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24 janvier 2022 1 24 /01 /janvier /2022 06:51

Bonjour les amis,

J'ai enfin pu voir avec quelques mois de retard l'adaptation qu'a fait Xavier Giannoli du grand roman de Balzac (le plus abouti selon Marcel Proust).

Tout a déjà été dit sur cette somptueuse adaptation. La bande-annonce ne trompe pas sur la marchandise. C'est une magnifique mise en scène, très enlevée, qui nous rappelle par certains aspects le AMADEUS de Milos Forman. D'ailleurs Giannoli utilise abondamment la musique pour donner du rythme à son film, pour nous faire passer des ambiances de fêtes les plus frivoles à des climats plus romantiques, voire dramatiques et ténébreux.

Les dialogues sont ciselés avec des mots qui font mouche.

Ce qui frappe le plus dans ce film c'est l'incroyable modernité de cette oeuvre qui vilipende le cynisme à la fois cruel et frivole d'une société où tout s'achète et tout se vend. Comme si Balzac avait bien compris toutes les tares qui continuent aujourd'hui encore de tarauder notre société, comme si il avait bien capté notre perte pour ne pas dire absence totale de valeurs morales.

Nous sommes durant la restauration de la monarchie, en pleine mouvance libérale. On assiste à la collusion entre le pouvoir politique et la presse, une presse qui n'hésite pas à manipuler l'information (à faire de l'infox ou à émettre des fake-news avant que le terme n'existe). A noter une utilisation très drôle dans le film de métaphores animalières avec des volailles telles que les canards, les pintades ou aussi les pigeons...

Ce film est aussi une peinture sociale cruelle qui fait apparaître le mépris de Paris pour la Province (qui visiblement ne date pas d'hier...), la différence entre ceux qui portent un nom à particule et les autres, le mépris social envers les comédiens et les comédiennes de théâtre qui sont à la fois adulées mais maintenues à distance des plus hautes sphères aristocratiques.

 

Alors les amis, il y a une question qui m' a taraudé pendant toute la projection. Je n'ai pas lu le roman de Balzac, or ce qu'on entend dans le film est si moderne que ça frise parfois l'anachronisme.

Quand Etienne Lousteau (joué par Vincent Lacoste) parle de ligne éditoriale du journal, je ne suis pas sûr que le concept existait à l'époque. Quand il affirme que tout ce qui est probable serait donné pour vrai dans son canard, je ne suis pas certain que le roman soit allé aussi loin dans la satire et la caricature. Bref, les dialogues m'ont paru si modernes (non pas tant au niveau de la langue utilisée mais des concepts abordés) que je n'ai pas arrêté de me poser la question de savoir si Balzac avait été aussi visionnaire.

J'ai enquêté sur le web pour trouver une réponse à cette question mais sans succés.

Alors, il ne me reste plus qu'une seule manière d'y répondre, c'est de lire moi-même le roman.

PS: En ce qui concerne l'interpétation de Benjamin Voisin en Lucien de Rubempré j'ai eu quelques difficultés au début du film, le trouvant un peu trop "bellâtre", voire inconsistant, pour ne pas dire "tête à claques"...mais, là encore, il faudrait avoir lu le roman pour savoir si Giannoli a été fidèle à Balzac.

ILLUSIONS PERDUES...à voir...et à lire.
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