exactement ce que réussit Nathanaël Wallenhorst dans son essai intitué QUI SAUVERA LA PLANÈTE?

Alors, avant de parler et de savoir comment on peut encore la sauver il faut déjà expliquer et écarter les mille et une manières d'aller tout droit vers la catastrophe assurée tout en prétendant tout faire pour l'éviter.

Le livre de Wallenhorts s'articule en 6 chapitres et je vous mets ci-dessous une partie de son sommaire qui permet de comprendre comment est construit son essai. 

 

1. LE RÉCIT MENSONGER OU LES DÉGÂTS DU CLIMATOSCEPTICISME
L'incompréhension de la méthode scientifique
Une trop faible éducation scientifique peut faire le lit du climatoscepticisme
La caisse de résonance médiatique des imposteurs climatiques
Des puissances industrielles qui sapent le consensus scientifique et brouillent l'état
des connaissances
Le déni, mécanisme de survie lorsque le sol se dérobe sous nos pieds
Le climatoscepticisme comme marqueur viriliste… et politique
2. LE RÉCIT CHINOIS : VERDIR L'ÉCONOMIE EN BOOSTANT LE PRODUCTIVISME
La dégradation de la santé des Chinois, moteur de la contestation contre le Parti
Virage à 180° : la Chine veut devenir le leader mondial du développement durable
Le récit chinois est-il efficient pour diminuer l'altération de la Terre par les humains ?
Un régime autoritaire peut-il contribuer à la pérennité des sociétés humaines ?
3. LA RELIGION CALIFORNIENNE : PANSEMENT HIGH-TECH POUR CANCER
PLANÉTAIRE

Scientifiques de l'Anthropocène et sirènes technoscientifiques
Nous désanthropiserons ce qui pose problème (discours light)
Nous allons prendre le contrôle du système Terre et du génome humain… Et si on se loupe, des
transhumains partiront fonder des colonies sur Mars (discours hard)
Un récit organisé autour d'un double angle mort
Une naturalisation de la technique qui annihile le politique
4. BISOUNOURS-MAIS-PAS-QUE… L'INDIVIDU FACE À L'INACTION POLITIQUE
Des témoignages trop personnels ?
Ma transition écologique, un outil de développement personnel
Un air de bisounours-mais-pas-que sans en être !
Jusqu'où “prendre sa part” ?
De l'action individuelle à l'action collective
5. LE RÉCIT PERVERS : JEU DE LEURRE AVEC LES CITOYENS
Jouer avec les médias et l'opinion
Jouer avec les données scientifiques
Jouer avec les enjeux politiques
Que serait une politique à la hauteur des enjeux ?
C'est oui ou c'est non ? C'est oui, mais c'est non.
6. LE RÉCIT ALTERNATIF : UNE POLITISATION À HAUTEUR DES ENJEUX DE
L'ANTHROPOCÈNE

Un ennemi commun : le néolibéralisme
Réformer nos institutions, tonifier nos démocraties
Désobéir et lutter
Incarner le changement
Fonder un nouveau nous, symbiotique avec le vivant

La structure du livre est extrêmement logique et bien pensée car face à cette crise planétaire existentielle il y a différents narratifs:

1.- Le climatosceptique. Ce discours a changé au fur et à mesure que la science l'a invalidé, mais le climatoscepticisme pervers existe toujours, se renouvelant sans cesse, essayant de nous faire croire au père Noël et que le pire ne va pas forcément arriver. A noter que des climatosceptiques essaient d'utiliser et de réinterpréter de manière captieuse les résultats scientifiques pour leur faire dire des contrevérités: par exemple qu'il y aurait 5% de possibilités d'échapper à la grosse crise. Ça, c'est un mensonge éhonté: la crise aura bien lieu de manière certaine.

2.- Le narratif chinois ne nie pas la crise et, au contraire, ce pays veut se présenter comme le champion de la lutte contre le rechauffement, sauf que ses méthodes l'enfoncent encore plus dans un autoritarisme anti-démocratique et sauf que les efforts politiques bien réels (et pas purement "cosmétiques") ne sont pas de nature à empêcher le grand clash pour des motifs de croissance que l'auteur explique dans son livre.

3.- Le narratif californien suivant lequel on va tout résoudre grâce aux nouvelles technologies. Des solutions qui, pour certaines d'entre elles sont encore plus dangereuses que le mal qu'on prétend combattre. A noter également un grand déficit démocratique car ce sont les grands capitaines d'industrie comme Elon Musk, Jeff Bezos, Bill Gates, etc...qui imposent leurs fausses solutions de greenwashing qui ne sont pas de nature à inverser le résultat final. L'école californienne c'est celle qu'on voit à l'oeuvre dans l'excellent film DON'T LOOK UP.

4.- L'individu qui croit que c'est en changeant ses habitudes qu'on peut inverser la tendance. C'est très bien que chacun fasse un effort personnel à son niveau mais ça ne peut en aucun cas enrayer la trajectoire mortelle imposée par les grands lobbys industriels gros pollueurs et gros consommateurs de ressources.

5.- Le récit pervers, sans doute le plus dangereux. C'est le discours public du OUI à la lutte mais qui en réalité se traduit par NON au moment de prendre des décisions qui touchent des intérêts financiers importants (syndrome Macron versus Nicolas Hulot). C'est le discours de nos gouvernants européens qui tentent de nous faire croire qu'il y a une fenêtre étroite qui permet de répondre aux besoins de la grande industrie et d'assurer le bien-être futur de nos concitoyens sans effectuer une grande révolution dans des domaines comme, par exemple, l'agriculture.

Discours faux et irresponsable auquel tout le monde a envie de croire.

Ne survivront bien dans le futur que les très-très-très riches...pas les riches, les très-très-très riches. Ce 1% qui détient plus de 50% des richesses.

6.- Le chapitre qui aborde les possibles vraies solutions qui nous obligeraient à effectuer une révolution politique et sociale à la hauteur du danger. Inscrire la preservation de l'environnement dans notre constitution et se donner les moyens de contrôler que les gouvernants la respectent et ne cèdent pas aux grands lobbys. Changer notre constitution et passer à une 6 ème République avec de nouveaux mécanismes de contrôle citoyens, un peu comme en Islande quand elle a été frappée d'une grande crise économique due à une dette démentielle. Serait nécessaire également une révolution scolaire avec l'étude en classe d' ouvrages rigoureux dissipant les mensonges des 5 premiers narratifs afin de former une citoyenneté consciente et responsable.

Stratégies de mobilisations citoyennes et de types d'action inspirées par Greenpeace et par les chantres de la désobéissance civile permettant de faire plier la grande industrie.

Voici en guise de résumé LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS.
C’est un fait : nous avons modifié de façon durable les conditions d’habitabilité de la Terre, et grandement fragilisé la vie en société. Cette situation charrie avec elle la pire des menaces politiques : sous couvert d’intentions environnementales — sauver la planète ! —, la sortie, par le vote, des démocraties. L’auteur décrypte les récits du temps présent qui font le lit possible de l’échec démocratique et/ou de l’échec écologique : le récit mensonger, selon lequel nous ne serions pas sûrs que le changement climatique soit d’origine humaine ; le récit chinois, selon lequel la fin justifierait les moyens ; le récit californien, qui fait miroiter un salut technoscientifique ; le récit bisounours mais-pas-que, qui fait reposer un changement global sur la conversion à l’écologie de chaque citoyen ; le récit pervers, qui veut tout faire tenir ensemble. Mais l’histoire n’est pas terminée. Un récit alternatif trace son sillon, qui postule que seule une radicalité démocratique nous permettra de vivre ensemble au sein de l’étendue terrestre.Ces nouveaux récits sont des leviers politiques influents. Pour les évaluer à l’aune de ce qu’ils peuvent apporter à l’aventure humaine, Nathanaël Wallenhorst mobilise deux critères. Le premier, scientifique, identifie comment sortir de la zone critique dans laquelle nous sommes : il s’agit du consensus international sur l’ampleur de l’altération de la Terre par les activités humaines. Le second, politique, privilégie ce qui affermit la démocratie. Cet ouvrage voudrait permettre au lecteur de s’orienter, malgré la confusion et l’incertitude qui caractérisent le début du XXIe siècle.

Alors, je suis encore assez incomplet. Le livre est bourré de références sur d'autres auteurs et chercheurs dignes de foi et aussi sur les mystificateurs dangereux (très nombreux), bourré d'infos aussi sur les conséquences cataclysmiques systématiquement minorées du changement climatique et de l'anthropocène.

Reste à répondre à la question que je pose dans le titre. Peut-on encore sauver l'humanité et la biodiversité?

L'auteur tente de rester optimiste en nous éclairant dans son 6 ème chapitre sur les points de passages obligés que nous devrions affronter comme ceux de faire face et de nous opposer aux voies sans issues vers lesquelles nous conduisent irrémédiablement les logiques libérales. Le pari semble toutefois colossal et hors d'atteinte. En lisant le livre j'ai reconnu certaines de mes attitudes dans chacun des 5 narratifs trompeurs. Donc vouloir y échapper suppose un grand degré de connaissance et de compréhension du problème, un problème extraordinairement complexe..

Sauver l'humanité reste encore possible...en ce qui concerne la biodiversité il s'agit de limiter la casse et de préserver ce qui reste vu le nombre assez énorme d'espèces déjà irrémédiablement disparues.

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7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 11:07

Bonjour les amis,

Michel Onfray fait partie de ces philosophes que j'aime bien, que je lis avec plaisir, mais qui parfois m'agace énormément par son manque de rigueur.

Il vient de se faire recadrer et remettre en place par un spécialiste de la mécanique quantique qui rectifie certaines de ses affirmations péremptoires qui sont tout simplement fausses.

C'est sur la vidéo ci-dessous et ça ne prend que 3 minutes.

Donc face à des difficultés bien réelles et bien dangereuses pour l'humanité comme peuvent l'être le réchauffement climatique Onfray pourrait s'abstenir d'affirmer des contre-vérités qui pourraient avoir un effet désastreux et qui  mettraient en doute les conclusions des experts du climat qui ont déjà bien des difficultés à se faire entendre par les gouvernants de la planète et plus encore par leurs administrés.

Notre planète est déjà suffisamment complexe comme ça et ce n'est pas la peine d'embrouiller les esprits en faisant des déclarations fumeuses s'appuyant sur des affirmations supposément "scientifiques" que les propres experts en la matière se garderaient bien d'affirmer.

Voici ce que dit Monsieur PHI sur facebook:

" Onfray en roue libre totale nous explique le réchauffement climatique par l'ordre secret du cosmos, la mécanique quantique, les ondes gravitationnelles, le multivers, et pourquoi, étant peu de choses face à tout ça, c'est pas la peine de nous culpabiliser pour refaire l'isolation de nos maisons. Du grand art.
Et c'est ce philosophe que télés et radios invitent à tour de bras pour donner son avis éclairé sur tout et n'importe quoi. Lui ou BHL. Ça témoigne d'un petit problème dans la représentation médiatique de la philosophie..."

Pour ma part, j'apprécie cette volonté d'Onfray de prendre la "défense du petit peuple" et de le déculpabiliser mais, par ailleurs, il faut éviter également toute démagogie irresponsable car le problème du climat est bien réel, lui, et ses conséquences également.

Je vous mets en lien 2 minutes du discours "fumeux" d'Onfray...2 minutes c'est suffisant...

 

Ce manque de rigueur et donc de crédibilité d'Onfray je le constate dans tous les thèmes qu'il aborde, que ce soit la responsabilité de l'occident dans les tensions des relations internationales, l'Europe agricole ou la vie de Jésus, mais ça j'y reviendrai plus tard...

Je constate que ces graves défauts et cette tendance à se laisser aller à la facilité s'accentuent depuis les dernières années.

Mais, par ailleurs, ce n'est pas parce qu'Onfray manque de rigueur qu'il a tout le temps tort. C'est ça le problème avec lui: il faut trier le bon grain de l'ivraie.

C'est ce qui fait que je prends la peine de le lire quand même...ou de le lire encore...mais plus le temps passe et plus il me déçoit. Plus son discours devient à la fois prévisible et facile...

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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 12:32

Bonjour les amis,

Je viens de finir la lecture de LA GRANDE CONFRONTATION l'excellent livre de Raphael Glucksmann consacré à toutes les conséquences durables provoquées par l'agression russe en Ukraine.

Définitivement oubliée " LA FIN DE L'HISTOIRE" proclamée de manière erronée en 1992 par Francis Fukuyama qui n'avait pas imaginé le retour en force d'une Russie impérialiste, violente et belliciste.

Ce conflit oblige tous les gouvernants de la planète à revoir leur copie. Il leur faut repenser (et pour longtemps) les problèmes de défense, de sécurité, d'énergie et de consommation.

Dans son livre Glucksmann cite un article de fond de Pierre Charbonnier publié il y a plus d'un an déjà qui défend l'idée qu'une vraie politique écologique nous rendrait moins dépendants d'Etats dangereux, et pourrait renforcer notre sécurité et notre liberté.

La sobriété et la décarbonation de l'économie pourraient nous fournir un bouclier protégeant nos nations importatrices de gaz et de pétrole.

Voici l'article sur le lien ci-dessous.

 

Glucksmann fait ce commentaire:

" La guerre est toujours horrible, et la guerre de Poutine l’est particulièrement. Mais elle n’est pas « absurde » ou « insensée », comme on l’entend si souvent. La fameuse exclamation de Prévert – « Quelle connerie la guerre ! » – est un peu limitée comme grille d’analyse d’un affrontement géopolitique majeur. La guerre a une logique et un sens. Notre rôle est de les déchiffrer, d’en tirer des leçons et d’inventer une voie nouvelle pour en sortir."

Plus loin Glucksmann ajoute:

"... « Alors que le sacrifice demandé par les écologistes à l’industrie et aux consommateurs pour atténuer le choc climatique était habituellement codé comme une contrainte lourde, incertaine, encombrante, ce même effort désormais requalifié en question de sécurité internationale, de subversion de la tyrannie, et d’une certaine manière de patriotisme, devient subitement non seulement acceptable, mais activement recherché », remarque Charbonnier. La sobriété n’est plus une restriction de notre puissance, mais la condition de l’affirmation de cette même puissance. Se contenir et se maîtriser, c’est se renforcer et non s’affaiblir lorsque la capacité de nuisance de l’adversaire se nourrit de notre incontinence et de notre surconsommation. Nous retrouvons ici l’aidôs des anciens Grecs – la pudeur sans dimension moralisatrice : l’autolimitation ou, donc, la sobriété. L’aidôs n’est pas l’effacement ou l’impuissance. Au contraire, elle rend durable la puissance."

Retrouver dans l' Aidôs d'Homère une ligne de conduite pour affronter l'avenir, voilà qui me séduit...

Voilà une façon de ne pas me laisser complètement envahir par un profond désespoir chronique, ou par une russo-anxiété ou une sino-anxiété incurables.

J'imagine, cher lecteur, que certains d'entre vous accueilleront avec circonspection et scepticisme les voeux émis par Glucksmann et Charbonnier.

Je ne veux pas tomber dans une forme d'angélisme découplé de la triste réalité mais il n'empêche que l'impérieuse nécessité d'une économie de transition que nous imposent le réchauffement climatique et l'épuisement des énergies fossiles se voit singulièrement renforcé par le fait qu'une politique de sobriété serait un atout d'indépendance qui pourrait se révéler aussi efficace pour défendre notre liberté que nos sous-marins ou nos porte-avions.

 

PS: En marge de mon article j'apprends aujourd'hui que le groupe SCORPIONS en tournée en France a changé les paroles de la chanson WIND OF CHANGE.

Si vous voulez savoir pourquoi c'est sur le lien ci-dessous...

Eh oui !...une chanson qui associe RUSSIE avec LIBERTÉ ça ne passe plus...plus du tout !!!

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22 novembre 2022 2 22 /11 /novembre /2022 13:15

Bonjour les amis,

Je suis resté quelques jours dans l'incertitude sur le fait de savoir si j'allais suivre ou pas les matchs de la coupe du monde de football au Qatar.

Alors je ne vais certainement pas cautionner un régime non laïc, liberticide, niant des droits aux femmes et aux membres de la communauté LGTB, un régime qui a fait construire des stades dans des conditions de travail infâmes qui ont provoqué la mort de plus de 6500 personnes, la plupart d'entre elles originaires du Pakistan (les émirats pour leur part reconnaissent 37 victimes)... Reconnaissons malgré tout que la décision d'attribuer la CDM au Qatar s'est prise 10 ans avant la construction de ces stades et que la FIFA ne pouvait pas forcément anticiper l'étendue du désastre qui aurait lieu.

On pourrait parler également de l'attentat écologique qui consiste à conditionner l'air des stades en plein désert...Une vraie aberration !

Seulement voilà. On peut aussi nous accuser d'avoir l'indignation sélective. Faisons un petit exercice de mémoire.

On a tous regardé la CDM en 1978  en Argentine quand celle-ci était une dictature sanglante qui pratiquait la torture et l'élimination physique de ses opposants sous la férule du général Videla. Ça nous a gêné un peu, mais pas trop, pas au point de ne pas regarder les matchs.

On a regardé de côté quand le Brésil a fait construire ses stades pour la coupe du monde 2014 dans des conditions infrahumaines et un peu anarchiques qui ont provoqué là aussi des milliers de victimes.

On a tous regardé la CDM en Russie en 2018 alors que ce pays, depuis la reprise en main de Poutine, a une conception très élastique des droits de l'homme, pratique l'élimination physique et l'emprisonnement de ses opposants, discrimine les homosexuels (mais de manière plus hypocrite qu'au Qatar)...un pays qui a pratiqué une guerre particulièrement sanglante contre les Tchétchènes dans les années 2000 (une guerre qui par certains aspects peut être qualifiée de génocidaire tant le nombre de victimes civiles a été  énorme), un pays qui a soutenu le régime syrien de Bachar-El Assad en lui prêtant main forte à partir de 2015.

On n'a pas boycotté les pays susnommés et, aujourd'hui certains appellent à boycotter cette Coupe du Monde au Qatar. Comment ne pas y voir deux poids et deux mesures?

On est quand même les champions de l'hypocrisie.

Par ailleurs, on pourrait aussi ajouter que la Coupe du Monde "visibilise" certains problèmes, et que donc, elle offre l'occasion à des minorités d'être entendues, si ce n'est par le pays organisateur mais au moins par le reste de la planète.

La Coupe du Monde est une vitrine de tout, et pas seulement de ce que les organisateurs veulent montrer.

Hier, par exemple, les joueurs iraniens ont refusé de chanter l'hymne de leur pays en soutien aux manifestantes qui subissent les dures répressions de la République Islamique. Voila une "pub" dont se seraient bien passés les ayatollahs...Peut-être que certains se sont rendus compte, grâce à la CDM, qu'il y a des problèmes en Iran avec des femmes qui luttent en ce moment pour leurs droits?

Finalement le boycott pur et simple n'est sans doute pas la manière la plus judicieuse de faire avancer certaines causes.

Il n'aurait jamais fallu organiser cette coupe au Qatar mais maintenant que c'est fait et que c'est irréversible, il vaut sans doute mieux essayer simplement de tirer parti de la situation. Les joueurs iraniens viennent de démontrer que c'est possible...

https://sans-filtre.fr/foot-pourquoi-lequipe-diran-na-pas-chante-leur-hymne-national/

 

Onfray, lui-aussi, s'est agacé de notre hypocrisie...à 13 min 30 secondes sur cette vidéo.

Je terminerai en m'interrogeant sur le fait de savoir pourquoi c'est le foot qui devrait faire les frais d'un boycott? Pourquoi on devrait se priver du plaisir de voir certains matchs?

Quand on achète du gaz au Qatar on ne se pose pas la question de savoir si c'est moral ou pas. On se contrefiche de savoir si les travailleurs sur les puits d'extraction sont hyper exploités ou pas. On a besoin du  gaz Qatari et puis basta (d'ailleurs on en a besoin plus que jamais au moment où Poutine s'est lancé dans une logique guerrière délirante).

Donc le boycott devrait se limiter pour certains à ce qui est superflu, mais pas à notre ravitaillement en matières premières ou au fait, par exemple, que les émirats sont des bons clients quand il s'agit de leur vendre des armes.

Tout cela a de quoi faire tristement sourire. Reconnaissez-le !

Conclusion: appuyons du mieux possible les luttes de toutes les minorités qui souffrent de discriminations mais ne faisons pas porter au seul sport le poids de toutes nos incohérences morales.

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7 janvier 2022 5 07 /01 /janvier /2022 09:58

Bonjour les amis,

Il y a quelques jours je vous disais tout le bien que je pensais du film DON'T LOOK UP d' Adam McKay.

Certains dissertent sur le fait de savoir si ce film va changer des comportements. Difficile de répondre à cette question mais je pense sincèrement que si ça fait parler les gens, et c'est le cas de ce film qui se prolonge avec des discussions interminables entre amis, c'est déjà en soi un énorme objectif qui est atteint. Un réalisateur peut difficilement rêver plus ou mieux.

Je vous avais dit dans le billet consacré à ce film que dans DON'T LOOK UP la frontière entre la caricature et la réalité est de plus en plus ténue parfois, ce qui génère un réel et profond malaise.

Par exemple, l'un des personnages du film qui occupe une charge politique très importante a des ennuis pour avoir échangé sur son portable des photos à caractère érotique avec son amant...Or, vous savez parfaitement que l'un des ministres de Macron a dû démissionner réellement pour des motifs aussi grotesques.

Dans le film les deux protagonistes principaux sont exaspérés parce que les émissions télévisuelles ne prennent pas au sérieux leur cri d'alarme. Deux présentateurs interprétés par Cate Blanchett et Tyler Perry sont d'une insupportable frivolité. Pour eux, on peut faire peur au grand public mais pas trop car ce n'est pas dans le ton ni dans la ligne éditoriale de l'émission.

On peut être un peu  apocalyptique mais pas trop !

Ces deux présentateurs prennent tout avec dérision et ne sont réellement interessés que par leur chiffre d'audience.

 

DON'T LOOK UP ou les limites du rire...

Ça c'est le film mais, cette fois-ci, je partage avec vous une scène, bien réelle celle-là...

Voilà...Tout est dit....Une journaliste explique que c'est très grave...mais derrière ça rigole bien. Ne perdons surtout pas notre bonne humeur matinale.

Pourtant ne vous méprenez pas les amis.

Je fais partie des personnes qui aiment l'humour sans limites. Desproges disait, à juste titre, qu'on peut rire  pratiquement de tout. 

Le rire est profondément humain et il est sans doute salutaire. C'est une des meilleures manières d'échapper à la morosité, à un monde réel qui est parfois glauque,angoissant et déprimant. Le rire c'est aussi un mécanisme d'autodéfense.

Donc, où est le problème?

Et bien le problème c'est une question de dose. Vous connaissez tous dans votre entourage des personnes qui, à vouloir systématiquement être drôles, deviennent parfaitement insupportables.

Le problème c'est quand on n'est plus capable de traiter une situation grave que sous l'angle de l'humour.

Le problème c'est quand on a collectivement démissionné d'un grand défi dont il est de notre devoir de le relever et qu'on le transforme en une tarte à la crème qui va systématiquement provoquer des rigolades.

Je crois que c'est dans le film LA HAINE que l'un des personnages raconte l'histoire suivante.

DON'T LOOK UP ou les limites du rire...

PS: Le sujet que j'ai traité aujourd'hui n'est que l'un des nombreux thèmes du film qui est, par ailleurs, très dense, très riche...et bien évidemment, je vous le recommande vivement !

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 09:08

Bonjour les amis,

J'aimerais partager avec vous une entrevue donnée par Jean-Marc Jancovici, ingénieur-expert, membre du haut conseil pour le climat, qui s'est spécialisé depuis de très nombreuses années dans les problèmes de transition énergétique et de réchauffement climatique.

Alors, il faut reconnaître que le virus a au moins le mérite pédagogique de nous faire expérimenter contre notre gré l'étendue de l'effort que nous devrions fournir.

Attention, Jancovici ne dit pas qu' il faut maintenir les réductions provoquées par covid-19, il dit qu'il faut réduire de 4% DE PLUS chaque année. Nuance de taille !

J'ai fait mes petits calculs, ça équivaudrait à réduire nos émissions de gaz à effets de serre de 70% en 30 ans...

Par ailleurs l'intervention de cet expert permet aussi de démonter un faux mythe qui circule déjà.

J'entends déjà dire autour de moi que le climat s'est amélioré. C'est une aberration. Ce qui s'est amélioré c'est le niveau de contamination qui a baissé notablement.

Quand on parle de réchauffement climatique, il faut compter avec l'énorme inertie thermique de notre planète. En gros les mesures que nous prenons aujourd'hui se feront sentir dans une trentaine d'années, si tout va bien.

Enfin "si tout va bien" n' est pas le terme exact, ce serait plutôt "si tout ne va pas trop mal".

L'objectif des 2 degrés maximum c'est pour éviter une catastrophe planétaire qui mette en danger plus d'une moitié de l'humanité.

Alors, il faut reconnaître à Covid-19 une immense vertu pédagogique. 

Il nous montre un chemin que nous ne sommes pas prêts à prendre par nous-mêmes.

Quand on écoute les recommandations de Jancovici on se dit que cette bataille n'est vraiment pas gagnée...et pourtant, nous sommes plus que prévenus...

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4 septembre 2019 3 04 /09 /septembre /2019 08:24

Bonjour les amis,

Il y a des exposés que nous devrions tous voir et écouter OBLIGATOIREMENT, et celui que je vous propose aujourd'hui en fait partie. Il dure 2 heures et 34 minutes ce qui correspond à la durée du dernier film de Tarantino (que j'ai aimé) sauf que cette fois-ci l'enjeu est majeur, vital. Il s'agit de comprendre la nature du problème qui va préoccuper l'humanité toute entière pour les décennies à venir.

Voici une leçon inaugurale donnée il y a juste quelques jours par Jean-Marc Jancovici à Sciences Po.

Les données qu'il cite sont donc réactualisées.

On a beau connaître Jancovici et le lire, on en apprend toujours beaucoup en l'écoutant, et c'est à nouveau le cas dans cette leçon. Ce qu'il dit est fondamental pour interpréter ces milliers d'infos dont on est bombardé tous les jours, des infos souvent fausses, biaisées, trompeuses,qui sont émises par des personnes qui pour la plupart n'ont aucune connaissance des problèmes dont ils parlent.

Des infos qui nous font miroiter de fausses solutions comme par exemple les énergies alternatives qui peuvent nous aider, certes, mais qui ne ne sont absolument pas de nature à résoudre les problèmes auxquels nous serons confrontés. 

 

 

Écoutez attentivement Jancovici. Prenez votre temps. N'essayez pas de vous passer la vidéo en diagonale.

Sa leçon mérite mieux que ça...Notre avenir mérite mieux que ça.

Ecoutez aussi les apartés et les parenthèses de Jancovici qui parfois en disent long et qui pourraient faire l'objet de très longs développements. Son exposé dure 1 h 30 minutes mais les réponses qu'il donne aux questions posées par les élèves de Sciences Po sont aussi pleines d'enseignement.

Avant de vous laisser avec ce document très pédagogique qui va ouvrir les yeux de plus d'un, je vais juste citer une métaphore de Jancovici.

Quand on lui parle du poids des énergies alternatives pour faire face à nos besoins, celui-ci répond:

" C'est comme si je buvais 1 litre de Whisky par semaine et que mon médecin me recommandait de réduire la quantité, et qu'en réponse je décidais de boire 1,2 litres de whisky plus un jus d' orange..."

La démonstration est dans cette leçon inaugurale que je vous invite à regarder dans son intégralité.

La réalité est même pire. L'auteur démontre qu'aujourd'hui on a encore besoin de beaucoup de whisky (énergie fossile + ressources en matières premières non renouvelables) pour presser le jus d'orange (énergie prétendument verte)...

Voici aussi quelques lectures recommandables de livres écrits par  Jean-Marc Jancovici pour ceux qui veulent approfondir:

https://www.babelio.com/livres/Jancovici-Dormez-tranquilles-jusquen-2100/790411 

https://www.babelio.com/livres/Jancovici-Decarbonons-lEurope-/955619

Son Blog: https://jancovici.com/ ​​​​​​​

Sa page facebook que je consulte tous les jours et dans laquelle il met en lien plein d'articles intéressants écrits par d'autres auteurs et qu'il commente:https://www.facebook.com/jeanmarc.jancovici/ 

 

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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 19:34

Bonjour les amis,

Il y a quelques semaines j'ai lu le dernier livre de Fred Vargas, intitulé:

L'HUMANITÉ EN PÉRIL. Virons de bord, toutes !

Ce livre est né d'un énorme coup de colère que Fred Vargas explique dans cette interview au FIGARO.

Alors, effectivement, on ne peut être que catastrophé par la passivité et l'irresponsabilité de nos gouvernants qui lors de la COP 24 ont révisé à la baisse les objectifs sur le réchauffement climatique et qui ont accepté une augmentation de 2º C d'ici aux années 30 (au lieu du 1,5º C proposé lors des accords de Paris) ce qui correspondra à une mise en péril non pas de la moitié mais des trois quarts de l'humanité...

Fred Vargas a donc momentanément laissé tomber ses polars pour lancer avec son livre un grand cri de désespoir et d'indignation, et pour essayer de nous pousser à réagir avant qu'il ne soit définitivement trop tard.

CLIMAT : que faire face à l'insupportable frivolité de nos responsables politiques ?

Dans cet ouvrage Fred Vargas nous explique qu'on est surinformé sur le réchauffement, bombardé de news sur ce sujet, mais que finalement on est très mal éclairé sur ce thème car on n'a aucune vision globale du problème. Elle-même qui est scientifique a eu beaucoup de difficultés à trouver les informations vraiment importantes dont elle avait besoin pour écrire son livre. Elle a épluché pour nous des milliers de pages de rapports d'experts du GIEC pour essayer de mettre de l'ordre dans nos idées.

Son livre qui n'est pas très long est très didactique. Il donne des ordres de grandeurs qui nous permettent de nous situer et offre une parfaite synthèse de tous les nombreux paramètres qui provoquent le réchauffement climatique ainsi que leurs impacts respectifs.

A chaque problème posé par les industries qui provoquent du réchauffement les nouvelles technologies tentent d'apporter des solutions que Vargas analyse. Elle va jusqu'au bout et démontre que dans la grande majorité des cas ces solutions ne font que déplacer le problème.

Par ailleurs nous ne devons pas perdre de vue que les carences en matières premières comme les métaux sont inévitables et qu'il faut s' y préparer dès aujourd'hui, or on va exactement dans la direction contraire. Vargas démontre que nous gaspillons par exemple de manière insensée pour l'agriculture le phosphore nécessaire à la vie, A NOTRE VIE, alors que nous ne pouvons pas le fabriquer. Nous creusons notre tombe allègrement, de manière frivole !

Son livre pointe du doigt également les grands coupables dont on parle peu. Pendant qu'on se focalise sur les bagnoles (électriques ou pas), on ignore que 70% de la déforestation est provoquée par l'industrie agro-alimentaire.

Vargas préconise de revenir à une consommation de 200 grammes de viande par semaine (et non pas par jour) pour sauver les forêts (et nous-mêmes par la même occasion).

En fait j'ai lu si rapidement son bouquin (que je recommande chaudement) que je vais devoir le relire, mais cette fois-ci en prenant des notes (chose que je ne fais que très rarement).

J'aimerais aussi ajouter des commentaires un peu plus personnels.

D'abord il y a dans le constat de Vargas des éléments terribles qui devraient nous préoccuper. L'humanité, organisée en Etats qui veillent à leurs propres intérêts n'est pas vraiment dotée d'instances internationales décisionnelles capables de résoudre l'énorme problème auquel nous sommes confrontés.

C'est bien simple : si on attend que la solution vienne de nos dirigeants, on est mort...

Seul un sursaut citoyen sera à même d'inverser la tendance. A nous d'arrêter de consommer comme des fous, de voyager en avion inutilement, de changer de vêtements chaque saison, etc...

Ou nous le ferons, ou nous ne serons plus.

Le capitalisme qui pendant trois siècles a fait progresser l'humanité risque aussi de provoquer notre fin en tant que civilisation. Une néo-barbarie est déjà en train de naître (Trump, Bolsonaro n'en sont que les prémices...). C'est tout le sens de notre histoire qui est en train de se dissoudre aussi sûrement que la banquise.

Nos philosophes et historiens bien peuvent continuer de disserter sur plein de thèmes intéressants comme la démocratie, la liberté, etc...Tout ce qu'ils peuvent pondre sur ces sujets sera frivole et décalé face à l'énorme danger qui est à nos portes et qui risque de nous engloutir.

D'ailleurs il y a plein d'ouvrages que j'avais prévu de lire et que maintenant j'écarte...je les trouve frivoles...ou alors dépassés, plus à l'ordre du jour, pas de nature à donner des pistes de salvation pour l'humanité.

Pleins d'ouvrages actuels me paraissent aujourd'hui aussi incongrus que l'orchestre du TITANIC qui jouait de la musique avant le choc fatidique avec l'iceberg.

 

 

 

 

CLIMAT : que faire face à l'insupportable frivolité de nos responsables politiques ?

Extrait du livre de Vargas:

" On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.
Franchement on s'est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes. ..."

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 18:37

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je veux partager avec vous une nouvelle qui nous vient de Suède.

Greta Thunberg, collégienne de 15 ans, a décidé de faire grève depuis le 26 août dernier et de ne pas reprendre les cours jusqu'aux élections législatives du 9 Septembre afin de manifester contre le réchauffement climatique et de sensibiliser le public à la défense de l'environnement.

Alors moi j' ai horreur de voir les enfants faire irruption dans le domaine de la vie publique et politique. Je trouve cela très incongru. Il faut respecter le temps de l' enfance et je n' aime pas voir des ados essayer de devenir adultes trop tôt.

Il y a un âge pour tout et chaque chose doit se faire en son temps. D' abord il faut former son esprit à l' école et en famille, acquérir des connaissances et un esprit critique, mûrir, et puis, plus tard, à l' âge de la majorité, se mettre au service de la collectivité et des citoyens.

Donc ce titre d'article que j' ai vu ce matin parlant de la grève d'une collégienne de 15 ans  m' a agacé un peu, mais, finalement, après avoir écouté attentivement les propos de Greta, j' avoue qu' elle m' a bousculé un peu dans mes à priori.

Si j' étais son père m'  opposerais-je à sa grève qui est illégale puisqu'elle n' a que 15 ans ?

Et bien, après avoir lu ses déclarations, je n' en suis pas si sûr.

En effet, il n' est sans doute pas normal que ce soit des enfants qui interpellent les politiques sur leurs obligations morales, mais il n' est pas normal non plus que ceux-ci n' orientent pas tous leurs efforts pour protéger les générations à venir de l'énorme danger climatique.

J' appartiens à une génération qui a pu vivre pleinement le temps de l' enfance, sans angoisses, en mordant la vie à pleines dents, en me consacrant à mes études, pendant que les adultes s'occupaient de mon bien-être physique et moral.

Or, les enfants de 15 ans d' aujourd'hui qui sont un peu conscients des graves dangers que court notre planète ne peuvent plus bénéficier de cette insouciance protectrice et bienfaitrice.

Donc, si ces jeunes ne se sentent plus protégés et si l' avenir qui se profile leur paraît cauchemardesque, ne nous étonnons pas qu' ils manifestent leurs préoccupations devant un parlement qui est l' institution la plus symbolique de la vie démocratique d' un pays.

En définitive, on a ce qu' on mérite : nos enfants nous rappellent à nos devoirs moraux, ce qui indique, qu' on le veuille ou pas, qu' on est tombé bien bas.

Finalement, je suis passé de l' agacement à la sympathie pour cette petite Greta qui pourrait devenir un symbole pour toute une jeunesse.

Elle se plante devant son parlement pour  dire aux députés que le vrai défi pour notre survie est là, et qu' il passe par la défense du climat, pour leur dire de ne pas perdre le Nord et d' orienter tous leurs efforts pour limiter le plus possible le réchauffement global.

Greta est active sur les réseaux, et son cas singulier  se transforme déjà en symbole de lutte qui dépasse largement le cadre de ses frontières.

Finalement, tout ce qui peut amener de la sensibilisation pour la défense de l' environnement est bon à prendre, même si ça vient, et c' est bien triste, de la part d' adolescents.

Bravo à Greta donc pour sa pugnacité. Je lui souhaite une bonne reprise au collège le 9 Septembre prochain et un bon courage pour cette lutte qui ne fait que commencer ...

Que ça nous plaise ou pas, il faudra bien écouter la petite Greta...
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30 août 2017 3 30 /08 /août /2017 07:40

Bonjour les amis,

je continue ma petite série d' articles sur les aveuglements.

Face aux crises écologiques majeures d' une extraordinaire gravité auxquelles va se devoir se confronter l' humanité, j' observe deux formes d' aveuglement chez mes concitoyens:

1. Ceux qui croient encore au père Noël, qui pensent que l' humanité va toujours trouver des solutions pour s' en sortir, même quand tout indique le contraire.C' est une réaction complètement irrationnelle qui ne se base pas sur l' analyse objective des faits mais sur des mythes humains d' autant plus dangereux qu' ils ne peuvent que nous mener vers une extinction pure et simple de notre civilisation et provoquer de grands drames humanitaires.C' est exactement ce genre de mythes qui ont nourri les habitants de l' île de Pâques, avant qu' ils ne disparaissent complètement jusqu' au dernier...Rappelons pour les néophytes que les colons de l' île de Pâques scièrent la branche sur laquelle ils étaient assis,qu' ils détruisirent la végétation de leur environnement composée entre autres de millions de palmiers et qu' ils se croyaient protégés par leurs Dieux...la suite on connaît....

2. Ceux qui, à l' opposé des premiers,croient que le chaos est inévitable et qu' il n' y a pas de réelle solution à chercher.Donc,ce n'est  pas la peine de s' empoisonner notre existence d' aujourd' hui à résoudre un problème sans solutions: mieux vaut essayer de vivre pleinement ce qui nous reste de bon temps à prendre.C' est une position hédoniste complètement irresponsable et irréfléchie qui ne tient aucun compte des générations qui nous suivent et de l' héritage qu' on va leur laisser.

Pour faire bonne mesure, je vous avouerais que moi-même il m' arrive d' osciller avec des pensées intérieures qui passent alternativement de l' option 1 à l' option 2.

Face à ces deux pôles opposés,extrêmes mais tout aussi dangereux, je voudrais partager avec vous la lecture d' une interview de Pablo Servigne qui consacre sa vie à essayer de prévoir comment nous devrions réagir face à un effondrement global qui sera, selon lui, inévitable.

Evidemment, ça a l' air pessimiste son constat mais il nous propose le seul vrai challenge qui mérite qu' on se remue les méninges tout de suite.Préparons la transition et ne perdons pas de temps.Essayons d' anticiper l' inéluctable et d' en minorer les effets.

Prévoir et préparer notre avenir est une tâche d' une énorme complexité et c' est l' action intelligente la plus difficile à accomplir pour l' humanité.

Les propos de Servigne et ses objectifs pourraient paraître prétentieux, voire risibles ( ce mec qui réfléchit tout seul, en chercheur indépendant, sur la manière de s' y prendre pour essayer de sauver l' humanité), et pourtant il s' intéresse à la seule chose qui devrait vraiment nous préoccuper tous...

Voici ce qu' on apprend de lui sur sa fiche wikipedia:

" Il a été invité par l' ancien euro député Yves Cochet à rédiger un rapport pour le groupe VERT/ALE au parlement européen sur l' avenir de l' agriculture en Europe.Ce rapport qui évoque la possibilité d' un effondrement imminent des systèmes alimentaires industriels en Europe a été présenté publiquement au parlement de Bruxelles le 17 Octobre 2013."

Plus loin on apprend que Pablo Servigne a travaillé avec d' autres collaborateurs sur la notion de résilience pour la transition écologique et l' effondrement.

Il propose 4 déclinaisons:la résilience commune, la résilience globale, la résilience locale et la résilience intérieure.Cette dernière se renforce lorsqu’on a pris acte des catastrophes qui ont lieu, et lorsque l’on fait le deuil du monde tel qu’on le connait( dans son fonctionnement, ses objectifs, etc...) . Cela implique de passer au-delà de l’effarement, de la colère et de la tristesse, et de réaliser les possibilités nouvelles de renouer avec soi-même, au plus profond ; et avec ses proches (amis, famille et/ou voisins), et envisager ainsi un vivre-ensemble qui part de l’intime, vers le local, le régional, puis le planétaire, voire le cosmique.

C' est très difficile de juger de la pertinence de ses idées, et seul l' avenir nous dira en quoi il avait peut-être raison.Malgré tout je crois qu' il met bien le doigt sur la manière dont nous allons affronter ces effondrements.Nous essaierons d' y répondre de manière collective, nationale et internationale.Mais dès que se feront sentir les premiers échecs les expériences collectives plus locales risquent de faire la différence.

Il est évident que certains pays seront mieux préparés que d' autres.La crise sera dure ( voire très dure) pour tout le monde, mais pour ceux qui ne seront pas à même de produire eux-mêmes de façon autonome ce dont ils ont besoin, cette crise sera probablement insurmontable...On peut donc imaginer que de petites communautés se seront mieux préparées pour résister et s' adapter.

Et puis d' un seul coup, en lisant Servigne j' ai eu un petit flash: je me suis dit que les amish américains qui vivent aujourd' hui comme au XVI ème siècle étaient peut-être finalement "en avance" sur nous...ou, en tout cas, qu' ils étaient mieux préparés que nous pour affronter cette grande transition.Ne vous méprenez pas: je ne dis pas qu' on va revenir au XVI ème siècle mais simplement que certains collectivités humaines qui vivent déjà en quasi autarcie ( sans besoins de machines industrielles, ni même d' électricité) sont mieux armées que d' autres pour affronter un avenir qui va être très dur.

 

 

L' effondrement qui nous attend...
L' effondrement qui nous attend...
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