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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 18:12

Bonjour les amis,

Les pires projections se sont confirmées hier lors des élections législatives et sénatoriales en Italie.

En effet le mouvement anti-système 5 étoiles gagne haut la main avec 32,4% des voix.Il occupe toute la moitié sud de la péninsule.

Quant à la coalition de droite formée par Forza Italia de Berlusconi, Lega Nord ( proche du FN) et Fratelli de Italia elle totalise 36 %, mais le pompon c' est que La Lega Nord devance les ultra-libéraux de Berlusconi: 18% contre 14% !!!

Je rappelle que les frontistes étaient à 4% en 2013 et qu' ils font plus que quadrupler leur score ( pire que ce que j' annonçais avant-hier encore sur mon blog).

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2018/03/l-ombre-de-la-russie-plane-sur-les-elections-italiennes.html

Alors faisons les comptes, si je fais la somme des M5S, de la Lega Nord et de Fratelli d' Italia ça fait  32 + 18 + 4 = 54 % d' eurosceptiques mais je suis en dessous de la réalité car je n' ai rien compté des votes de Forza Italia...Il est probable que les anti-européens pèsent de l' ordre de 60% dans un pays qui était encore il y a 5 ans le plus européiste de l' Union.

Ces 54 % d' eurosceptiques sont aussi 54% d' anti-systèmes qui ne votent plus pour les partis institutionnels traditionnels.L' Italie vient de franchir un cap inquiétant.

Ce résultat d' hier est aussi un camouflet pour l' Europe, pour Bruxelles et pour Merkel qui a tenté d' imposer des quotas migratoires...

C' est plus qu' un signal d' alarme, c' est la démonstration que l' Europe que veut imposer l' Allemagne se heurte à la volonté de ses peuples.

Même si le couple franco-allemand donne des signes de meilleures ententes, l' Italie dont on ne connaîtra pas le futur gouvernement avant un mois va devenir elle aussi un frein à la relance espérée et promise.

L' Italie c' est le 3 ème pilier bancaire européen: qu' adviendra t' il de ce pilier si c' est Salvini ( ennemi de l' euro) qui devenait chef du gouvernement ?

On le voit, après le Brexit, ce sont de lourds nuages noirs qui s' amoncellent et qui augurent de difficultés croissantes à mettre en oeuvre des politiques conjointes entre partenaires avec des objectifs convergents dans la zone euro.

Qu' on le veuille ou pas, l'Europe est en train de devenir un casse-tête...et les populistes pourraient la rendre à terme assez ingérable.

Matteo Renzi...grand perdant des élections d' hier avec 19% des voix

Matteo Renzi...grand perdant des élections d' hier avec 19% des voix

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4 décembre 2016 7 04 /12 /décembre /2016 19:04

Bonjour les amis,

S' il y a quelque chose dont je me méfie comme de la peste ce sont bien les référendums.

En effet, sous couvert de demander l' opinion directement au peuple et sans intermédiaires se cache un exercice démocratique périlleux qui peut rapidement dégénérer et se transformer en un vulgaire piège électoral si les promoteurs de cette consultation ne s' entourent pas d 'un minimum de précautions .Ce ne sont pas les exemples qui manquent, le dernier en date étant le Brexit...

Oui, je me répète: si l' éxécutif ne prend pas soin de s' entourer de conditions qui garantissent la validité du scrutin, il prend le risque MAJEUR que le peuple profite d' un référendum pour répondre à une autre question qui ne lui a pas été posée...

C' est exactement ce qui vient de se passer en Italie aujourd' hui.

J' écris ces lignes avant même de connaître les résultats qui vont tomber dans moins d' une heure.

Que s' est-il passé ?

Renzi a proposé une réforme constitutionnelle dont le pays a besoin mais il a eu la très fâcheuse idée de déclarer que si le NON l' emportait il démissionnerait, et de lier son sort politique personnel au résultat de ce scrutin.C' est d' une maladresse impardonnable car du coup Renzi transforme ce référendum en possibilité donnée à l' électorat italien de se débarrasser de lui !

Que cherchait Renzi ? Un réforme constitutionnelle dont a besoin le pays  ou un plébiscite personnel ?

Je n' en ai aucune idée mais le fait est que son modus operandi est un très mauvais service rendu au pays et à l' Europe.En effet, Renzi déplace la question citoyenne de la réforme constitutionnelle qui théoriquement devrait être transversale ( on peut imaginer des partisans de la réforme aussi bien à droite qu' à gauche de l' échiquier politique...) en une autre qui n' a presque plus rien à voir et qui est beaucoup plus partisane.

Alors, Renzi reconnaît lui-même avoir commis une erreur avec cette déclaration calamiteuse .

Bin oui, ! C' est une vraie boulette qui crée de l' incertitude sur la stabilité gouvernementale de l' Italie, avec en arrière fond d' autres questions plus brûlantes pour le reste de l' UE.

Tout comme Cameron, on a l' impression avec Renzi que nous avons affaire à des dirigeants européens qui se comportent comme de vulgaires joueurs de poker ( mais, qui plus est,des joueurs plutôt maladroits alors que les enjeux sont énormes...).

Là, il a tout faussé Renzi, rien qu' en une seule phrase....et bien malin sera celui qui arriverait à faire une vraie lecture intelligente du scrutin de ce soir en cas de victoire du NON car il faudrait le DÉCRYPTER ce NON, entre ceux qui sont réellement contre cette réforme, ceux qui veulent sortir de l' euro, ceux qui veulent un changement de politique gouvernementale, etc...

Ne reste plus qu' à espérer que Renzi gagne son pari et qu' on oublie cette impardonnable erreur de campagne.

 

PS: Faisons un peu d' humour.

Renzi aurait pu récupérer sa boulette en posant 2 questions au lieu d' une.

1: Êtes-vous en faveur du changement constitutionnel que je propose ?

2: Êtes-vous en faveur  de mon maintien au poste de premier ministre ?

Et là, plus besoin de référendum parce que la réponse serait OUI à la première et NON à la seconde...

PS nº 2: Petite anecdote personnelle qui a un certain rapport lointain avec le problème posé par ce référendum.

Un jour, lors d' une réunion avec tous les profs de mon lycée, j' avais posé une question gênante ( dans la mesure où la réponse allait embarrasser tout le monde y compris moi-même) au sous-directeur, et il m' avait répondu:

" Si tu poses une question tu prends le risque qu' on te réponde ! "

C' était bien balancé et ça m' avait bien fait rire ainsi qu' à toute l' assistance .

Et bien, toutes proportions gardées, c' est exactement le risque inutile que vient de prendre Matteo Renzi.

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