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10 mars 2024 7 10 /03 /mars /2024 10:15

Bonjour les amis,

L'expatrié que je suis est né dans le Nord de la France à quelques kilomètres de la frontière belge. Et, bien évidemment, j'adore la manière de s'exprimer de mes ex-voisins francophones (et aussi néerlandophones). J'aime leur accent, leur manière d'appuyer certains mots et aussi leurs tournures linguistiques qui leur sont propres.

Je vous propose d'écouter aujourd'hui un sketche un peu à la Coluche de François Pirette.

https://www.youtube.com/watch?v=VazTjKHyMV0

A noter au début de la vidéo par exemple cette phrase.

"Dis tout de suite que je te déraaaaange !"

L'accent est très marqué sur le "an" de "dérange".

Pirette explique au bistrotier ce qui se passerait si on éradiquait le chômage et il lui dit:

"Tu peux fermer, sais-tu Rudy? "

Alors que de l'autre côté de la frontière, en France, on aurait plutôt tendance à dire:

" S'il n' y avait plus de chômage tu pourrais fermer Rudy" sans employer cette forme interrogative directe qui ajoute une note d'interpellation. En France on a plutôt tendance à dire " Est-ce que tu le sais Rudy? ", ce qui est plus lourd. Ou bien alors " Le sais-tu, Rudy? ".

A noter aussi l'existence chez les wallons de "belgicismes" qui n'apparaissent pas dans ce sketche avec, par exemple, l'emploi du verbe "savoir" au lieu de "pouvoir"

Si un belge vous dit:

" Sans diplôme vous ne sauriez pas trouver du travail " il veut vous expliquer que "sans diplôme vous ne pourriez pas trouver du travail".

Pour revenir au sketche de Pirette je me l'écoute comme une petite musique savoureuse que je connais bien. Moi je les ai fait les bars belges, et j'en ai connu des piliers de bistrots qui se lançaient dans des tirades pareilles, très péremptoires !...en France aussi d'ailleurs ! La Belgique n'a pas le monopole ! Mais l'accent des gens du plat pays est unique, lui !

Bon dimanche les amis...aujourd'hui c'était ma petite madeleine de Proust belge. En fait en Belgique, la spécialité pâtissière ce serait plutôt les gaufres, dont je raffole bien sûr. Les gaufres liégeoises sont délicieuses.

Ça me manque de ne pas faire un petit saut en Belgique de temps en temps.

Et puisque je suis dans mon quart d'heure nostalgique j'en remets une petite louche avec le BRUXELLES de Dick Annegarn.

https://www.youtube.com/watch?v=6IyFxPW-8Yo

 

 

PS: A noter dans le sketche la petite explication de Pirette sur les comptables qui passeraient leur temps à "arranger les comptes de leurs clients pour leur permettre de faire un petit peu de noir". Le bistrotier n'a pas l'air de vouloir  contredire son interlocuteur.🤣🤣​​​​​​​🤣

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19 août 2023 6 19 /08 /août /2023 16:59

Bonjour les amis,

Je viens de terminer la lecture de PORCA MISERIA un livre autobiographique de Tonino Benacquista, écrivain et scénariste, né en France de parents italiens.

Ce titre il faut l'expliquer. "Porca miseria" est un juron que les italiens lâchent quand ils sont vivement contrariés. On pourrait traduire cette locution en français par " Bon sang ! ". Mais ce juron contient aussi le mot "misère", cette maudite misère qu'essaient de fuir les immigrés.

Voici un résumé du livre fait par l'éditeur:
« Les mots français que j’entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m’étonne qu’une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d’adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l’emporte de loin. Elle finit par se l’approprier comme s’il la débarrassait du devoir d’aller mieux, et qu’une fois prononcé, rien ne l’obligeait à développer, tout était dit, contrariété.
Les soirs où l’affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c’est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c’est l’émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême. »
En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce bouleversant récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française.
Avec Porca miseria, Tonino Benacquista trace la lumineuse trajectoire d’un autodidacte que l’écriture a sauvé des affres du réel.
"

Voici ce qu'écrit Palamède sur la fiche Babelio consacrée à ce livre:

"Un ressentiment réciproque des parents que l'un noie dans l'alcool et l'autre dans la dépression, un naufrage parental dont les enfants sont les premiers à pâtir, voilà ce que raconte Tonino Benacquista dont l'immigration d'Italie en France de ses parents dans les années 50 n'a pas rempli ses promesses, bien au contraire. Pourtant pour le benjamin de la fratrie, le seul des cinq enfants à être né en France, si le constat est amer face à ceux qui ne lui ont transmis aucune culture, que d'ailleurs ils n'avaient pas, le salut, l'ouverture au monde passera par la littérature. Une littérature qui s'est d'abord refusée à lui, incapable qu'il était d'ouvrir un livre pendant une partie de sa scolarité, tout en aimant déjà, ce qui est pour le moins paradoxal, écrire des histoires. Des histoires qu'on ne peut qu'aimer, comme celle de sa famille, avec ses mélancolies, ses bas et ses hauts, ses hontes et ses fiertés. Parce que qu'il se livre sur une profonde dépression arrivée au moment du succès, ou qu'il réécrive l'histoire de ses parents sous un jour plus favorable pour leur rendre hommage, car dit-il : « Se livrer au plaisir de l'extrapolation, c'est se consoler du talent que la vie n'a pas eu. » Tonino est un merveilleux conteur qui par la force de son humour et la finesse de son imagination nous séduit irrésistiblement."

 

J'ai dévoré ce livre et j'y ai retrouvé tellement d'éléments de ma vie personnelle ou de personnes qui me sont proches que, parfois, il m'arrivait de faire une petite pause de lecture.

J'ai sélectionné deux extraits.

D'abord un premier dans lequel l'auteur parle de l'une de ses soeurs qui est retournée vivre en Italie…

"Anna va choisir la voie exactement symétrique. Il est dit que dans une
famille d’immigrés de trois enfants et plus il s’en trouve toujours un pour retourner au bled. À l’occasion de vacances dans son village natal, elle rencontre son futur mari. Pas un Turinois, ni un Sicilien, mais un gars du cru. Comment s’en étonner ? Avec lui, elle rebâtira la maison même où elle a vu le jour, et où elle vivra le reste de sa vie. Comme si elle reprenait son histoire là où elle avait été interrompue et que ce passage en France était une ellipse enfin refermée. La voilà de retour."

Et voici un deuxième extrait qui raconte quand le père prépare le départ en vacances au pays natal:

"La veille il a pris soin de glisser dans nos bagages des plaquettes de
chocolat et des paquets de café en vue de passer pour un parent prodigue
aux yeux de la famille. Laquelle fait semblant de s’émerveiller au lieu de le
rassurer : les Italiens ne souffrent d’aucune privation. Il ne réalise pas qu’il
fait preuve de la même condescendance que son frère américain à son égard
quand il lui envoie un billet de dix dollars dans un courrier…."

J'ai une petite anecdote personnelle au sujet du café et du chocolat que mes parents également apportaient aux amis et aux voisins restés au pays.

Un jour, alors que j'avais une dizaine d'années, j'ai surpris une conversation en italien entre deux voisines de mon grand-père paternel. L'une d'entre elles disait à l'autre qu'elle n'aimait pas le café torréfié à la française, et comme elle n'arrivait pas à se résoudre à jeter ce café que mes parents lui avaient offert (car ça aurait quand même été dommage) elle l'incorporait peu à peu " à petites doses" en le mélangeant avec son café italien habituel...Tout ça pour ne pas gâcher la marchandise !

Mes parents étaient loin de s'imaginer que leur café était "éliminé" à petites doses!....🤣🤣🤣

 

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16 novembre 2019 6 16 /11 /novembre /2019 08:43

Bonjour les amis,

aujourd'hui j'aimerais partager avec vous un document vidéo dans lequel deux professeurs de français nous apportent de sérieux éléments de réflexion sur notre orthographe, et sur sa nature parfois artificiellement et inutilement complexe.

Ecoutez-les. C'est étourdissant de drôlerie, et de justesse dans l'observation...

C'est un magnifique plaidoyer plein d'humour qui dénonce les fausses justifications et qui bouscule certaines de nos certitudes.

 

Alors maintenant, allez savoir pourquoi, je reste très réfractaire à une réforme profonde de l'orthographe. Les mots ont maintenant un visage et je serais très gêné si celui-ci changeait mais ça, ce n'est pas un argument culturel et esthétique légitime pour faire souffrir les futures générations... Au fond ces deux auteurs ont raison, mais si on est d'accord avec eux il nous faudra reconnaître aussi que ce n'est pas une réforme de l'orthographe qu'il faudrait entreprendre mais plutôt une révolution...

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19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 20:18

Bonjour les amis,

Aujourd'hui, lors de l'épreuve du Bac de français, des milliers de lycéens ont été  "enduits avec de l'erreur", comme aurait dit Coluche qui savait bien mettre en scène des personnages un peu fâchés avec la langue française.

Alors, effectivement les petits jeunes, si l'auteur s'appelle Andrée avec un e y'a quand même une forte probabilité qu'il s'agisse d'une femme....car si c'était un homme ça indiquerait que l'écrivain ne sait pas écrire son nom.

Alors pour préparer les futurs candidats à l'épreuve de l'année prochaine, je les mets en garde.

George Sand est une femme et Camille Desmoulins est un homme.

Et Michelle, dans la chanson des Beatles est une fille.

D'ailleurs il y a des adjectifs dans le texte qui vous mettent sur la bonne piste. Mc Cartney chante bien :" Michelle, ma belle...."

Que ces futurs candidats sachent aussi que Jermaine Jackson est le frère du regretté Michael...et pas sa soeur ! 

Quant à Janet Jackson, il s'agit bien de sa soeur....Là y' a pas d' embrouille...Ouf!

De toutes façons la famille Jackson risque pas de tomber au bac...mais deux précautions valent mieux qu'une avec ces changements de programmes incessants !

Enfin, pour tous les candidats du Bac 2019 déçus de s'être trompés sur le sexe de l'auteur et qui estiment qu'une telle situation ne s'est jamais produite dans aucune annale de bac, je les préviendrai solennellement une 2 ème et dernière fois : "annale" dans ces cas-là prend deux N...

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