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17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 11:51

Bonjour les amis,

Parmi les films qui ont reçu de nombreuses nominations pour les Oscars il y avait A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU d'Edward Berger, basé sur le roman éponyme d'Erich Maria Remarque publié en 1929.

Le film a par ailleurs remporté 7 prix aux Oscars britanniques, et récolté un véritable triomphe pour une oeuvre qui nous parle de la première guerre mondiale mais vue, cette fois-ci, du côté allemand: un point de vue qui donne très envie de voir ce film.

Voici le synopsis:

L'histoire poignante d'un jeune soldat allemand sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale. En première ligne, Paul et ses camarades voient l'euphorie initiale se muer en désespoir et en épouvante quand ils se retrouvent à défendre leurs vies au fond des tranchées.

La bande-annonce que je mets en lien ci-dessous permet de se faire une bonne idée du film et notamment de son esthétique remarquable.

Ce film en forme de manifeste humaniste nous fait plonger de manière saisissante au coeur des tranchées de 14, dans la boue et dans le sang. Le réalisme de certaines scènes est parfois difficile à supporter mais il n'est jamais gratuit ou voyeur, au contraire. La guerre n'est jamais glamour. Voir par exemple la longue agonie d'un soldat trucidé à coups de baïonnette, vomissant son propre sang, qui ne finit jamais d'en mourir mais qui meurt quand même est nécessaire pour soutenir le propos du film, pour comprendre de quelle horreur on parle...

Soit dit en passant, quand j'ai vu cette scène assez bestiale du film, je me suis rappelé que les taureaux des corridas qui vomissent leur propre sang qui engorgent leurs poumons ont droit à un coup de grâce (le descabello) pour abréger leurs souffrances mais certains soldats tombés en 14 dans les tranchées ont souffert et affronté la douleur, l'agonie et la mort seuls comme des chiens au fond d'un trou boueux.

Le film nous montre aussi le contraste entre les champs de batailles et les Etats-Majors qui vivent sur une autre planète, qui se font servir du café avec des croissants chauds, et qui prennent des décisions militairement absurdes qui ne sont justifiées que par un entêtement et un orgueil criminel et insensé. Leurs décisions se traduiront par un enfer, par un déluge de feu et d'acier qui s'abattra sur des troupes qui montent à l'assaut pour ne gagner que quelques mètres.

La première guerre mondiale est aussi la première guerre où la technologie (gaz moutarde, artillerie, chars, aviation, lance-flammes,etc...) va provoquer un nombre incommensurable de victimes, de l'ordre de 17 millions de tués.

On assistera aux tentatives désespérées du négociateur allemand qui essaie de limiter le carnage avant la signature de l'armistice face à un Maréchal Foch inflexible très bien interprété par Thibault de Montalembert. On verra aussi un général allemand ordonner un dernier assaut inutile et meurtrier juste pour l'honneur.

Les scènes d'actions guerrières sont très bien filmées. Les images et la photo sont impressionnantes. Il y a un grand travail sur les couleurs que vous pourrez apprécier sur la bande-annonce.

L'immersion au coeur des tranchées boueuses est totale et la réalisation nerveuse. Le spectateur est complètement dans la peau du troufion qui monte à l'assaut et qui essaie de sortir vivant d'une boucherie. Du côté des soldats il n'y a pas les bons et les méchants, il n'y a que les victimes.

La bande-son m'a vraiment impressionné car elle souligne bien l'oppression psychique et mentale qui s'empare d'un soldat au front.

L'enfer des tranchées transforme des adolescents candides en machines à tuer

L'enfer des tranchées transforme des adolescents candides en machines à tuer

A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU est un film à voir mais, paradoxalement, c'est la critique de la presse allemande qui a été la plus sévère avec Edward Berger. Personne n'est prophète en son pays !

On peut lire dans le tabloïd BILD ceci:

La version d' Edward Berger du classique d' Eric Maria Remarque est d'une impudence indescriptible. Il faut une part considérable d'ignorance,d'irrespect et de soif d'Oscar pour gâcher un chef d'oeuvre de cette manière, pour pulvériser son contenu et son histoire impitoyablement.

Alors il faut savoir que son adaptation est la troisième. La première date de 1930 par Lewis Milestone et la deuxième de 1979 par Delbert Mann.

Je ne peux juger par moi-même de la pertinence de cette critique assassine du journal BILD mais , par contre, je vais lire l'oeuvre originale que je ne connaissais pas car le film m'a donné envie de m'y plonger.

Si le film de Berger donne envie de retourner vers le texte original, c'est déjà une qualité, et non des moindres !

A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU... un film allemand acclamé partout sauf en Allemagne...
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