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28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 11:44

Bonjour les amis,

Ça y'est ! La vague MEE TOO éclabousse également le ciné espagnol. Ça devait arriver tôt ou tard et le contraire aurait été surprenant car l'Espagne est un pays latin dont les habitants ont la réputation (à tort ou à raison) d'avoir le sang chaud.

C'est par le réalisateur Carlos Vermut qu'est arrivé le premier scandale public.

Je vous laisse prendre connaissance des faits sur le lien ci-dessous.

https://snrtnews.com/fr/article/espagne-un-cineaste-independant-accuse-de-violences-sexuelles-par-trois-femmes-91069

De même qu'en France avec l'affaire Depardieu tout le monde artistique, médiatique et politique espagnol (à commencer par la ministre de la Culture) y va de sa petite phrase pour condamner sans détours les violences faites aux femmes. Si vous tapez en ce moment CARLOS VERMUT sur votre moteur de recherche vous aurez des dizaines d'articles liés à ce scandale qui vont apparaître. 

Ce qui m'a paru intéressant cette fois-ci avec Carlos Vermut (et ce qui fait que je vous en parle) c'est que celui-ci ne nie pas certains faits: il avoue sans ambages qu'il aime la promiscuité sexuelle, qu'il est assez obsédé et très attiré par le sexe plutôt "hard". Carlos Vermut confirme bien qu'il qu'il a pratiqué une strangulation sur une de ses accusatrices, mais c'était (selon lui)  avec consentement.

Et nous voici donc arrivés au point-clé de cette affaire:

Carlos Vermut: " Oui j'ai étranglé mais c'était consenti..."

Carlos Vermut: " Oui j'ai étranglé mais c'était consenti..."

Je vous mets une des déclarations de Carlos Vermut en VO puis la traduction française:

"He practicado sexo duro siempre de manera consentida, porque creo que es muy importante el consentimiento"; "Otra cosa es que la persona en su casa después se sintiera mal y a lo mejor en el momento tuviese miedo a decirlo. Eso yo no lo puedo saber".

« J'ai toujours pratiqué le sexe brutal de manière consensuelle, car je crois que le consentement est très important » ; "Une autre chose est que la personne, une fois rentrée à la maison, s'est sentie mal plus tard et peut-être qu'au moment du rapport elle avait eu peur de le dire. Mais ça, je ne peux pas le savoir."

Carlos Vermut

Carlos Vermut

Donc, ce qui me frappe c'est qu'on arrive à un point limite que la justice est complètement incapable d'éclaircir. Même en imaginant qu'il y ait eu une caméra planquée sous les draps, un juge ne pourrait pas probablement pas trancher qui des deux protagonistes dit vrai.

Finalement, et de manière générale, on se rend compte de 2 choses:

1- Le consentement est une condition préalable nécessaire mais il n'est ni la preuve ni la garantie qu'il n'y ait pas eu abus, comme l'ont démontré  Vanessa Springora (abusée par Gabriel Matzneff) ou aussi Judith Godrèche qui avait maintenue à l'âge de 14 ans une relation avec un metteur en scène qui en avait quarante. Ces deux cas me paraissent faciles à trancher par la justice car les victimes étaient mineures. Que vaut le consentement d'une mineure? Pas grand-chose...les témoignages des victimes le démontrent par a+b.

2- Dans le cas Vermut, le consentement dans le cadre de relations que je qualifierais de "sado-masochistes" entre personnes majeures et responsables fait que la justice ne peut plus déterminer facilement à partir de quel moment il y a eu abus, sauf dans les cas extrêmes de graves atteintes à l'intégrité physique de la victime.

 Imaginons une jeune femme qui souffrirait de douleurs dans les jours qui ont suivi un rapport qui comportait une strangulation consentie et qui considérerait que son partenaire a abusé d'elle.

Un médecin légiste pourrait déterminer avec précision la gravité des lésions mais si elles étaient très légères un juge pourrait penser que la jeune femme a accepté de jouer à un jeu dans lequel la douleur entrait dans l'équation: ce que l'expression populaire résume par la formule: " Jouer avec le feu".

Dans le cas Vermut, les accusations portées bien après que le rapport ait eu lieu ne permettent absolument plus à la justice de déterminer s'il y a eu abus ou pas.

Ne vous méprenez pas: je n'essaie pas du tout de justifier le comportement de Vermut qui, de mon point de vue, me paraît complètement "exotique". Je constate simplement que certaines personnes sont animées de certaines pulsions, comme lui, et que certaines pratiques sexuelles librement consenties ne sont pas illégales mêmes si elles sont un peu "hard".

Finalement l'affaire Vermut me rappelle la fin du film LES CHOSES HUMAINES d'Yvan Attal. Le film se termine sur un couple qui va entrer dans un local où ils vont avoir une relation, et la porte se referme sur le spectateur... et jamais personne, ni le spectateur ni le juge, ne saura s'il y a eu abus ou non.

Ce sera parole de l'un contre parole de l'autre...

La justice a ses propres limites indépassables: elle ne peut entrer dans l'esprit des gens pour connaître les sentiments qui les animaient au moment des faits.

Finalement la seule conclusion à laquelle j'aboutis c'est que les victimes devraient rapidement se présenter à l'hôpital dans les heures qui suivent un abus pour qu'un médecin légiste puisse apporter des preuves tant que c'est possible.

Parce qu'ensuite, sans un certificat médical, c'est parole de l'un contre parole de l'autre...

PS: Je ne suis pas spécialiste en matière de droit mais il m'a semblé que la ligne de défense de Carlos Vermut était plutôt intelligente. Face à des accusations qui remontent à 2014 il avait la possibilité de tout nier en bloc, et il ne l'a pas fait...Il s'en tient à une version qui a le mérite d'être crédible et pour laquelle sa possible culpabilité ne sera pas facile à établir...

PS nº 2 . Je vous mets ci-dessous un article de LA VANGUARDIA qui établit un lien entre les accusations portées contre Vermut et son oeuvre (que je ne connais pas) où les thèmes de la violence et aussi de la pédophilie sont omniprésents. L'éternelle et sempiternelle question: peut-on séparer l'homme de l'oeuvre ?

https://www.lavanguardia.com/cultura/20240127/9506666/inquietante-cine-carlos-vermut-aviso-comportamientos-rac1.html

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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 11:25

Bonjour les amis,

Ce billet d'aujourd'hui est la suite de 2 articles que j'avais consacrés au scandale Depardieu.

Voici les 2 liens ci-dessous.

 

Alors il faut avouer que depuis cette fameuse tribune très inopportune d'une soixantaine de célébrités le vent a tourné.

Au sujet de cette lettre ouverte je m'étais immédiatement et spontanément écrié : Quelle connerie !...

La réponse citoyenne ne s'est pas faite attendre avec une contre-tribune soutenue par quelques 600 signataires.

La suite vous la connaissez: on assiste à un défilé d'acteurs et d'actrices qui avaient signé la tribune de soutien qui se rétractent et qui présentent un peu piteusement leurs excuses aux femmes victimes qui se sont senties offensées.

Rien à redire là-dessus car il n'est jamais trop tard pour rectifier.

Certains, comme Jacques Weber, se sont excusés tout en ayant une réflexion sur eux-mêmes et en assumant une responsabilité collective du milieu du cinéma.

D'autres, comme Patrice Leconte, se sont rétractés en disant que c'est surtout la personnalité de l'auteur de la tribune (une personne proche des milieux identitaires) qui les poussent à se désolidariser du texte.

Alors là, encore une fois, ça me fait bien rigoler (alors que le fond de l'affaire ne se prête pas du tout à la rigolade).

J'ai envie de répondre à Leconte que si un jour j'apprenais qu'Hitler a écrit qu'il aime bien la bière ça ne m'empêcherait pas de dire moi-même la même chose. Non, le problème ce n'était pas l'auteur mais le texte, ce qui était écrit noir sur blanc. Il suffisait, cher Patrice Leconte, de ne pas avoir de la m.... dans les yeux !

Il faut avouer que cette façon de battre collectivement en retraite ressemble à une incroyable débandade et a largement de quoi faire sourire car rappelons qu'il s'agit d'acteurs et de metteurs en scène, de spécialistes de la langue française qui avouent ne pas bien avoir lu le texte qu'ils ont signé...

On n'arrête pas de se plaindre de la baisse du niveau scolaire mais là, force est de constater que cette baisse atteint également ceux qui sont supposés représenter notre élite intellectuelle.

Nos artistes se comportent comme les bisons dans la prairie qui se mettent a courir furieusement tous dans la même direction, au moindre signal de danger, sans que la réflexion individuelle qu'on est en droit d'attendre d'eux amène un peu d'autocritique et aussi de rationnalité.

Débandade...

Et quand je parle d'élite, que dire du représentant élu du peuple français?

Est-ce que le président Macron réitérerait aujourd'hui les propos de soutien qu'il a tenu il y a quelques semaines? Depardieu qui rendrait fiers les français?

Finalement ce que génère l'affaire Depardieu est au moins aussi intructif et révélateur que l'affaire en elle-même.

Macron qui s'est fait prendre comme un débutant dans le cloaque Depardieu, c'est sur le lien ci-dessous.

 

PS: il y a un mauvais jeu de mot à caractère sexuel dans mon titre...mais j'assume...Désolé...😁

PS nº 2: Je viens de découvrir une chronique très marrante d'Arnaud Demanche qui parle d'acteurs qui rétropédalent...Suis mort de rire avec la fin de sa vidéo qui fait appel à Jawad qui voulait "rendre service" ...trop fort !!! C'est exactement ça!...🤣

https://www.tiktok.com/@arnauddemanche/video/7319545213058370848

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23 décembre 2023 6 23 /12 /décembre /2023 10:45

Bonjour les amis,

Je ne regarde presque jamais la télé mais devant l'énorme impact médiatique du complément d'enquête consacré à Gérard Depardieu j'ai eu la curiosité de visionner hier soir cette émission.

Tout de suite je dois dire que le reportage m'a rapidement donné la nausée, surtout la partie consacrée au voyage officiel en Corée du Nord durant lequel Depardieu avait été invité par la présidence de la République.

Les allusions constantes de l'acteur, graveleuses et obscènes, vis-à-vis de la traductrice coréenne qui lui était assignée m'étaient vraiment insupportables. J'ai bien failli arrêter le visionnage. Aucun respect de Depardieu pour les gens du cru, pour leur culture nationale très pudique. Notre Gégé asseoit son gros cul dessus. A chaque fois qu'on sentait la traductrice extrêmement gênée Depardieu en remettait une couche, une grosse couche. Se croyant drôle il n'était que tristement obscène (devant un Yann Moix curieusement muet, ne sachant plus trop où se mettre). Dans le reportage on apprend qu'il pèse 124 kilos, mais c'est faux...il pèse trois tonnes tellement il est lourd !

Ses allusions sexuelles sur la fillette de 10 ans qui monte à cheval sont tout simplement à vomir.

Je ne reviendrai pas sur le reste de l'émission avec les récits (confirmés par des témoins) de Gégé qui glisse sa main dans les petites culottes des jeunes actrices et techniciennes. Apparemment il s'attaquait sans complexes aux débutantes mal assurées qui n'osaient pas porter plainte de peur de se voir grillées dans la profession.

Depardieu savait brouiller les pistes.  Il blaguait grassement et  palpotait tout le monde sur les plateaux de tournage, y compris les techniciens, sur l'air de la rigolade, sauf que lorsqu'il le faisait avec des jeunes filles plutôt mignonnes on n'était plus du tout dans le registre de la plaisanterie gauloise.

En ce qui concerne les viols dont il est accusé la justice tranchera, au moins, pour les cas qui ne sont pas prescrits. Je ne vais rien ajouter si ce n'est que je suis écoeuré par les "grandes amies" qui sortent du bois pour crier que Depardieu est innocent et qui accusent les victimes de rechercher une forme de publicité. Qu'est-ce qu'elles en savent ?...Quel manque de respect et d'empathie pour les victimes ! Plus de 13 dépôts de plainte devraient les inciter à davantage de prudence. Laissons la justice faire son travail.

L'intervention de Josée Dayan accusant dans l'émission une des victimes de rechercher une forme de notoriété m'a fait gerber.

Je n'ai jamais été un grand fan de Depardieu, et je n'ai jamais été dupe de ce personnage, mais ce reportage m'a profondément attristé, pour plusieurs motifs.

Depardieu (avec ses gros défauts qui me déplaisaient) était aussi pour moi le symbole de la France gauloise, paillarde, rigolarde. Une tradition qui remonte au moins à Rabelais et qui va jusqu'aux San Antonio de ma jeunesse avec l'inéffable Bérurier qui me faisait mourir de rire.

Depardieu était le dernier des Mohicans, celui qui avait encore les couilles de péter un grand coup dans les soirées un peu guindées et coincées du cinéma français et international. Malgré ses débordements et ses outrances je pouvais lui accorder aussi une certaine forme de panache.

Mais hier j'ai vu un personnage pathétique, une caricature, une boursouflure perverse digne du pépère ignoble qui fantasme sur les jeunes filles à la fin du roman VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT de Louis-Ferdinand Céline.

 

Depardieu est officiellement déboulonné.

A partir de maintenant les producteurs et metteurs en scène ne peuvent plus le couvrir et faire comme s'ils ne savaient rien...Fini l'omertá.

Je ne sais pas s'il reste un avenir artistique à Depardieu mais il ne pourra plus jouer pour la galerie le rôle du personnage désinhibé qu'il s'est forgé. CLAP DE FIN !

D'habitude je me plains toujours des wokistes, de certaines néo-féministes et de leur influence néfaste.

Je me plains des excès du mouvement  #Metoo#  et également du hashtag  #balance ton porc# mais sur ce coup-là je n'ai rien à leur reprocher car Depardieu apporte  des tombereaux d'eau à leur moulin.

Qu'est-ce qu'il nous reste pour maintenir notre tradition gauloise?...Jean Dujardin?...peut-être...je ne sais pas...Le coq gaulois est une espèce en voie de disparition...Depardieu, de par sa grosse dégueulasserie, a précipité sa mise à mort !

La chute du dernier gaulois...
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20 juin 2023 2 20 /06 /juin /2023 08:38

Bonjour les amis,

J'ai découvert ce matin une archive de l'INA, très pertinemment commentée par Augustin Trapenard, dans laquelle Vladimir Nabokov répond à Bernard Pivot à une question au sujet de son roman LOLITA.

NB: Vous pourrez apprécier au passage la qualité de l'expression de Nabokov: le français était sa 3 ème langue (la première étant le russe et la seconde l'anglais). 

J'avais lu le livre et j'avais vu également l'adaptation cinématographique de Stanley Kubrik. Le gros problème c'est que Kubrik en apportant sa touche géniale personnelle a créé un archétype planétaire de la "nymphette sexualisée", qui ne correspond pas tout à fait à l'idée originale de son créateur.

Et là, il faut avouer que la mise au point de Nabokov est nécessaire. C'est la beauté innocente de Lolita, et non sa "perversité" qui hante l'esprit obsédé et torturé d'Humbert.

Nabokov rappelle dans un français absolument précis, rigoureux et délicieux que:

" Les sens de Lolita ne s'éveillent jamais sous les caresses d'Humbert Humbert."

Lolita est une jeune victime vampirisée par Humbert et si elle devait raconter elle-même son expérience une fois atteint son âge adulte on aurait un témoignage très proche du livre autobiographique de Vanessa Springora auquel j'avais consacré un article que vous pourrez lire sur le lien ci-dessous.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2020/03/le-consentement.html

Finalement, et c'est un énorme paradoxe, Nabokov a créé un archétype littéraire universel, mais les différentes représentations et illustrations ultérieures en ont complètement dévoyé le caractère.

LOLITA est comme n'importe quelle enfant de son âge, innocente et enjouée, et le drame qu'elle va vivre n'existe qu'à cause du regard que Humbert porte sur elle.

James Mason dans le rôle d'Humbert

James Mason dans le rôle d'Humbert

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8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 11:17

Bonjour les amis,

La hasard a fait que j'ai lu un roman et vu un film tiré d'un autre roman qui abordent une thématique semblable.

Commençons par le film, LES CHOSES HUMAINES d'Yvan Attal tiré du roman du même nom de Karine Tuil.

Voici le synopsis du film:

Un jeune homme est accusé d’avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l’affirme l’accusé ? Les deux jeunes protagonistes et leurs proches vont voir leur vie, leurs convictions et leurs certitudes voler en éclat mais… N’y a-t-il qu’une seule vérité ?

Voici le résumé du livre:

Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?

Le spectateur est complètement tiraillé pendant plus de 2 heures entre deux versions, celle de l'accusatrice et celle de l'accusé, qui présentent chacune d'entre elles des incohérences. Les deux personnages vont commencer par mentir partiellement, rectifier leurs premières déclarations, mais la grave accusation de viol se maintiendra.

Le metteur en scène nous montre une justice qui atteint ses propres limites indépassables car, finalement, les deux protagonistes racontent la même histoire mais chacun d'entre eux avec un ressenti différent.

Il se pourrait bien que chacun ait raison à sa façon et que nous soyons face à deux vérités parallèles....

Dans un tel contexte, les réseaux sociaux qui jugent avant la justice (qui est lente dans le film puisqu'elle s'étale sur plus de 2 ans) ont un puissant effet pervers et destructeur. Depuis les hashtags #meetoo# et #Balance ton porc# la justice ne dispose plus de la sérénité dont elle a besoin pour s'exercer avec équité.

Les deux protagonistes voient leur vie grandement détruite avant même que l'affaire ne soit jugée.

Vérités parallèles...

J'ai lu également  CHER CONNARD le livre de Virginie Despentes qui est une auteure que je n'aime pas beaucoup mais je reconnais que son roman épistolaire est un bon livre, assez astucieux, écrit avec un vrai talent littéraire, dans lequel Despentes s'exprime au travers de 3 personnages différents dont un homme qui est écrivain. Cet écrivain se fait accuser d'abus sexuel (abus, et pas viol cette fois-ci...) et ne comprend rien à ce qui lui arrive, à ce qui lui tombe dessus.
Ce qui a fait partie de toute notre culture amoureuse depuis plus de 2000 ans devient soudain suspect, qualifié d'abus, de délit...

Une fois encore l'accusée et l'accusatrice racontent la même histoire mais avec des ressentis différents, et encore une fois les réseaux sociaux mettent en danger autant l'accusatrice que l'accusé.
Dans ce livre habile Despentes enterre la hache de guerre entre les 2 sexes et s'écarte des féministes wokistes....un livre intelligent, complètement dans l'air de notre temps.

 

 

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 20:51

Bonjour les amis,

Il semblerait que le scandale Weinstein a agi comme un catalyseur et que d' un seul coup la parole des femmes s' est désinhibée et  libérée un peu partout dans la société pour dénoncer les abus sexuels dont elles souffrent dans le monde du cinéma, du sport, des médias,de la mode,de la politique, du travail,de la religion avec des prédicateurs comme Tariq Ramadan,etc...

Aucun collectif humain ne semble épargné, ni à l' abri.

Alors je viens de revoir un extrait diffusé sur FRANCE 5 d' un reportage de Raymond Depardon datant de 1983 intitulé FAITS DIVERS.J' avais vu cette scène à l' époque, et j' en avais gardé un vague souvenir.

Là, le fait de la revoir 34 ans plus tard est quand même assez saisissant.

Le policier qui se fait son petit cinéma, qui réinterprète complètement le témoignage de la victime et qui conclut en l' invitant à aller s ' excuser auprès de la personne qui l' a violée.Hallucinant ! Ça ne s' invente pas des trucs pareils !

La scène est réelle bien sûr et le policier balance ces énormités alors qu' il sait qu' il est filmé...No comment !

Ne reste plus qu' à espérer que les choses ont évolué depuis et que les plaignantes sont reçues d' une autre manière dans les commissariats en 2017.

Malgré tout, quand on parle d' abus sexuels, il y a toujours un même problème de fond qui ne semble pas avoir évolué avec le temps:la victime doit toujours se défendre de la suspicion de ne pas avoir été elle-même à l' origine de l' agression.

J' en veux pour preuve la dernière affaire de viol collectif qui enflamme les réseaux sociaux en Espagne, des réseaux sur lesquels il y a un véritable déchaînement contre le juge qui a accepté certaines pièces présentées par la défense et qui tenteraient à montrer que la victime " était aguicheuse"...Bien qu' il y ait eu des témoins constatant l' état de choc dans lequel se trouvait la victime après son agression et des médecins attestant de lésions vaginales et anales , la défense reproche à la plaignante de ne pas être si traumatisée que ça et d' avoir repris une vie normale...

Voici quelques articles qui résument cette affaire qui se juge en ce moment.

Le 25 Novembre sera la journée internationale contre la violence à l' égard des femmes, et il y aura dans mon lycée, vendredi prochain, des activités théatrales ayant pour but de sensibiliser les élèves sur ce thème.

Cette affaire de Pampelune qui fait grand bruit chez nous sera aussi l' occasion de dénoncer cette culture du viol qui continue d' être véhiculée de manière pernicieuse dans nos sociétés machistes.

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 18:34

Bonjour les amis,

Ceux qui me connaissent un peu savent que l' athée que je suis est peu suspect de christianophilie, comme le démontre, par exemple, ce bref article rageur que j' ai écrit il y a un an.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/article-incroyable-derapage-du-pape-fran-ois-dommage-125385626.html

Ceci dit, les prises de position du Saint Père dénotent parfois d' un extraordinaire esprit d' ouverture auquel nous sommes que peu habitués.

J' en veux pour preuve une de ses déclarations traduite ici en français:

"Il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour être une bonne personne. Dans un sens, la notion traditionnelle de Dieu est dépassée. On peut être spirituel mais pas religieux. Il n'est pas nécessaire d'aller à l'église et de donner de l'argent - Pour beaucoup, la nature est une église. Quelques unes des meilleures personnes de l'histoire ne croyaient pas en Dieu, tandis que certains des pires actes l'ont été en Son nom"

C' est une magnifique intervention à laquelle je ne peux que souscrire personnellement, et qui me rappelle, par son contenu, les réflexions du philosophe athée André Comte-Sponville dans son excellent livre: " De l' esprit de l' athéisme".

Là, en reléguant au second plan l' importance de la croyance en l' existence de Dieu, le Pape va bien plus loin, dans son discours que le simple oecuménisme de la plupart des leaders religieux...Il tend la main à tous les hommes dont l' action est louable, indépendamment de leurs croyances ou non-croyances.Il admet également qu' il peut y avoir une spiritualité sans Dieu.

J' aimerais simplement ajouter qu' il nous aura fallu attendre près de 2000 ans pour avoir enfin un Pape qui remet l' Homme et l' Amour du prochain ( quel qu' il soit ) au coeur de la pratique religieuse chrétienne.C' est méritoire.

Enfin, au moment où sort le film SPOTLIGHT sur les scandales des abus sexuels au sein de l' Eglise, je voudrais simplement témoigner que le Pape François a sur ce sujet une position impeccable et inflexible.

Par exemple, il n' a pas hésité à rencontrer les victimes d' exactions de la part de religieux dans la région de Grenade en Andalousie pour leur transmettre son soutien personnel.Il a également créé une commission au Vatican chargée d' analyser les faits et de proposer des mesures préventives.

François 1er serait-il le premier Pape philosophe de la Chrétienté ?
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