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28 décembre 2023 4 28 /12 /décembre /2023 08:05

Bonjour les amis,

Je vous avais part  en novembre dernier de mes sentiments partagés sur le NAPOLÉON de Ridley Scott. C'est sur le lien ci-dessous.

Un  ami cinéphile m'a averti cette semaine qu'il existait un autre film de Ridley Scott qui se déroule durant l'époque napoléonienne. Ce film s'intitule LES DUELLISTES. Il date de 1977 et c'est le premier long métrage du réalisateur britannique avant le grand succès planétaire d'ALIEN.

C'est une adaptation d'une nouvelle de Joseph Conrad intitulée LE DUEL.

Voici l'argument.

Deux officiers poursuivent pendant 15 ans à travers toute l'Europe une lutte sans merci pour un prétexte futile. L'honneur est mis en avant, mais les personnages réagissent par amour-propre et vanité, et finalement par la bêtise humaine puisque chacun construit alors sa carrière l'un face à l'autre, l'un par rapport à l'autre, passant à côté du bonheur...

Alors, cette fois-ci, et contrairement à son NAPOLEON, Scott nous propose une vraie une histoire avec deux personnages qui nous tiennent en haleine pendant 1 heure et 40 minutes. Harvey Keitel et Keith Carradine interprètent très bien, avec force et conviction, les deux rôles antagonistes.

On reconnaît bien la patte de Ridley Scott: les plans sont construits comme des tableaux très soignés. L'éclairage et les lumières sont très travaillées. Ça, c'est un petit régal.

La relation entre d'Hubert (Keith Carradine) et Feraud (Harvey Keitel) est dissymétrique car même si les deux caractères sont très égocentrés Feraud a une personnalité très manichéenne. Il nous apparaît comme une brute épaisse assoiffée de haine pour un motif finalement assez futile. D'Hubert, quant à lui, est plus balsacien et incarne un personnage pré-romantique. Cette haine de Feraud est pour d'Hubert comme une malédiction qui lui est tombée dessus sans qu'il n'arrive jamais à s'en défaire. A chaque fois que Feraud apparaît dans le champ visuel de d'Hubert le spectateur tremble...comme le destin qui vient sans cesse frapper à la porte de l'infortuné lieutenant de manière sinistre et insistante. Mais, au cours de ces 15 années, la relation devient aussi plus complexe et ambigüe entre les deux personnages: d'Hubert rétroalimente lui-aussi la haine de Feraud alors qu'il a la possibilité de s'en débarrasser définitivement.

 

Les duels et les scènes d'action sont filmées avec maestria. Le spectateur se demande comment tout ça va se terminer ? Va-t-on avoir droit à une fin un peu convenue et téléphonée?

Je ne vous en dirai pas plus mais la fin m'a plu et j'ai aimé le dernier plan du film.

Si vous voulez en savoir plus sur LES DUELLISTES vous pouvez lire les commentaires sur le lien ci-dessous.

Sur cette page ALLOCINE que j'ai mis en lien certains crient au chef d'oeuvre et je n'irai certainement pas jusque là. On aurait pu frôler le chef d'oeuvre si les qualités de Feraud faisaient contrepoids à celles de d'Hubert, mais ce n'est pas le cas. Par contre Feraud est vraiment perturbant (ça c'est très réussi de la part du metteur en scène).

Je pense que tous les fans de Ridley Scott qui, tout comme moi, sont passés à côté de ce premier opus apprécieront ce film qui a plutôt bien veilli et qui mérite d'être visionné.

Par ailleurs, s'agissant d'un film tiré d'une nouvelle de Joseph Conrad j'ai eu envie de m'y plonger et j'en ai commencée la lecture hier soir. J'ai envie d'en savoir plus sur la psychologie contrastée de d'Hubert qui réintègre sans états d'âmes la société royaliste lors de la restauration, alors que Feraud (issu du peuple) reste fidèle à l'empereur déchu.

D'entrée, et dès les premières pages, je me régale avec le style dense de Conrad et je suis déjà happé par son récit, alors que j'en connais déjà les éléments clés.

 

PS: Mon amie Rosemar m'indique que vous pouvez voir LES DUELLISTES en intégralité sur ce lien dailymotion.

https://www.dailymotion.com/video/x6f9o9y

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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 08:36

Bonjour les amis,

Plus on attend avec impatience un film et plus le risque d'être déçu est grand.

Je ne fais pas partie du public fasciné par la biographie des "grands hommes" de notre roman national mais, par contre, si c'est Ridley Scott qui s'attelle à la tâche ça change la donne. J'avais adoré, par exemple, le rôle shakespearien de son César dans le film GLADIATOR.

Alors commençons par la bande-annonce très alléchante de son  NAPOLÉON.

 

Le NAPOLÉON de Scott m'a souvent déconcerté (voire un peu déçu) mais j'ai aussi été fasciné par certains aspects du film.

J'ai lu ce matin deux critiques qui résument très bien ma perplexité et une partie de mon désaccord avec le point de vue de Scott. Je vous les présente toutes les deux car les deux ont raison, et ensuite, j'y ajouterai certains commentaires personnels.

Commençons par la critique de Joachim Murat, descendant du célèbre Maréchal.

Passons maintenant à un point de vue plus sévère, celui de Romain Marsily.

Alors je rejoins la critique de Murat sur le fait que ce film est à voir de toutes façons. On a droit, comme cela était prévisible dans ce type de cinéma, à de grandes scènes épiques de batailles qui ne déçoivent pas...La Bataille d'Austerlitz nous offre des images assez époustouflantes qui, à elles seules, méritent le déplacement.

Mais il y a une note qui sonne faux tout au long de ce film qui nous dépeint un Bonaparte souvent médiocre qui ne colle pas avec la vérité historique, comme si son génie avait été d'être surtout un artilleur très avisé...

Dans cette biographie sa lutte pour le pouvoir ressemble parfois à une bataille de chiffonniers braillards. Aucune hauteur de point de vue, aucune vraie bataille d'esprits...cela est extrêmement décevant. Là, je me dis que Scott " n' a pas fait ses devoirs et qu'il a un peu bâclé son sujet...". A ne pas vouloir tomber dans le mythe du grand sauveur, Scott en fait un peu trop dans le sens contraire avec un Bonaparte parfois trop trivial, maladroit ou vulgaire...

NAPOLEON de Ridley Scott...un film parfois déconcertant qui mérite d'être vu...

Il reste le deuxième volet très important du film qui est l'histoire d'amour hors-norme entre l'empereur et Joséphine de Beauharnais. Ça pourrait presque être le vrai sujet du film, à tel point qu'on se demande si le titre n'aurait pas plutôt dû être JOSÉPHINE.

Bonaparte est complètement subjugué par Joséphine. Vanessa Kirby qu'on avait déjà très apprécié dans LE DERNIER DUEL (toujours du même Ridley Scott) interprète une séductrice à la fois impudique au début du film, mais aussi sincère, parfois infidèle, et qui finit par tisser avec l'empereur une relation complexe, voire vénéneuse, dans laquelle les rapports de force et de dépendance sont parfois inversés. Les brèves scènes de sexe sont rapides et plutôt brutales (conformément à ce que l'on sait sur la réalité du comportement sexuel de Bonaparte) avec une Joséphine dont l'expression d'indifférence patiente sur son visage pendant les assauts cavaliers de son mari est à elle seule tout un poème.

Vanessa Kirby, c'est la bonne surprise du film tant elle envoûte le spectateur et interprète avec crédibilité et naturel un rôle contrasté et complexe qui échappe aux standards habituels des caractères attribués aux rôles féminins.

Bonaparte est complètement subjugué par Joséphine, disais-je...et le spectateur aussi, et c'est grâce au talent de Ridley Scott et à l'interprétation sublime, pleine de charme et de mystère féminin, de Vanessa Kirby.

NAPOLEON de Ridley Scott...un film parfois déconcertant qui mérite d'être vu...
NAPOLEON de Ridley Scott...un film parfois déconcertant qui mérite d'être vu...
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