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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 18:51

Bonjour les amis,

Parmi les archétypes de personnages qui font partie de notre vie quotidienne, il y a celui du bricoleur.

On pourrait presque séparer l' humanité en deux blocs bien distincts.Il y a:

1- Les bricoleurs

2- Ceux qui ne savent pas planter un clou

C' est très réducteur mais souvent c' est votre entourage direct vous classe de manière abusive et simplificatrice dans une de ces deux catégories ( moi ce serait plutôt la 2).

Quant aux bricoleurs, on peut les classer eux-mêmes en deux sous-catégories.

1-a) Il y a les bons bricoleurs appréciés par leur entourage car généralement ils sont très altruistes et toujours prêts à vous filer un coup de main pour réaliser une réparation ou installation un peu délicate.Ils sont d' un bon secours aussi quand vous vous retrouvez en plein désarroi avec plus de mille pièces sur le plancher en train d' essayer de monter un meuble IKEA.

1-b) Et puis il y a les mauvais bricoleurs, ceux qui sont pleins de bonne volonté mais pas nécessairement doués et dont la qualité des réparations ou installations laisse quelque peu à désirer.En espagnol, on a un mot pour désigner ces bricoleurs un peu trop " bricolos " qui bâclent le travail de manière négligée.On dit chapucero, prononcer "chapoucero"...se faire traiter de chapucero n' est évidemment pas un compliment.

Revenons aux bons bricoleurs.Ils ont tous un petit pêché mignon.Ils adorent installer des nouveaux accessoires mais généralement leur domicile n' offre pas suffisemment de volume de travail pour qu' ils puissent exercer leur passion à temps complet.

Du coup, ils ont tendance à vouloir changer trop vite dans la maison des aménagements qui n' ont pas encore vraiment vieilli , ou alors à suréquiper et surcharger leur habitat d' éléments techniques un peu superflus ou d' une utilité douteuse.

Dans les années 60-70 mon père a eu sa période bricoleur et comme il avait un sens de l' esthétique un peu discutable, ça donnait souvent lieu à des petits accrochages pas bien méchants avec ma mère.

Mon père avait un caractère très pacifique mais un peu tètu,et il finissait toujours, tôt ou tard, par mettre à éxécution ses idées de réformes dans notre logement.

Du coup, il m' arrivait souvent d' entendre maman chantonner de manière ironique dans la maisonnée:

" Mon Dieu quel malheur, mon Dieu quel malheur d' avoir un mari qui bricole

Mon Dieu quel malheur d' avoir un mari bricoleur"

C' est une chanson écrite par Brassens interprétée par Patachou et qui décrit de manière ironique les excès de zèle de certains maris bricoleurs...Notez au passage l' effet très drôle des choeurs masculins qui ponctuent les phrases de Patachou par " Boîte à outils".

Le refrain fredonné par ma mère ne gênait pas plus que ça mon père qui continuait imperturbablement ses petits travaux, complètement absorbé et concentré sur son objectif final.

Ce mois de Juillet je suis allé chez maman, et elle m' a fait une remarque qui m' a rappelé ces moments de la vie familiale où elle taquinait mon père et reprenait ces couplets de Brassens dans la maison ( avec un certain talent car elle a toujours eu un joli brin de voix).

Alors que nous étions sur la terrasse, ma mère me dit qu' elle va demander à un électricien de lui changer la position de l' interrupteur de la lumière.En effet lors de la réforme de la terrasse realisée par mon père ( bien avant son décès) il l' avait laissé un peu trop haut ce qui oblige ma mère à se hisser sur la pointe des pieds pour pouvoir l' actionner.

Maman me dit:

" Tu te rends compte...ton père savait que je mesure un mètre cinquante et il va me coller cet interrupteur la haut,à une hauteur presque inaccessible pour moi !!!

J' en ai marre, je vais le faire changer..."

On s' est tous marré évidemment, en pensant à la manière très particulière qu' avait papa de voir les choses de son point de vue, en oubliant certains détails évidents comme celui-ci.Ceci dit, et en y réfléchissant à deux fois, je me suis dit que la hauteur n' était pas si mal calculée car ma mère peut atteindre cet interrupteur en faisant de lègères tractions sur ses pieds. ce qui est, comme chacun sait, un excellent exercice quotidien pour les articulations et pour la circulation sanguine.

A mon avis, cet interrupteur il ne faudrait pas le changer mais je crois bien qu' à l' heure où j' écris ces lignes l' électricien est passé par là et l' a déjà réinstallé à une hauteur plus accessible.

Qu' il en soit ainsi donc, mais dans ce cas,qu' on me laisse au moins rendre un dernier hommage au génie bricoleur, non reconnu de son vivant et trop souvent sous-estimé, de mon Papa...

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