Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 08:08

Bonjour les amis,

J'avais très envie de voir le dernier film de Denys Arcand, une oeuvre testamentaire qui pourfend le wokisme de notre époque.

Voici le synopsis de TESTAMENT. 

Dans une ère d’évolution identitaire, Jean-Michel, un célibataire de 70 ans, a perdu tous ses repères dans cette société et semble n’avoir plus grand chose à attendre de la vie. Mais voici que dans la maison de retraite où il réside, Suzanne, la directrice, est prise à partie par de jeunes manifestants qui réclament la destruction d’une fresque offensante à leurs yeux. Alors qu’il observe avec ironie cette époque post pandémique où tout lui semble partir à la dérive, Jean-Michel reprend en main sa vie... et celle des autres.

La bande-annonce ci-dessous vous donnera une idée très fidèle du film, de son contenu et de son ton.

Dans ce film Denys Arcand nous livre son regard, à la fois consterné et impuissant, devant la déconstruction wokiste du monde qui a été le sien.

Son film distille l'angoisse de voir la cancel culture effacer ce que nous sommes, nos racines, notre Art, notre culture classique, notre essence.

Jean-Michel, le héros principal, ne trouve sa place ni avec les gens de son âge qui succombent aux mythes de l'époque actuelle (rester "jeune" à tout prix) ni avec les jeunes qui se livrent à des combats qui lui paraissent dangereux, ridicules et vains.

Il n'essaie pas de lutter frontalement contre les dérives wokistes mais s'amuse de manière très désabusée et ironise sur ce que la société exige de lui.

Un exemple entre mille: l'une des pensionnaires de la résidence pour personnes âgées a décidé de devenir "neutre" et de changer de prénom et Jean-Michel lui parle en tournant avec malice ses phrases pour ne pas avoir à utiliser ni le féminin, ni le masculin.

Cette partie-la du film est bien vue, très ironique, assez croustillante, et dénonce avec subtilité les absurdités auxquelles nous poussent les injonctions des membres de la communauté LGTBIQ+.

La bande-annonce permet d'apprécier que c'est toute la société que Denys Arcand passe à la moulinette:

- la ministre hypocrite, incompétente, championne de la démagogie, qui noie le poisson dans un discours bourré de sigles incompréhensibles.

-  les jeunes canadiens issus de la colonisation européenne qui se déguisent en indiens et qui sont plus royalistes que le roi en exigeant le retrait de certaines oeuvres (alors que les vrais indiens n'en demandent pas tant...). A chaque fois que la leader blanche pro-indienne s'affronte aux autorités il y a sa collaboratrice qui filme systématiquement avec son smartphone pour créer ensuite le buzz sur les réseaux sociaux à partir de non-événements.

Toutefois certains personnages sont tellement caricaturaux et à la limite de l'hystérie qu'on aurait aimé que Arcand ne tombe pas lui-même dans les travers qu'il prétend dénoncer.

Le film navigue entre le pastiche satirique et la comédie tendre et douce-amère.

La partie pastiche enfonce souvent des portes ouvertes et les outrances de certains personnages assez grotesques déclenchent chez le spectateur plus du malaise que du rire. Heureusement le film n'insiste pas lourdement et, par ailleurs, on prend un réel plaisir à écouter  les réflexions que Jean-Michel se fait à lui-même sur sa vie et les considérations qu'il partage avec  les personnes de son entourage.

Jean-Michel est très critique et très lucide mais tout en restant profondément modeste, humble et généreux aussi. Il est entré dans une phase de sa vie où il sait que la mort peut survenir à chaque moment et il ne se fait pas de grandes illusions sur sa petite éternité.

C'est un film introspectif qui est parfois littéraire, parfois philosophique, qui parle simplement de notre bonheur d'aujourd'hui et de celui de nos parents qui avaient la sagesse de ne pas espérer de la vie ce qu'elle ne peut leur offrir.

On prend un réel plaisir à déambuler avec Jean-Michel à travers les parcs dans un Québec qui baigne dans une douce lumière.

Rémy Girard incarne à merveille le rôle de Jean-Michel qui semble taillé pour lui.

 TESTAMENT aurait pu être une oeuvre crépusculaire mais ce n'est pas le cas car le film évite soigneusement de nous faire tomber dans une espèce de pessimisme et de résignation.

Contrairement aux wokistes qui en veulent à la Terre entière, Jean-Michel, lui, réussit à trouver une forme d'apaisement et de bonheur.

Face à la bêtise crasse, face à l'agressivité collective, l'humain reprend le dessus.

Merci Denys Arcand !

TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.
TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.
TESTAMENT de Denys Arcand...un regard mélanco(m)ique sur notre époque.

PS nº 1: Même si TESTAMENT n'est pas un film exempt de défauts c'est une oeuvre qui me parle ( Ô combien !) et qui me touche. Cette incompréhension et cette incommunicabilité entre les générations je la vis parfois moi-aussi au quotidien.

Je me défoule fréquemment sur mon blog mais dans la vraie vie il m'arrive souvent de réagir en me maintenant à distance, comme Jean-Michel.

PS nº 2: Puisque je parle de wokisme aujourd'hui j'en profite pour vous livrer ma phrase de la semaine...prononcée par Tom Hanks. 

Bien vu Tom !

Bien vu Tom !

A noter à la fin de l'article ci-dessous consacré à Tom Hanks une vidéo dans laquelle le philosophe Pierre-Henri Tavoillot explique de manière très pertinente que les wokistes tentent de nous effacer alors que nous, nous prétendons les combattre  sans pour autant les "canceler", les gommer...

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2023 3 29 /11 /novembre /2023 12:44

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je vais commencer par une bonne blague qui circule sur les réseaux sociaux. Il s'agit d'un détournement d'images du film JURASSIC PARK.

Le paradoxe du capitalisme woke...

Cette blague m'a aussitôt fait penser à un cadre supérieur blanc qui m'avait expliqué il y a quelques mois de cela que sa boîte l'avait obligé à suivre un cours de formation, entre autres, pour qu'il comprenne bien et qu'il assume qu'il est un privilégié, un privilégié blanc bien évidemment...Bon, son entreprise internationale ne l'a pas encore obligé à s'autoflageller...🤣🤦‍♂️🤦‍♂️🤦‍♂️

Mais il se trouve que ce cadre est le prototype parfait de ce qu'on appelle l'idéal méritocratique, ce qui était (il y a peu de temps encore) notre modèle de réussite sociale.

Son origine sociale est très modeste et sa situation professionnelle enviable n'a pas été héritée mais obtenue par ses efforts et par son talent...Mais maintenant même les personnes intelligentes et méritantes vont devoir s'excuser...

Ce cadre m'avait dit que ce qui le frappait le plus c'est le fait qu'il n'y avait pas moyen de remettre en cause l'esprit ou l'idée de ces formations wokistes, sans se faire mettre à l'index, risquer d'être victime d'ostracisme professionnel et se faire taxer de racisme ou de sexisme. Du coup s'installe une vraie censure (ou plutôt de l'autocensure) dans laquelle les gens qui ne sont pas d'accord se gardent bien d'exprimer leurs objections légitimes quand, par exemple, certaines promotions internes ne se font pas au mérite mais sur des critères d'appartenance de genre (féminin) ou ethniques.

C'est ce qu'on appelle l'inquisition wokiste.

Je suis en train de lire sur ce phénomène un livre très bien documenté d'Anne de Guigné intitulé LE CAPITALISME WOKE ou quand l'entreprise dit le bien et le mal.

Le paradoxe du capitalisme woke...

Voici la présentation de l'éditeur.

Résumé :
Une enquête coup de poing : comment le monde du travail se laisse remodeler par la pensée diversitaire.
La compagnie Lufthansa qui demande en juillet 2021 à ses personnels de bannir l’expression « mesdames et messieurs » afin de « choisir un discours qui s’adresse à tous ses passagers ». La société Disney qui assume une ségrégation dans ses personnels en créant trois groupes affinitaires (Latinos, Asiatiques et Noirs) et en invitant les Blancs à dresser la liste de leurs privilèges. La campagne de Louboutin à l’été 2021, portée par la militante antiraciste Assa Traoré, avec l’escarpin Free Walkie (995 euros) qui « exprime cette saison l’empathie et la solidarité ».
Sous la pression de la société civile, l'entreprise privée ne se soucie plus uniquement de rentabilité. Elle s'est engagée dans la grande marche vers le bien, embrassant tous les combats de l'époque. Très présent aux États-Unis, ce mouvement gagne peu à peu l'Europe, au risque d'organiser une forme de privatisation de l'intérêt général. Paralysée par les injonctions contradictoires des différents ordres juridiques, intimidée par les décrets de la culture woke, soumise aux contradictions de consommateurs qui attendent d'elle des « messages », l'entreprise s'engage pour le meilleur et pour le pire en politique.

J'en viens maintenant au thème de mon billet, au paradoxe.

L'idéologie WOKE est née de la gauche américaine, une gauche universitaire qui se veut anti-capitaliste ou anti-libérale mais qui, en même temps, sait parfaitement que ses idées n'ont pas la moindre chance de prospérer et d'aboutir à une vraie alternative politique pour le pays.

Et comme dit Michel Onfray, cette gauche qui n'a aucun moyen de remettre en cause le système libéral et mondialisé dans lequel nous vivons change de fusil d'épaule et s'attaque à ce qu'elle considère être des micro-fascismes: inégalités des femmes, des membres de la communauté LGTB, des transgenres, des noirs, des asiatiques, des latinos, etc...etc... cette liste n'en finit pas.

Cette gauche politiquement parfaitement muselée s'est trouvée une nouvelle raison d'exister: la lutte pour les minorités, souvent au mépris des principes égalitaristes hérités de la déclaration des droits de l'homme.

Il se trouve que, contre toute attente, cette gauche universitaire complètement coupée des réalités, s'est trouvée une alliée de poids avec les grandes multinationales, notamment nord-américaines mais pas seulement (les nôtres, européennes, suivent le mouvement).

Cette lutte pour les minorités représente un marché d'image très lucratif pour ces entreprises. C'est le comble ! Pour reprendre à l'envers la formule de Lénine: " Les capitalistes vendront à cette gauche la corde pour les pendre! ".

Par ailleurs cette intrusion du monde des affaires dans la politique se fait sans aucun contrôle, sans l'aval des urnes, et met en danger le concept même de démocratie et de liberté.

Je reviens à l'exemple de mon cadre qui n'a pas intérêt à s'opposer à la ligne wokiste de son entreprise. C'est quand il ira voter qu'il retrouvera sa liberté. Et là, j'en viens, par exemple, aux résultats électoraux des Pays Bas qui ont vu le triomphe de l'extrême-droite. Les citoyens la "bouclent" au sein de l'entreprise mais pas dans le secret de l'isoloir. Force est de constater qu'on assiste à l'émergence d'une société de plus en plus schizophrène à cause des atteintes aux libertés wokistes.

Voici un court extrait du livre d' Anne de Guigné dans lequel elle parle de mise au pilori et de délation des entreprises qui ne prennent pas position politiquement. 

...En avril 2021, des centaines de grandes entreprises du pays ont encore pris position, en faisant l’acquisition d’une double page de publicité dans le New York Times , contre la loi d’intégrité électorale 2021 promulguée fin mars par le gouverneur républicain Brian Kemp de l’État de Géorgie. Officiellement, la réforme visait à lutter contre la fraude électorale, mais ses détracteurs l’accusaient de restreindre le vote des Afro-Américains. Les groupes ont subi une pression intense avant de s’engager contre le texte : sur les réseaux sociaux, des activistes ont menacé Coca-Cola ou Delta, dont les sièges sont domiciliés dans la capitale de la Géorgie, Atlanta, de boycott s’ils ne s’exprimaient pas clairement sur la loi électorale. Dans un article pratiquant le Name and Shame  – en français, la mise au pilori –, le New York Times a noté avec soin le nom, et les justifications, des rares entreprises à ne pas avoir signé l’appel . L’affaire a même valu son poste à Bradley Gayton, directeur juridique de Coca-Cola, en place depuis moins d’un an. Ce dernier ne s’était pas opposé assez rapidement et fermement à la loi. Il avait pourtant gagné ses galons de champion de la diversité pour avoir exigé sous peine de diminution des honoraires que les cabinets d’avocats travaillant pour Coca-Cola confient au moins une partie des dossiers du groupe à des juristes noirs. Outre-Atlantique, ce projet de loi a fait couler beaucoup d’encre ;....

Est-ce la vocation des entreprises privées de faire directement irruption dans le domaine législatif au mépris de la séparation des pouvoirs executif, législatif et judiciaire?

Au nom de qui et de quoi parlent les présidents de grands groupes? Ont-ils réalisé des élections démocratiques internes au sein de leur entreprise? Bien évidemment que non...

Toujours, dans la même lignée, il ne vous aura pas échappé que Elon Musk est intervenu directement dans le conflit russo-ukrainien en limitant aux ukrainiens l'accès à ses satellites. Le patron d'un grand groupe privé peut se permettre d'interférer avec la politique du ministre de la défense de son pays. Plutôt inquiétant, non? Elon Musk vient d'être reçu en Israël avec les honneurs d'un chef d' Etat. Or, personnne n'a voté pour lui...il ne représente que lui-même et ses intérêts. On est complètement immergés dans la satire prémonitoire du film DON'T LOOK UP.

J'ai commencé mon article avec une blague et je le terminerai avec une autre.

Rien de tel qu'un bon BIG MAC et un Coca-cola après une dure journée de lutte et de rébellion contre le capitalisme...😃

Le paradoxe du capitalisme woke...
Partager cet article
Repost0
2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 12:04

Bonjour les amis,

Je vous parlais il y quelques jours d'un assaut de migrants soudanais sur la frontière de Melilla durement réprimé par la gendarmerie marocaine et qui s'était soldé par 23 morts selon les autorités marocaines (et 37 selon les ONG).

 

Dans cet article, Caius me répondait dans son commentaire que, selon lui, le racisme omniprésent en Afrique du Nord n'était sans doute pas étranger à ce déchaînement de violence et il m'adjoignait un article très instructif que je remets en lien aujourd'hui.

Je vous invite chaudement à cliquer sur le lien ci-dessous pour prendre connaissance de cet article qui parle de l'histoire du racisme anti-noirs au Maghreb.

https://www.cairn.info/revue-herodote-2021-1-page-131.htm

 

Voila un article que fera grincer des dents les indigénistes français,une partie de l'extrême-gauche et aussi   des écolos sandrinerousseauistes, qui tentent d'attribuer à l'homme blanc toutes les tares de l'humanité.

Homme blanc = raciste = colonialiste = esclavagiste = supremaciste = capitaliste = sexiste = machiste et à peu près tout ce qui se termine en iste.

Il est à noter qu'en France certaines indigénistes (que je ne citerai pas...mais certaines d'entre elles sont à France Insoumise) sont très à cheval sur le droit des femmes mais qu'elles deviennent curieusement et incroyablement complaisantes avec les atteintes portées à ce droit  dès qu'elles sont faites au nom de religions non-chrétiennes ou de traditions non-occidentales.

Ces  indigénistes changent de mètre-étalon suivant les circonstances ! Adieu valeurs universelles de liberté et d'égalité ! Tout est relatif ! On appelle ça le relativisme culturel...Bin Voyons !

La seule certitude absolue serait que l'homme blanc et que la civilisation occidentale sont à la source de tous les maux.

Si on parle de l'esclavage par exemple, celui-ci a été inventé il y a plus de 5000 ans, avant l'homme blanc, en Chine, en Inde, etc...et a continué en Afrique quand celui-ci était aboli dans le monde occidental.

Il en va de même avec le racisme. Le racisme est malheureusement la tare la mieux partagée et personne n'en a le monopole.

Je terminerai en revenant sur les événements tragiques de Melilla avec un exemple qui est frappant.

Les autorités algériennes ont accusé le régime de Rabat d'en être le responsable, mais elles-mêmes, sont bien hypocrites quand on voit de quelle façon elles traitent de manière violente et inhumaine les réfugiés sub-sahariens.

Lisez donc un peu cet article.

Je ne vais pas jouer les arbitres. Il y aurait tellement à dire et ce n'est pas mon but.

Non, simplement ce court billet n'avait d'autre objet que de rejeter les discours simplistes et caricaturaux des indigénistes et des wokistes.

Et puis aussi dire qu'aujourd'hui il devient de plus en plus difficile de dire certaines vérités qui vont à l'encontre des dogmes wokistes. Un collègue prof d'histoire me confiait , peu avant de prendre sa retraite, qu'il ne pouvait plus dire certaines choses en classe sans prendre de risque de s'attirer les foudres des nouvelles associations bien-pensantes qui jouent à fond la carte de la victimisation systématique. Une nouvelle inquisition est née...et cette fois-ci elle est venue de la gauche. Le comble quoi !

Ce racisme qui existe ailleurs et que la gauche wokiste ne veut jamais voir...
Partager cet article
Repost0
21 mai 2022 6 21 /05 /mai /2022 10:21

Bonjour les amis,

Vous savez que je fais partie des personnes très agacées (euphémisme) par la cancel culture et par le wokisme. J'y ai déjà consacré 2 articles.

Or, je viens de lire un brillant essai sur ce sujet écrit par Natacha Polony et Jean-Michel Quatrepoint.

 

Délivrez-nous du bien !...

Commençons par le titre que je trouve génial: DELIVREZ-NOUS DU BIEN !

Une phrase qui prend le contrepied de la fameuse prière, le Notre Père des catholiques, qui termine de cette manière:

"Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.
Amen."

Ce titre du livre, ce DELIVREZ- NOUS DU BIEN, résume parfaitement le propos des deux auteurs. C'est bien de cela qu'il s'agit car le livre traite de l'avènement de ces nouveaux inquisiteurs venus d'Outre-Atlantique qui exercent, de manière particulièrement perverse, le MAL au nom du BIEN, tels des intégristes d'un nouvel âge.

Voici la présentation du livre qu'en fait l'éditeur suivie de la table des matières:

L’atmosphère est lourde. Les phrases, les situations qui semblaient autrefois anodines deviennent des crimes. Nous sommes tous coupables, et les inquisiteurs nous guettent.
Coupables d’avoir bu un verre, d’avoir blagué sur les femmes, de manger de la viande, d’avoir offensé une minorité quelconque. Coupables d’avoir été du côté des « dominants ». Chaque jour, un citoyen qui se croyait, non pas un héros, mais un type à peu près bien, se retrouve cloué au pilori, sommé d’expier ses crimes et de faire repentance. 
Derrière cette traque aux dérapages et ces entreprises de rééducation, un mécanisme : la tyrannie de minorités qui instrumentalisent des combats essentiels, pour les transformer en croisade contre une supposée majorité, contre les « dominants ». Au nom du Bien, on modifie le vocabulaire, on nie le plaisir, on criminalise le désir, on réécrit l’histoire. Ces nouveaux bigots, qui détestent l’Homme tel qu’il est et le rêvent selon leurs diktats, sont les idiots utiles d’un néolibéralisme qui atomise les sociétés et fragilise les structures traditionnelles pour mieux imposer sa vision manichéenne du monde.

Délivrez-nous du bien !...

Alors j'ai adoré ce livre qui, sans vouloir dénigrer les préoccupations à priori légitimes des wokistes, dénonce leurs procédés qui vulnèrent bien souvent des principes fondamentaux d'égalité et de justice. Les auteurs donnent des exemples très précis qui illustrent parfaitement leurs propos.

Le premier chapitre est vraiment saignant. On voit comment on est passé rapidement du #me too# au #too much#, notamment avec la campagne française puante " Balance ton porc".

Alors , si par malheur vous êtres blanc, mâle, hétérosexuel, ayant plus de 50 ans, ne vous avisez pas de draguer qui que ce soit de manière un peu  maladroite car il pourrait vous en coûter très cher. Vous vous retrouveriez vite catalogué dans la catégorie des "porcs". Je vous conseille de faire signer à la belle de votre choix une attestation en 3 pages confirmant qu'elle est consentante avant d'avoir le moindre rapport un peu étroit avec elle.

Vous trouvez sans doute que je force le trait, et que j'en rajoute...Et bien, lisez les exemples cités dans ce livre, et on en reparlera.

En ce qui concerne les graves dérives racialistes et minoritaristes, j'ai pris connaissance grâce à ce livre d'un épisode tout à fait édifiant et dont je ne savais rien. L'affaire Rotherham qui s'est produite en Grande-Bretagne et dont je vous livre un extrait.

"Première affaire : celle de Rotherham, dans le Yorkshire. En 2015, éclate un scandale de pédophilie. Mille cinq cents enfants, des petites filles blanches de 11 à 16 ans, ont été victimes de viols à répétition entre 1997 et 2013. Ces adolescentes, issues de milieux défavorisés, avaient été en quelque sorte esclavagisées par un gang qui les prostituait. Avec, à l’appui, drogues et menaces de mort sur elles et leurs familles. Les plaintes et dénonciations de certaines d’entre elles avaient été classées sans suite par la police et les services sociaux. Pourquoi ? Parce que les autorités ne croyaient pas aux récits de ces white trash, ces filles de classes défavorisées. Mais aussi et surtout parce que le gang et les « consommateurs » étaient d’origine pakistanaise. Il ne fallait pas ostraciser cette minorité. Un des journalistes qui enquêtait sur cette affaire a même été contraint de suivre un stage de « sensibilisation à la diversité »"

Alors là, on atteint le summum de l'ignominie. Au nom d'un antiracisme mal compris et mal assimilé on tolère des abus sexuels criminels simplement parce que les victimes étaient blanches.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit avec les wokistes. Les culpabilités sont préétablies et le blanc est dépossédé de son statut d'éventuelle victime.

Par ailleurs le bouquin passe en revue toutes les formes de wokisme (le meetoo, le minoritarisme racial, les minoritarismes sexuels et de genres, le véganisme, la lutte contre la prostitution, toutes les formes de handicaps physiques et mentaux, la diabolisation du vin et de la voiture, etc...).

Il ne me reste plus qu'à remercier les auteurs pour le panorama très complet qu'ils dressent, et aussi pour les éléments de réflexion qu'ils apportent car ils ne se contentent pas de dénoncer mais proposent aussi d'autres voies qui permettent de prendre en compte les exigeances des minorités, mais dans le respect de la justice et de l'ordre républicain.

Enfin j'aime beaucoup ce livre car en Espagne (où je vis) la gauche est très silencieuse sur les excés du wokisme. Elle a tellement peur des procès d'intention qu'elle reste muette et laisse les militants de PODEMOS (équivalent des insoumis français) occuper le terrain. Du coup, en Espagne, c'est la droite et l'extrême-droite qui osent attaquer les tenants du wokisme. Or c'est une grande erreur, une énorme erreur, car c'est en vertu des grands principes républicains de justice et de liberté qu'il faut pourfendre ces nouvelles inquisitions venues d' Outre-Atlantique. C'est aussi en les prenant de face qu'on ne laissera pas l'extrême-droite occuper le terrain. Aux Etats-Unis il n'y avait que Trump pour les attaquer, donc il ne faut pas s'étonner ensuite du succés électoral qu'il a obtenu. La France, de ce point de vue-là, me rassure davantage: elle n'abdique pas sous les injonctions bien-pensantes des nouvelles ligues de vertu.

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 04:30

Bonjour les amis,

Un colloque a eu lieu en France les 7 et 8 Janvier sur le wokisme, ce mouvement né sur les campus américains mais qui prend racine chez des philosophes français comme Foucault ou Derrida, des philosophes qui n'auraient sans doute jamais imaginé que leur pensée puisse être interprétée de cette façon-là.

Pour mieux comprendre ce qu'est le mouvement Woke, son origine, ses objectifs, je vous invite à suivre cet exposé très didactique et très bien structuré de Pierre Valentin.

25 minutes très instructives qui se terminent par des exemples concrets qui illustrent très bien la profonde perversité négative et destructive de ce mouvement.

Alors, avant de connaître moi-même ce terme de WOKE, j'avais déjà lu auparavant des auteurs qui en avaient critiqué la perversité avant que le mot existe:

- Philip Roth dans son roman LA TACHE dans lequel un professeur d'université est mis à l'index pour avoir fait une blague détournée de son sens réel par des étudiants noirs.

- DISGRÂCE le roman du Nobel de Litterature JM Coetze dans lequel l'homme blanc ne peut plus être victime de rien puisqu'il est blanc...Le wokisme étant  une forme de racisme inversé.

Le wokisme finit par provoquer le contraire de ce qu'il prétend défendre puisqu'il instaure et installe les gens dans des rôles d'éternelles victimes et d'éternels oppresseurs. Le wokisme finit même par justifier la violence, tout en niant à ses victimes le statut de victime. Cette idéologie est une horreur dont l'application des principes si elle n'était pas freinée aboutirait à l'anéantissement de nos valeurs civilisationnelles et universalistes lentement construites à partir de l'esprit des Lumières.

Car le wokisme s'attaque à l'universel et considère pertinent de maintenir des catégories et de nous coller des étiquettes.

Le wokisme est aussi le triomphe de la médiocrité. Fini le culte de l'excellence. Celui qui gagne est devenu un oppresseur. Celui qui échoue à un concours par exemple est une victime.

Impossible de parler de wokisme, sans parler de l'université où ce mouvement est né, une université qui  crée des élites qui vont nous trahir. Le wokisme s'adresse aux enfants gâtés de la République qui ont vécu dans un cocon, des enfants qui seront parfaitement incapables de défendre courageusement le patrimoine moral, philosophique et culturel qu'ils ont hérité. Le wokisme est une forme de haine de soi, et aussi de lâcheté. C'est un truc parfait pour les chialeurs et pour les couilles molles. 

En France le wokisme a trouvé ses plus ardents adeptes chez les indigénistes dont le mouvement a profondément divisé et affaibli la gauche française. Le résultat est palpable. Aujourd'hui cette gauche a perdu depuis le quinquennat de Hollande plus de 12 points. La France s'est droitisée, et la pensée woke et  l'indigénisme ne sont  pas étrangers à ce déséquilibre.

En France aussi, il est impossible de ne pas voir dans le phénomène Zemmour (et indépendamment de ce qu'on pense de ses propositions) une contre-réaction historique, aussi prévisible que deux et deux font quatre, face aux dangers civilisationnels que représente la pensée woke.

Pierre Valentin montre bien que certains leaders politiques comme Sandrine Rousseau sont complètement en porte-à faux, se prennent les pieds dans le tapis, entre leurs discours publics prétendument républicains  et leur base militante qui les pousse dans le sens contraire. Le wokisme les pousse à la faute, et donc à  la perte.

Ecoutez cette vidéo édifiante dans laquelle la candidate (contraire à l'interdiction du voile dans les écoles) plonge à pieds joints dans l'incohérence la plus profonde. A aucun moment la candidate verte ne se préoccupe de la recrudescence inquiétante du voile en France. A aucun moment elle ne s'interroge sur la liberté réelle des femmes qui portent le voile. Elle ne semble pas se rendre compte qu'à vouloir déconstruire notre société occidentale "oppressante" elle renforce l'Islam radical et politique.

Mais ne lui dites surtout pas que c'est une islamo-gauchiste car elle risque de s'offenser !

D'après Pierre Valentin, Sandrine Rousseau est la première candidate en France à cocher toutes les croix du wokisme.

Alors, en France, on sent bien à gauche que la pensée woke a déconstruit une bonne partie de sa force, de son crédit moral. Cette pensée est encore très présente chez les insoumis dont certains leaders sont des indigénistes à peine "reconvertis", promoteurs, entre autres, de cette horreur qu'est le langage inclusif. Quant à Mélenchon il n'est pas précisément un wokiste pur et dur mais il doit jouer un exercice difficile d'équilibriste entre ses convictions républicaines personnelles et ce que lui demande une partie de sa base.

Par contre, on note un changement chez les communistes. Leur candidat Fabien Roussel sent bien le danger et prend ses distances avec le mouvement woke, porteur de déclin moral et de destruction.

 

La pensée woke s'adresse à toutes les minorités qu'elle prétend défendre (le mouvement MeToo, les féministes, la ligue LGTB, toutes les minorités ethniques sans exception, etc...).

Ceux qui font partie de ces minorités mais qui n'acceptent pas les thèses wokistes sont insultés, considérés comme des traîtres. Les noirs non-wokistes deviennent des nègres-blancs, des bounty, des oreo... j'en passe et des pires.

Les wokistes ont inventé cette horreur qu'est l'écriture inclusive, une écriture qui est une atteinte à l'esthétique et à la beauté de la langue, une écriture qui ne peut pas se lire oralement (donc qui porte atteinte à la la fonction communicante du langage...c'est le comble !), une écriture qui complique les règles d'accords grammaticaux, une écriture qui met en échec les élèves dyslexiques et donc une écriture qui devient excluante.

Voila résumé toutes les tares du wokisme...on prétend inclure mais on exclut ! De toutes les attaques qu'ont subies les langues l'écriture inclusive est la plus dangereuse, la plus insidieuse....la plus excluante aussi car elle disqualifiera ceux qui ne la pratiquent pas.

Je suis ravi qu'un colloque ait eu lieu en France sur le thème du wokisme. Je suis par nature optimiste et j'ai toujours l'espérance que le bien triomphera du mal, mais force est de constater que les dégâts sont déjà importants.

Le wokisme a déjà pénétré l'esprit de bon nombre de nos élites. La CANCEL CULTURE, cette culture de la censure est déjà omniprésente. Hollywood ne produit plus le moindre film qui pourrait choquer les tenants du wokisme. Le politiquement correct s'impose...La médiocrité s'installe...certaines transgressions artistiques deviennent impensables...Des auteurs sont mis à l'index.

J.K Rowling qui a rapporté des milliards à Hollywood avec ses Harry Potter est blacklistée pour avoir fait une déclaration jugée transphobe, une déclaration bien peu coupable qui ironisait sur la perte de notre bon sens qui nous pousse à avoir peur d'utiliser des mots comme "homme" ou "femme".

En France il nous reste Houellebecq qui arrive encore à écrire avec une certaine liberté. Si on n'y prend pas garde, bientôt on parlera de l'exception Houellebecq !

PS nº 2: Je suis très distrait et je viens de me rendre compte que j'ai terminé mon billet en oubliant de vous préciser que je n'aime pas la culture Woke...🤣🤣🤣.

Voila, maintenant c'est dit...😂

Partager cet article
Repost0