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14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 09:20

Bonjour les amis,

Cette semaine c'était le 54 ème anniversaire de la sortie de l'album DÉJÀ VU de Crosby, Stills, Nash and Young. Voici ce que j'ai lu dans une revue.

Happy Birthday !
54 ans déjà pour ce petit bijou façonné par 4 orfèvres de la Folk Rock.
Il aura fallu pas moins de 800 heures d’enregistrement (dixit Stephen Stills) étalés sur 6 mois pour que les CSN accouchent de leur deuxième album et du premier avec l’addition de Neil Young.
L’accueil fut globalement mitigé à sa sortie, le temps aura eu raison de ce chef d’œuvre avec un grammy « Hall of Fame » décerné pour l’album en 2012 et en 2023 il fut inscrit au registre national des enregistrements à la bibliothèque des congrès de Washington pour son importance culturelle.
10 titres, deux écrits par chacun, plus une reprise de Joni Mitchell en clôture de la face A et un écrit à deux mains par les ex Buffalo Springfield Stills et Young pour ponctuer l’album.
Pas vraiment de temps faible sur ce disque. Les écritures assez distinctes de leurs 4 auteurs se mariant à la perfection.
Une pièce essentielle pour tout amateur de Folk, de Rock et d’arrangements musicaux et vocaux luxuriants.

Vous pouvez entendre en intégralité DÉJÀ VU sur le lien ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=mup1xIAwyKo

Alors s'il y a bien dans cet album une chanson emblématique qui était une sorte d'hymne de ralliement pour les hippies, c'est le morceau WOODSTOCK qui avait été écrit et composé par la chanteuse country Joni Mitchell qui était aussi la compagne sentimentale de Graham Nash dans les années 70.

Je vous remets cette chanson ci-dessous, suivi des paroles originales de Joni Mitchell et d'une traduction française.

Woodstock
(original)
Well, I came upon a child of god
He was walking along the road
And I asked him, tell me where are you going?
This he told me
Said, I’m going down to Yasgur’s farm
Gonna join in a rock and roll band
Got to get back to the land and set my soul free
We are stardust, we are golden
We are billion year old carbon
And we got to get ourselves back to the garden
Well, then can I walk beside you?
I have come to lose the smog
And I feel myself a cog in somethin' turning
And maybe it’s the time of year
But then maybe it’s the time of man
And I don’t know who I am
But life is for learning
We are stardust, we are golden
We are billion year old carbon
And we got to get ourselves back to the garden
We are stardust, we are golden
We are billion year old carbon
And we got to get ourselves back to the garden
By the time we got to Woodstock
We were half a million strong
And everywhere was a song and a celebration
And I dreamed I saw the bomber jet planes
Riding shotgun in the sky
Turning into butterflies
Above our nation
We are stardust, we are golden
We are caught in the devils bargain
And we got to get ourselves back to the garden


(Traduction)
Eh bien, je suis tombé sur un enfant de dieu
Il marchait le long de la route
Et je lui ai demandé, dis-moi où vas-tu ?
C'est ce qu'il m'a dit
J'ai dit, je descends à la ferme de Yasgur
Je vais rejoindre un groupe de rock and roll
Je dois retourner sur la terre et libérer mon âme
Nous sommes de la poussière d'étoiles, nous sommes dorés
Nous sommes du carbone vieux d'un milliard d'années
Et nous devons retourner au jardin
Eh bien, puis-je marcher à côté de vous ?
Je suis venu pour perdre le smog
Et je me sens un rouage dans quelque chose qui tourne
Et c'est peut-être la période de l'année
Mais alors peut-être que c'est le temps de l'homme
Et je ne sais pas qui je suis
Mais la vie est faite pour apprendre
Nous sommes de la poussière d'étoiles, nous sommes dorés
Nous sommes du carbone vieux d'un milliard d'années
Et nous devons retourner au jardin
Nous sommes de la poussière d'étoiles, nous sommes dorés
Nous sommes du carbone vieux d'un milliard d'années
Et nous devons retourner au jardin
Au moment où nous sommes arrivés à Woodstock
Nous étions un demi-million de personnes
Et partout était une chanson et une célébration
Et j'ai rêvé que j'ai vu les avions à réaction bombardiers
Monter un fusil de chasse dans le ciel
Se transformer en papillons
Au-dessus de notre nation
Nous sommes de la poussière d'étoiles, nous sommes dorés
Nous sommes pris dans le marché des diables
Et nous devons retourner au jardin

 

Nous sommes de la poussière d'étoiles...

Le texte fait référence au grand festival de Woodstock qui s'est tenu en août 69 sur les terres de la ferme Yargur (comparée ici au jardin d'Eden). Il parle d'un cheminement spirituel et rêve de l'avènement d'une nouvelle "nation", une nation hippie, dans un monde définitivement en paix et débarrassé de ses  armes.

Les communautés hippies voulaient embrasser la planète toute entière, à la recherche d'une nouvelle harmonie universelle, d'un nouvel âge cosmique. Et Woodstock devait être le point de départ d'une révolution qui s'étendrait partout comme une grande vague d'amour et de paix,  imparable, inondant tous les continents.

NOUS SOMMES DE LA POUSSIÈRE D'ETOILES dit la chanson. L'auteure marque sa volonté de retrouver une mystique sacrée et perdue qui nous relie directement avec tout le reste de la planète et de l'univers.

Bien évidemment la candeur et la naïveté des paroles nous font un peu sourire aujourd'hui (mais c'était aussi le cas à cette époque où les babas cools étaient un peu moqués).

A noter que dans les années qui suivirent Woodstock  l'activiste américain Jerry Rubin tentera de fonder une synthèse qu'il nommera "yippie" entre le mouvement hippie et le gauchisme des étudiants blancs. Son livre DO IT se vendra comme des petits pains chez les jeunes contestataires et deviendra la bible idéologique de l'époque. Moi je vivais à Valenciennes et ce livre on se le passait sous le manteau, entre copains.

https://www.babelio.com/livres/Rubin-Do-it/19060

 

Nous sommes de la poussière d'étoiles...

Voici une présentation du bouquin:

À travers les luttes de ces dernières années, sur les campus, contre le Pentagone, à Chicago en 1968, Jerry Rubin (jadis jeune Américain sage) est à l'origine de cette synthèse entre le courant hippie et le gauchisme des jeunes révolutionnaires blancs américains : le mouvement "yippie" dont ces pages sont à la fois le Manifeste, l'épopée, le manuel et la bande dessinée.
"Le mythe devient réel quand il offre aux gens une scène sur laquelle ils viennent jouer leurs rêves et leurs désirs... Les gens essayent de réaliser le mythe ; c'est là qu'ils tirent le meilleur d'eux-mêmes.
Invente tes propres slogans. Proteste contre ce que tu voudras. Chacun est son propre yippie.
Notre message, c'est : ne grandissez pas. Grandir, c'est abandonner ses rêves.
Source : Points, Seuil

Le rêve de Jerry Rubin de durera pas longtemps car dans les années 80 il retournera complètement sa veste et passera dans le clan Reagan.

Que reste-t-il du mouvement hippie aujourd'hui? ...et bien, toute une esthétique et de bien belles musiques...c'est déjà pas si mal !

Et peut-être aussi qu'il reste une "hippie attitude" qu'on retrouve aujourd'hui  chez certains écolos, pacifistes, antimilitaristes, anarchistes, altermondialistes, etc...Les hippies n'existent plus mais ils ont leurs héritiers.

Un mauvais hasard de calendrier a fait que pendant que je préparais ce billet j'ai appris une bien triste nouvelle personnelle. Luc, un très bon copain de la confrérie des babas cools du valenciennois des années 70, est décédé d'une longue maladie il y a 5 ans et l'expatrié que je suis n'en avait rien su.

Luc était très sympa, toujours rieur, ne se prenant jamais trop au sérieux. Un gars très cool, ressemblant du temps de sa jeunesse à s'y méprendre au portrait du Christ dans le film de Zeffirelli. Silhouette un peu dégingandée, même chevelure, même barbe, même visage un peu émacié.

Robert Powell dans le rôle du Christ de Zeffirelli

Robert Powell dans le rôle du Christ de Zeffirelli

Luc vivait d'artisanat et de fabrication d'articles et d'accessoires en cuir comme on en trouve sur les marchés et il était resté dans sa façon d'être profondément fidèle à l'esprit de ces années 70, à l'esprit "Neil Young".

C'est une énorme tristesse que de le savoir parti. J'entends encore son rire reconnaissable entre mille qui résonne en moi.

Repose en paix mon cher Luc, quelque part parmi les poussières d'étoiles...

 

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