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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 12:54

Bonjour les amis,

J'avais applaudi sur mon blog, il y a quelques semaines de cela, le premier film nord-américain anti-woke de Denys Arcand intitulé TESTAMENT en soulignant qu'il serait temps que les états-uniens produisent eux aussi un premier film qui s'attaque aux méfaits du wokisme.

C'est maintenant chose faite avec  AMERICAN FICTION, film de Cord Jefferson sélectionné pour les Oscars, qui est une adaptation du roman EFFACEMENT de Percival Everett.

Voici le synopsis suivi de la bande annonce.

Thelonious "Monk" Ellison, professeur d'anglais, écrit un roman satirique sous un pseudonyme, dans le but de dénoncer les hypocrisies de l'industrie de l'édition.

https://www.youtube.com/watch?v=9MY6KFvjnds

Ce qui m'a surpris dans ce film c'est le mélange des genres car il y a à la fois la satire et l'humour grinçant qui y sont très présents, mais tout cela est aussi immergé dans un drame familial grave et profond qui ne prête pas du tout à sourire et auquel il faut ajouter une rencontre entre Monk et Coraline qui nous plonge par ailleurs dans une tendre comédie romantique.

C'est Monk qui, par son attitude décalée et par son humour fin, provoque les situations drôlatiques, voire parfois complètement désopilantes. C'est aussi Monk qui, en tant que noir, en a plus que ras-le-bol d'être enfermé dans un personnage de supposée victime du racisme des blancs. Il doit affronter des blancs antiracistes très wokistes qui en font trop et qui se sentent constamment en dette vis-à-vis de lui. Mais ces mêmes blancs le cantonnent aussi dans un rôle et lui demandent de produire une culture black héritée des ghettos et du rap, une culture pleine de clichés et de stéréotypes, car c'est ça qui se vend et que les gens attendent de lui...Monk, éxaspéré, finit par un écrire un pastiche de roman "noir", une oeuvre à prendre au 2ème degré mais qui rencontre un succès au 1er degré, ce qui sera à l'origine de situations assez drôles et de quiproquos.

Voici ce qu'on peut lire dans le magazine PREMIÈRE:

American Fiction parvient aussi à toucher lors de séquences familiales qui sonnent juste, et qui offrent un exemple crédible de ce que dénonce justement son héros, avec sa vie "normale" et pourtant compliquée : sa mère malade, son frère rejeté depuis son coming-out, ses problèmes d'argent, mais aussi cette pointe d'espoir donnée par des exemples positifs tels que la fidèle Lorraine (Myra Lucretia Taylor), toujours présente pour soutenir ses proches.

Trouver l'équilibre entre ce besoin de dénonciation légitime et l'envie de proposer un portrait réaliste d'un homme noir américain sans qu'il ne soit question de drogues ou de bavures policières est assez périlleux, et par endroits, American Fiction souffre de quelques lourdeurs tant il tient à réunir tous ses messages en un seul film, mais l'idée de fond est assez forte et bien abordée pour marquer les esprits.

Une impression plutôt mitigée donc.

Je me dois d'ajouter que le cinéma de Cord Jefferson reste toujours très élégant et sait toucher le coeur du spectateur, malgré certaines lourdeurs pointées du doigt à juste titre dans l'article de PREMIERE que j'ai mis en lien ci-dessous.

A noter également un très beau casting avec des acteurs que je ne connais pas vraiment mais qui apportent tous beaucoup de chaleur humaine et de réalisme social à ce film. J'ai par ailleurs particulièrement apprécié la romance entre Monk et Coraline qui est interprétée avec beaucoup de justesse et de charme par Erika Alexander.

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

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28 décembre 2023 4 28 /12 /décembre /2023 08:05

Bonjour les amis,

Je vous avais part  en novembre dernier de mes sentiments partagés sur le NAPOLÉON de Ridley Scott. C'est sur le lien ci-dessous.

Un  ami cinéphile m'a averti cette semaine qu'il existait un autre film de Ridley Scott qui se déroule durant l'époque napoléonienne. Ce film s'intitule LES DUELLISTES. Il date de 1977 et c'est le premier long métrage du réalisateur britannique avant le grand succès planétaire d'ALIEN.

C'est une adaptation d'une nouvelle de Joseph Conrad intitulée LE DUEL.

Voici l'argument.

Deux officiers poursuivent pendant 15 ans à travers toute l'Europe une lutte sans merci pour un prétexte futile. L'honneur est mis en avant, mais les personnages réagissent par amour-propre et vanité, et finalement par la bêtise humaine puisque chacun construit alors sa carrière l'un face à l'autre, l'un par rapport à l'autre, passant à côté du bonheur...

Alors, cette fois-ci, et contrairement à son NAPOLEON, Scott nous propose une vraie une histoire avec deux personnages qui nous tiennent en haleine pendant 1 heure et 40 minutes. Harvey Keitel et Keith Carradine interprètent très bien, avec force et conviction, les deux rôles antagonistes.

On reconnaît bien la patte de Ridley Scott: les plans sont construits comme des tableaux très soignés. L'éclairage et les lumières sont très travaillées. Ça, c'est un petit régal.

La relation entre d'Hubert (Keith Carradine) et Feraud (Harvey Keitel) est dissymétrique car même si les deux caractères sont très égocentrés Feraud a une personnalité très manichéenne. Il nous apparaît comme une brute épaisse assoiffée de haine pour un motif finalement assez futile. D'Hubert, quant à lui, est plus balsacien et incarne un personnage pré-romantique. Cette haine de Feraud est pour d'Hubert comme une malédiction qui lui est tombée dessus sans qu'il n'arrive jamais à s'en défaire. A chaque fois que Feraud apparaît dans le champ visuel de d'Hubert le spectateur tremble...comme le destin qui vient sans cesse frapper à la porte de l'infortuné lieutenant de manière sinistre et insistante. Mais, au cours de ces 15 années, la relation devient aussi plus complexe et ambigüe entre les deux personnages: d'Hubert rétroalimente lui-aussi la haine de Feraud alors qu'il a la possibilité de s'en débarrasser définitivement.

 

Les duels et les scènes d'action sont filmées avec maestria. Le spectateur se demande comment tout ça va se terminer ? Va-t-on avoir droit à une fin un peu convenue et téléphonée?

Je ne vous en dirai pas plus mais la fin m'a plu et j'ai aimé le dernier plan du film.

Si vous voulez en savoir plus sur LES DUELLISTES vous pouvez lire les commentaires sur le lien ci-dessous.

Sur cette page ALLOCINE que j'ai mis en lien certains crient au chef d'oeuvre et je n'irai certainement pas jusque là. On aurait pu frôler le chef d'oeuvre si les qualités de Feraud faisaient contrepoids à celles de d'Hubert, mais ce n'est pas le cas. Par contre Feraud est vraiment perturbant (ça c'est très réussi de la part du metteur en scène).

Je pense que tous les fans de Ridley Scott qui, tout comme moi, sont passés à côté de ce premier opus apprécieront ce film qui a plutôt bien veilli et qui mérite d'être visionné.

Par ailleurs, s'agissant d'un film tiré d'une nouvelle de Joseph Conrad j'ai eu envie de m'y plonger et j'en ai commencée la lecture hier soir. J'ai envie d'en savoir plus sur la psychologie contrastée de d'Hubert qui réintègre sans états d'âmes la société royaliste lors de la restauration, alors que Feraud (issu du peuple) reste fidèle à l'empereur déchu.

D'entrée, et dès les premières pages, je me régale avec le style dense de Conrad et je suis déjà happé par son récit, alors que j'en connais déjà les éléments clés.

 

PS: Mon amie Rosemar m'indique que vous pouvez voir LES DUELLISTES en intégralité sur ce lien dailymotion.

https://www.dailymotion.com/video/x6f9o9y

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 06:58

Bonjour les amis,

Hier soir je suis allé écouter dans mon village un concert de la soprano Carmen Paula ROMERO, accompagnée au piano par Beatriz Miralles et à la clarinette par Angel Belda.

 

Les filles de Cadix...

Pour vous présenter cette chanteuse, je vous invite à regarder cet extrait de concert donné à Denia près de chez moi. Carmen Romero y apparaît à partir de 4 minutes 44 secondes.

Le trio d'interprètes nous a proposé hier soir un programme intitulé " ARREU DEL MON", ce qui veut dire en valencien AUTOUR DU MONDE. Ce fut un programme en forme d'invitation à un voyage musical à travers l'espace et le temps, et dans lequel il y avait des pièces européennes et américaines allant du Romantisme allemand et français du XIX ème, en passant par des oeuvres inspirées par les folklores anglais, écossais, mexicains jusqu'à des pièces américaines plus contemporaines et très jazzy. Un programme exquis, plein de bon goût, qui demandait parfois beaucoup de virtuosité, tant de la part de la soprane, que de ses musiciens.

Parmi les pièces qui ont été interprétées hier soir il y avait LES BELLES DE CADIX de Léo Delibes.

Un air que je ne connaissais absolument pas, un boléro qui fut créé en 1887 et qui demande beaucoup de virtuosité vocale de la part de la soprano.

En voici d'abord  le texte:

 

Nous venions de voir le taureau,
Trois garçons, trois fillettes,
Sur la pelouse il faisait beau,
Et nous dansions un bolero
Au son des castagnettes;
Dites-moi, voisin,
Si j'ai bonne mine,
Et si ma basquine
Va bien, ce matin,
Vous me trouvez la taille fine?
Ah! ah!
Les filles de Cadix aiment assez cela.
Et nous dansions un bolero
Un soir c'était dimanche,
Vers nous s'en vint un hidalgo
Cousu d'or, la plume au chapeau,
Et la poing sur la hanche:
Si tu veux de moi,
Brune au doux sourire,
Tu n'as qu'a le dire,
Cette or est à toi.
Passez votre chemin, beau sire,
Ah! Ah!
Les filles de Cadix n'entendent pas cela.
Et nous dansions un bolero,
Au pied de la colline.
Sur le chemin passait Diégo,
Qui pour tout bien n'a qu'un manteau
Et qu'une mandoline:
La belle aux doux yeux,
Veux-tu qu'à l'église
Demain te conduise
Un amant jaloux?
Jaloux! jaloux! quelle sottise!
Ah! ah!

Le concert d'hier a été filmé par des professionnels mais, à défaut de pouvoir partager avec vous des images de l'interprétation de Carmen Paula Romero qui seront sans doute disponibles un de ces jours, voici une excellente version d'Angela Georghiu.

Alors, pour moi c'est toujours une grande et agréable surprise de découvrir des pièces du répertoire français à l'étranger.

Un ami espagnol qui était assis à côté de moi dans la salle me jette un coup d'oeil d'un air de dire :

 " Toi, tu connais ça..."

et moi je lui réponds par une mimique qui veut dire :

"Bin non, je connais pas..."

Parmi les pièces du programme d'hier soir, celle qui m' a le plus touché (et que je ne connaissais pas non plus) c'est LE PÂTRE SUR LE ROCHER de Frantz Schubert, un long poème lyrique de 12 minutes composée de plusieurs parties bien différenciées.

Voici ce que dit de ce lied allemand Wikipédia:

" Le titre fait référence aux bergers des préalpes romantiques de Haute-Autriche. Le lied comprend 3 sections et met la soprano et la clarinette à rude épreuve. La première section est heureuse quand le berger solitaire, juché sur le sommet de la montagne, écoute les échos montant d' en dessous. La deuxième section devient sombre lorsque le berger exprime son amour lointain, son profond désespoir tragique, son isolement, et sa solitude. La troisième section fait jaillir une lueur d' espoir merveilleux de renaissance, du ciel et du printemps..."

Avant d' écouter cette longue pièce, je vous conseille si vous n'êtes pas familiarisé avec la langue de Goethe de suivre les paroles avec leur traduction française juxtaposée sur le lien ci-dessous pendant que vous écoutez l'interprétation extraordinaire de Barbara Nonney.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Der_Hirt_auf_dem_Felsen

 

Hier, j'ai été littéralement transporté pendant l'interprétation de Carmen Paula Romero. C'est un des plus beaux lieds que j' ai entendu de ma vie. Là, on touche le sublime , et on baigne dans un état de grâce. Seule la musique peut provoquer de telles émotions. L'écoute se transforme en une expérience quasi mystique.

J'ai beaucoup apprécié l'ensemble du programme de Carmen ROMERO, mais l'interprétation de ce lied-là fut un moment magique, hors du temps, et qui m'a littéralement bouleversé et emporté dans une autre dimension.

A la fin du lied, je regarde une amie mélomane qui est dans la salle. On se parle avec les yeux et on pense la même chose : ce qu'on vient d'entendre c'est, comme dirait Fabrice Lucchini, énorme...

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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 06:34

Bonjour les amis,

Hier je vous parlais de l' incroyable muflerie de Poutine qui n' avait pas cédé son parapluie à la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic durant la remise du trophée à l' équipe de France.

Un homme, une femme...

Alors, la goujaterie de Poutine a finalement provoqué une complicité spontanée et euphorique qui s' est établie entre Emmanuel Macron et Kolinda Grabar-Kitarovic.

Tous les deux se sont esclaffés et ne se sont pas offusqués du manque de savoir-vivre du maître du Kremlin.

Une complicité, des embrassades...et même une certaine tendresse devenait patente, palpable, avec une présidente qui devenait de plus en plus sensuelle avec ses cheveux mouillés et des gouttes d' eau ruisselant sur son beau visage.

Regardez cette photo.

Un homme, une femme...

La position affectueuse et peu protocolaire de la main de Kolinda sur le cou présidentiel n' est pas sans me rappeler un vers de Chimène dans le CID de Corneille, quand celle-ci dit à Rodrigue: " Va. Je ne te hais point... "

Mais il faut rappeler qu' au début de la rencontre c' est Macron qui avait commencé les premières manoeuvres de rapprochement en embrassant de manière très très appuyée la présidente croate.

Un homme, une femme...

Alors, tout ce que je vais raconter à partir de maintenant n' est que le fruit de mon imagination mais le grand fan de Woody Allen que je suis ne peut s' empêcher de penser que parfois, certaines histoires romantiques commencent avec des situations saugrenues de comédie qui amènent des fous rires complices entre deux êtres...

Il y a dans la photo ci-dessous quelque chose qui va plus loin qu' une simple relation d' amitié entre deux peuples. 

Un homme, une femme...

Alors je vous reraconte l' histoire depuis le début, mais en chansons cette fois-ci...

Tout commence avec la pluie qui fait irruption de manière inattendue au moment le plus inopportun.

Puis d' un seul coup, un miracle s' opère entre deux êtres que rien ne prédisposait à se rencontrer ...et on commence à entendre une sorte de petite musique intérieure agréable, une sorte de Chouabadabada chouabadabada...             ... 

Et puis, une subtile alchimie s' est opérée et la cristallisation si chère à Stendhal a bien eu lieu. Notez au passage que Macron ferait un excellent héros stendhalien. Parfait pour interpréter Julien Sorel ou Lucien Leuwen.

La cristallisation a eu lieu, disais-je...LOVE IS IN THE AIR !

 

Alors merci à ces deux présidents d' avoir apporté à cette Coupe du Monde par ailleurs très réussie une touche de romantisme.

Ne vous méprenez pas, les amis. Je ne veux pas semer la zizanie dans le couple Macron.

Vous avez tous bien compris que je parlais ici de l' amour entre la France et la Croatie symbolisé par ses deux plus hauts représentants...Honni soit qui mal y pense...😂

 

Un homme, une femme...

PS: Petite devinette pour les cinéphiles.

A quel titre de film vous fait penser la 4 ème photo de cet article ( celle où il y a 3 personnages)...?

Alors, je vous donne une piste. Il ne s' agit pas du " GENDARME SE MARIE"

Un homme, une femme...

PS nº 2: il fallait peut-être profiter une dernière fois de telles images entre un homme et une femme car elles risqueraient d' être censurées s' il y en avait des équivalentes lors de la prochaine Coupe du Monde en 2022 au Qatar...😪😡

Pour ceux qui ne seraient pas courant de quoi je parle, lisez cet article-ci:

http://fatizo.over-blog.com/2018/07/la-fifa-se-couche-devant-le-qatar.html

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26 décembre 2017 2 26 /12 /décembre /2017 18:52

Bonjour les amis,

La semaine dernière un internaute avait partagé sur les réseaux le portrait d' une dame arborant une coiffure de l' époque victorienne...

Ce portrait, le voici:

 

Un beau portrait

Alors, là, les amis, le moins qu' on puisse dire c' est que cette photo m' a produit une forte impression...Je me suis demandé pendant quelques instants si ce n' était pas un portrait de la vraie Sissi impératrice, celle-là même qui fut interprétée à l' écran par Romy Schneider.

Un beau portrait

Cette belle dame au visage lisse semble tout droit sortie d' un roman de Margaret Mitchell ou d' Edith Wharton. J' ai essayé de faire quelques recherches pour en savoir plus sur elle mais la seule information que j' ai trouvée sur le net  c' est que la photo a été prise en 1870 à Lewiston dans le Maine et qu' elle a été éditée par Curtis & Crosby.

Comment ne pas s' extasier devant un si noble port de tête ! Quelle pose ! Quelle chevelure ! Quelles boucles !...Et quel admirable front !

Et que dire de ce doux regard abaissé qui ne se dirige pas vers la photographe !

Qu' exprime t' il ?

Quels sentiments habitaient cette belle femme ? Quel était son caractère ? Le mystère reste entier.

Les yeux sont le reflet de l' âme et le regard de la dame se laisse deviner mais nous échappe.

Ce portrait ne peut qu' exciter l' imagination du spectateur qui y verra ce que lui-même recherche dans l' éternel féminin.

Je peux deviner l' univers dans lequel vivait cette petite princesse. 

Je peux l' imaginer,par exemple, se languir en écoutant cette pièce-ci au piano dans les salons de son époque...

 

J' adore ce portrait et ce n' est pas pour la chevelure, ni pour la beauté de la dame...Ce portrait, je peux le regarder longtemps.Cette héroïne me parle.Elle me projette dans mes lectures romanesques et dans certains films de mon adolescence.

C' est tout un univers romantique qu' on devine autour d' elle.Comment ne pas imaginer les sentiments que cette demoiselle pouvait inspirer chez ses prétendants...des prétendants prêts à aller décrocher la Lune pour la déposer à ses pieds.

.

 

 

 


 

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29 octobre 2017 7 29 /10 /octobre /2017 09:11

Bonjour les amis,

je vous ai parlé de beaucoup d' aspects du séparatisme catalan ces derniers temps: en fait tous mes derniers articles tournent autour de ce thème qui est devenu dramatiquement crucial pour nous en Espagne.

Parmi les raisons qui expliquent le succès des idées séparatistes chez les jeunes, il en est une sur laquelle j' aimerais vous informer davantage, une raison qui n' est pas bien expliquée dans les grands journaux internationaux.

Les séparatistes ont réussi à vendre un récit, un discours qui plaît à la jeunesse.Un discours simpliste qui fait appel à leur désir romantique d' inventer un monde et un futur meilleur, un discours très proche de ceux que vous avez entendu pendant les Nuits Debout l' année dernière.

La construction du discours indépendantiste tourne autour d' un point-clé:

l' idée c' est de convaincre les citoyens catalans que l' Espagne est un pays archaïque, oppresseur, gangréné par la corruption, irréformable, gouverné par une oligarchie inamovible et que la seule solution c' est de s' en débarrasser le plus vite possible et de ne plus la traîner comme un boulet, et d' en profiter pour réinventer un monde meilleur.

Voila une idée qui séduit la jeunesse et qui assouvit sa soif de romantisme !

Reconstruisons ce monde qui est à jeter.

Le discours c' est de dire.

Réinventons une République ouverte, plus proche des citoyens, plus juste.Réinventons une République qui sera terre d' accueil pour tous les réfugiés de la planète, une République qui sera un exemple pour le monde  entier et qui continuera de tendre les bras vers les minorités opprimées du reste de l' Espagne et de l' Europe et du monde entier.

L' idée c' est de dire que la Catalogne pourrait être le point de départ d' une nouvelle Europe plus solidaire et qu' elle sera un exemple et qu' il s' y produira UNE REVOLUTION QUI SERA UN EXEMPLE DE SOLIDARITE ET QUE LE MONDE ENTIER VA COPIER.

Voila ! C' est ça les discours qu' on entend dans les universités catalanes et qui poussent des milliers de jeunes à appuyer le mouvement séparatiste catalan.

Alors, si le thème n' était pas aussi dramatique on éclaterait de rire quand on connait les vraies raisons chauvinistes, xénophobes, égoïstes et non solidaires qui animent les promoteurs du séparatisme .

C' est ça le tour de force des indépendantistes catalans: ils sont arrivés à maquiller des idées nationalistes rétrogrades datant du XIX ème siècle en un discours populiste et attractif pour la jeunesse du XXI ème.

Comment un mouvement populiste avec de forts relents de chauvinisme, de xénophobie,d' égoïsme et  de non-solidarité comme le PDeCAT a t' il réussi à faire alliance avec l' extrême-gauche la plus radicale ?

Les premiers ont travesti leurs idées pour séduire les seconds...et ça a marché !

Les premiers, au lieu de dire," Nous ne voulons plus collaborer de manière solidaire", ont affirmé " L' Espagne nous vole"...et les seconds ont acheté le discours.

On dit souvent qu' en politique les extrêmes se rejoignent.

Et bien, la crise catalane en est l' une des plus dramatiques illustrations.

 

 

 

Joan Tardà leader de la gauche républicaine catalane avec des étudiants

Joan Tardà leader de la gauche républicaine catalane avec des étudiants

Catalogne: quand séparatisme et faux romantisme font bon ménage...

PS: Alors, en ce qui concerne l' Espagne j' aimerais juste rappeler que ce pays a démontré un dynamisme démocratique incroyable durant ces dernières années.Les 3 grandes villes les plus importantes du pays Madrid, Barcelone et Valencia ont échappé aux grand partis de pouvoir traditionnels.C' est du jamais vu...

La lutte contre la corruption est devenue si primordiale qu' elle a permis l' émergence de 2 nouveaux partis avec PODEMOS et Ciutadan's.

Les indépendantistes ont réussi à convaincre une partie de la citoyenneté catalane que la meilleure solution serait de jeter le bébé avec l' eau du bain...tout en oubliant qu' une déclaration unilatérale d' indépendance si elle était effective précipiterait le pays dans une situation bien pire que celle des grecs.Rappelons que la dette catalane, en dehors de l' UE et sans soutien de la BCE plongerait toute l' Espagne dans un marasme indescriptible.

Les indépendantistes vivent dans un monde parallèle,dans une réalité virtuelle, au pays d' Harry Potter...

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11 février 2017 6 11 /02 /février /2017 07:42

Bonjour les amis,

Après la pluie de récompenses qui vient de tomber sur LA LA LAND de Damien Chazelle ( sans compter les 14 nominations aux Oscars ), il était difficile de résister davantage sans aller voir ce film.

Donc j' y suis allé, et force est de constater que la magie du grand cinéma américain opère toujours.

Ce film ne tient pas la comparaison avec certaines des grandes comédies musicales des années 50 si on s' en tient aux grandes choréographies millimétrées, à la perfection technique, et aux grands numéros époustouflants des acteurs-danseurs de l' époque mais le propos du réalisateur n' est pas de rivaliser avec ces grandes productions du passé.

Son film est plutôt un hommage  à ce cinéma qui nous a fait rêver et Damien Chazelle nous invite à chanter et à danser d' une manière naturelle et sensible en recréant un univers magique.

LA LA LAND...ou quand la magie d' Hollywood opère toujours !

Pour le reste, et par rapport à ce qu' on peut attendre d' une comédie musicale,tout y est.

- L' histoire entre ces deux personnages romantiques qui veulent réaliser chacun leurs rêves. Mia qui désire être actrice et Sébastien, talentueux  pianiste qui veut ouvrir une boîte de jazz qui remette à l' honneur ce genre musical.

- La musique du film , fondamentale dans une comédie musicale,qui emprunte beaucoup au Jazz.Elle est parfois très rythmée mais offre aussi des passages  très romantiques et nostalgiques.

- Le rythme.C' est le plus important dans une comédie musicale.Ne pas perdre le rythme, et c' est le cas dans ce film.On se laisse porter , au rythme des saisons, par les déboires, aléas et péripéties que traverse ce couple.

- Le charisme du couple formé par Emma Stone et Ryan Gosling. Ils sont tous les deux top classe.

- Le Cadre.La ville de Los Angeles est magnifiquement photographiée, avec ses ciels magiques et irréels,aux couleurs saturées.Son ambiance urbaine restylisée de manière romantique.On en redemande !

- La photo.Encore une fois c' est du grand art.Les couleurs dominantes et les lumières très travaillées.On pourrait extraire une grande photo de chaque scène.C' est un régal des sens.

LA LA LAND...ou quand la magie d' Hollywood opère toujours !

Bref, je suis bon public et je me suis laissé emporter avec délice par cette histoire très romantique, totalement séduit par le glamour des deux protagonistes.

Jusque là, tout allait très bien donc, mais je ne m' attendais pas à une surprise finale avec un élément narratif non conventionnel ( dont je ne peux parler).

Il y a à la fin du film une scène vraiment magique, magique, magique....une scène inoubliable, tout comme la scène des baisers de Cinéma Paradiso.

Une scène filmée avec virtuosité qui, à elle seule, mérite qu' on aille voir ce film.Une scène qui va vous parler à vous tous, et qui vous rejettera forcément à un moment ou à un autre de votre vie.

Je n' en dis pas plus !!!!

Cette scène, elle est GEANTE et elle restera dans l' histoire du cinéma !

Je suis sorti de la salle de cinéma avec les pieds qui ne touchaient plus vraiment le sol...Le charme d' Hollywood avait frappé encore une fois !

 

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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 16:16

Bonjour les amis,

Comme d' habitude j' ai un petit métro de retard, et je viens de voir cette semaine " Frantz" de François Ozon.

Voici un bref résumé de l' argument dramatique.

Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.

Ozon signe un film très académique, avec une reconstitution soignée de l' époque de l' immédiate après-première guerre mondiale,en utilisant de manière judicieuse le noir et blanc ( et en réservant l' usage de la couleur à certaines scènes).

Son film commence sur un mystère car on sent bien, dès le début, que le personnage d' Adrien n' est pas seulement qu' un ami de Frantz.

On se doute qu' il y a une situation fausse, ce qui génère un vrai malaise chez Adrien ( et aussi chez le spectateur).L' interprétation de Pierre Niney est assez époustouflante, tout en retenue, pleine de pudeur...Tout est dans le non-dit, dans le regard, dans les expressions. Ozon arrive à créer des ambiances tendues sans qu' il ne se passe pratiquement rien à l' écran.

Anna, la fiancée de Frantz essaie vainement de surmonter son deuil.Sa beauté suscite des convoitises dans le village. Paula Beer interprète avec beaucoup de justesse et de charisme la souffrance de cette jeune fiancée qui vient de perdre l' homme à qui elle s' était promise.Son visage rayonne et exprime à la fois la douleur,l' espoir et le désir de vivre.Elle est tout simplement sublime.

Dans la première partie du film, le spectateur souffre avec nos deux héros jusqu' à ce qu' Adrien finisse par libérer sa conscience.

Et à partir de ce moment-là,on quitte l' Allemagne et on revient en France où  le film s' engage dans une direction qui désoriente et intrigue le spectateur.

Adrien, sans le vouloir, a inversé une situation psychologique.Adrien est à la fois artiste, poète, et pacifiste tout comme Frantz l' était et il s' est produit une forme de transfert dont sera victime Anna.

Finalement c' est elle, Anna, la grande héroïne du film, elle qui va connaître deux grandes histoires d' amour complètement frustrées.

Quand le film se termine, on ressent un profond sentiment de déchirement...On est bouleversé.

Revenons à la facture de ce film.

Ozon a eu la bonne idée de faire des dialogues en allemand quand le film se déroule en  Allemagne , et en français lorsqu' il se déroule en France.C' est parfait et ça nous plonge de manière authentique dans chacun de ces deux pays.Au début du film, je trouvais que les dialogues allemands sonnaient un peu faux, froids et artificiels, mais ça s' arrange très vite dès que les liens entre Adrien et la famille de Frantz se resserrent.

Je n' insisterai pas sur les péripéties, et sur les autres personnages du film.

"Frantz" nous replonge dans une époque absurde de xénophobie, de patriotisme exacerbé,débile et criminel...

Le film dénonce les mensonges et les responsabilités des générations plus âgées qui ont envoyé leurs propres enfants à la grande boucherie.Mais tout ça, on le savait déjà...

Le film nous interpelle également sur le fait que deux pays qui sont culturellement si proches,  et qui ont tant de richesses artistiques à partager en sont venus à s' entre déchirer en sacrifiant leur jeunesse de la manière la plus absurde.

Mais ce qui émeut vraiment dans ce film c' est le personnage d'  Anna.C' est un magnifique rôle féminin qu' Ozon a offert à Paula Beer.

Anna, victime de la bêtise et de la barbarie humaine qui l' amputent de l' amour de sa vie...Anna qui se reprojette avec Adrien qui ne se rend pas compte qu' il est en train de provoquer des sentiments qui lui échappent.

Cette partie-là du film est la plus réussie de mon point de vue et nous rappelle des épisodes que nous avons tous vécu ou dont nous avons tous été témoin.

En effet, parfois, certaines personnes agissent comme Adrien,sont prostrées au fond de  leurs affres,ne voient plus qu' elles-mêmes, essaient de résoudre leurs graves dilemmes personnels et ne se rendent pas compte qu' elles sont en train de provoquer des bouleversements dans la  vie des autres.

Anna,c' est une héroïne magnifique,sensible,élégante,féminine,pudique,courageuse,forte et fragile,rayonnante,aimante,délicate et si belle ...C' est un personnage qui marque.C' est Anna qui permet à ce film d' être un grand film et qui lui donne un véritable souffle romantique.

 

 

 

 

 

A propos de "Frantz" de François Ozon
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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 17:54

Bonjour les amis,

Je viens de lire la nouvelle de Chateaubriand intitulée le dernier des Abencerages suite au billet que Rosemar lui a consacré ICI.

Au début du texte Chateaubriand fait référence à une phrase historique très connue en Espagne, une phrase que la sultane Aixa,mère du Roi Boabdil, avait prononcé à son fils qui avait perdu le royaume de Grenade.Voici un extrait:

Lorsque Boabdil, dernier roi de Grenade, fut obligé d'abandonner le royaume de ses pères, il s'arrêta au sommet du mont Padul. De ce lieu élevé on découvrait la mer où l'infortuné monarque allait s'embarquer pour l'Afrique ; on apercevait aussi Grenade, la Véga et le Xénil, au bord duquel s'élevaient les tentes de Ferdinand et d'Isabelle. A la vue de ce beau pays et des cyprès qui marquaient encore çà et là les tombeaux des musulmans, Boabdil se prit à verser des larmes. La sultane Aïxa, sa mère, qui l'accompagnait dans son exil avec les grands qui composaient jadis sa cour, lui dit :

" Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n'as pas su défendre comme un homme ! " .

Cette phrase historique, je l' avais entendue en Espagne.Elle est reprise parfois de manière imagée pour caractériser des comportements faibles de responsables politiques ou de groupes sociaux qui n' ont pas su lutter comme il fallait pour préserver leurs biens ou leurs acquis.

Il y a juste un petit problème en 2015: cette phrase est très sexiste et elle est devenue politiquement assez incorrecte.Effectivement un professeur de lettres ou d' histoire pourra la citer en classe mais en la resituant dans le contexte historique d' une société où les hommes étaient censés être forts et défendre les femmes appartenant au sexe dit " faible"...C' est d' autant plus gênant que la phrase est prononcée par la mère de Boabdil, et que c' est donc une femme qui propage cette idée reçue et ce préjugé contre les femmes...

Malgré tout la phrase garde une certaine valeur intéressante et on pourrait la réactualiser de la manière suivante.

"Ne pleure pas comme un lâche ce que tu n'as pas su défendre avec courage"

" N' ajoute pas l' indignité à la honte"

Bon,entre nous, là je la trouve très très sévère Maman Boabdil.C' est déjà suffisemment pénible de perdre une guerre et d' être contraint à l' exil mais si en plus Maman vient traiter son fils comme la dernière des mauviettes, il y a de quoi ne plus jamais s' en remettre...

Pauvre Boabdil !

Allez les amis,revenons à Chateaubriand. Je vous remets un extrait de ce texte romantique avec une très belle description de ces danses andalouses qui envoûtent....

Une des jeunes femmes commence à jouer sur la guitare l'air de la danse étrangère. La fille de don Rodrigue ôte son voile et attache à ses mains blanches des castagnettes de bois d'ébène. Ses cheveux noirs tombent en boucles sur son cou d'albâtre ; sa bouche et ses yeux sourient de concert ; son teint est animé par le mouvement de son coeur. Tout à coup elle fait retentir le bruyant ébène, frappe trois fois la mesure, entonne le chant de la Zambra et, mêlant sa voix au son de la guitare, elle part comme un éclair.
Quelle variété dans ses pas ! quelle élégance dans ses attitudes ! Tantôt elle lève ses bras avec vivacité, tantôt elle les laisse retomber avec mollesse. Quelquefois elle s'élance comme enivrée de plaisir et se retire comme accablée de douleur. Elle tourne la tête, semble appeler quelqu'un d'invisible, tend modestement une joue vermeille au baiser d'un nouvel époux, fuit honteuse, revient brillante et consolée, marche d'un pas noble et presque guerrier, puis voltige de nouveau sur le gazon. L'harmonie de ses pas, de ses chants et des sons de sa guitare était parfaite. La voix de Blanca, légèrement voilée, avait cette sorte d'accent qui remue les passions jusqu'au fond de l'âme. La musique espagnole, composée de soupirs et de mouvements vifs, de refrains tristes, de chants subitement arrêtés, offre un singulier mélange de gaieté et de mélancolie. Cette musique et cette danse fixèrent sans retour le destin du dernier Abencerage : elles auraient suffi pour troubl
er un coeur moins malade que le sien.

Ces citations historiques devenues politiquement incorrectes

Bonne fin de soirée les amis

PS: si vous avez quelques citations intéressantes ou assez justes mais devenues un peu incorrectes, n' hésitez pas à me les faire partager...

Vous vous souvenez de Charles de Gaulle parlant du peuple juif comme un peuple d' élite !

...politiquement incorrect mais il n' avait pas tout à fait tort...

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