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24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 10:22

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je désire ardemment partager avec vous un discours magistral et brillant d'Abnousse Shalmani (auteure française née de parents iraniens) en défense de la République laïque et démocratique.

Un discours anti-woke flamboyant et courageux.

Après ça je n'ai rien à ajouter.

Je retiens cette phrase admirable: 

"Laïcité, ce mot qu’on doit dorénavant défendre alors qu’il nous défendait".

Shalmani règle ses comptes avec l'islamo-gauche qui a perdu le Nord. Elle rappelle que la laïcité est aujourd'hui prise pour cible par les islamistes qui ne seront jamais les libérateurs de rien. Ils sont la promesse de drames, de tragédies, de répressions, d'atteintes aux libertés et de discriminations insupportables pour les femmes, pour les homosexuels, et pour tous ceux qui ne se plient pas à leurs injonctions.

Elle fustige à juste titre ceux qui en sont encore à se demander si le Hamas est une organisation terroriste. Comme dit Michel Onfray: "Qu'est-ce qu'il leur faut de plus après les pogroms du 7 Octobre?".

Elle rappelle que toutes les civilisations sont criticables, certes, mais que l''Occident (grâce à la défense de la liberté d'expression) est capable de porter un regard critique sur sa nature et de se rectifier: par exemple, il a pratiqué l'esclavage (sans avoir été ni le premier à le faire NI LE DERNIER) mais il l'a aboli ce qui n'est pas le cas d'autres civilisations qui le pratiquent encore aujourd'hui de manière à peine "voilée" (sans mauvais jeu de mots de ma part).

Enfin Abnousse Shalmani exprime avec brio son ras-le-bol des crispations identitaires...ça tombe bien, moi aussi j'en ai ras-le-bol !

LAÏCITÉ...ou comment en finir avec la haine de soi de l'Occident...

PS: A noter que lors de cette soirée  Florence Bergeaud-Blackler (à qui j'avais consacré un article) a reçu le prix " Science et laïcité" pour son essai à propos des frères musulmans.

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20 janvier 2022 4 20 /01 /janvier /2022 08:23

Bonjour les amis,

Une fois n'est pas coutume je vais vous parler d'un film qui est encore à l'affiche en ce moment.

Il s'agit de ADIEU MONSIEUR HAFFMANN de Fred Cayavé, tiré d'une pièce de théâtre éponyme de Jean-Philippe Daguerre.

Voici le synopis:

Paris 1941. François Mercier est un homme ordinaire qui n’aspire qu’à fonder une famille avec la femme qu’il aime, Blanche. Il est aussi l’employé d’un joaillier talentueux, M. Haffmann. Mais face à l’occupation allemande, les deux hommes n’auront d’autre choix que de conclure un accord dont les conséquences, au fil des mois, bouleverseront le destin de nos trois personnages.

 

Le thème de ce film fait immédiatement penser à deux chefs d'oeuves du cinéma, le MONSIEUR KLEIN de Joseph Losey (dont je n'ai vu que des extraits) et LE DERNIER MÉTRO de François Truffaut.

Dans ce film Haffmann est obligé de se cacher dans sa propre cave, protégé par le couple que forment François et Blanche Mercier.

Il s'agit donc d'un huis-clos durant lequel les époux vont évoluer et se révéler. Au début du film le spectateur a de l'empathie pour certains personnages et moins pour d'autres mais, au fil des difficultés provoquées par cette situation peu ordinaire, notre regard va changer peu à peu: les rôles préétablis ne seront pas ce que l'on croyait.

Ce film est aussi une magnifique illustration de ce que disait en son temps Raymond Barre. 

" On ne déjeune pas avec le Diable, même avec une longue cuillère..."

Et le diable ici, c'est le commandant nazi Jünger, interpété par Nikolai Kinski (fils du grand Klaus Kinski).

Jünger est un représentant de la force occupante, grand esthète qui adore la capitale française, mais qui aime aussi s'acoquiner avec des femmes aux moeurs légères (les deux choses n'étant bien évidemment pas incompatibles).

Le film nous montre comment les circonstances, si on n'y prend pas garde, peuvent transformer un brave type sans histoires en un personnage devenu vile, lâche, voire répugnant.

Les trois rôles principaux sont très bien interprétés. Ce sont les trois acteurs qui portent le film:

- Daniel Auteuil, remarquable par ses silences, ses regards...avec lui, tout est dans le non-dit. Il est magistral, au faîte de son art.

- Gilles Lellouche qui joue parfaitement son rôle de personnage qui bascule, et qui passe par plein de sentiments forts et contradictoires.

- Sara Giraudeau qui va crescendo et qui termine le film en apportant beaucoup d'intensité à son personnage.

Voila. Je n'en dis pas plus.

Le sujet était périlleux car déjà traité au cinema mais le scénario construit en forme de piège maintient le spectateur en haleine et réserve des surprises.

L'année cinématographique 2022 commence plutôt pas mal...Pourvu que ça dure!

 

 

 

PS: Après avoir vu ce film, je vais visionner MONSIEUR KLEIN et réparer cette lacune cinématographique.

Et peut-être aussi visionner LUCIEN LACOMBE de Louis Malle que je n'ai jamais vu en entier.

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26 novembre 2021 5 26 /11 /novembre /2021 19:43

Bonjour les amis.

J'ai terminé la semaine dernière la lecture d'un pavé de 1100 pages de Chris Kraus intitulé LA FABRIQUE DES SALAUDS.

Il m'est  vraiment assez difficile de résumer un roman d'une telle envergure et je préfère partager avec vous un excellent article de Mélanie Talcott qui en parle très bien.

Alors, ce roman m'a vraiment donné du fil à retordre. D'abord je me suis rendu compte que je ne connaissais pas bien l'histoire de l' Allemagne d'après-guerre, et encore moins celle des pays baltes. Donc j'ai souvent interrompu ma lecture pour aller vérifier sur internet certains des événements narrés dans ce livre et aussi pour lire la biographie de certains personnages.

Même si certains épisodes nous paraissent complètement insensés, il est clair que l'auteur s'est très bien documenté et qu'il n' y a pas de contre-vérités dans ce livre.On croyait tout savoir sur cette époque mais Chris Kraus nous en apprend des vertes et des pas mûres.

La facilité avec laquelle nombre de nazis se sont reconvertis auprès des occidentaux est vraiment déconcertante, mais le roman explique bien pourquoi, en temps de guerre froide, les services secrets occidentaux ont offert une telle protection à certains anciens SS (mais Kraus ne justifie jamais ce cynisme).

Par ailleurs Koja, le personnage principal, est vraiment perturbant car c'est à la fois un peintre doué d'une grande sensibilité et qui a une parfaite conscience du Mal, mais ça ne l'empêchera pas dans certaines circonstances de participer lui-même à des actions répugnantes quand il s'y verra obligé. Ses histoires d'amour aussi sont perturbantes. Il lui arrive parfois d'être grand seigneur, profondément respectueux et fidèle (se sacrifiant lui-même), et parfois on est estomaqué par son cynisme ou son culot.

Plus d'une fois Koja m'a tellement agacé que j'ai rejeté le livre, mais, une fois ma colère passée, je l'ai repris patiemment car Koja me captivait aussi à travers ses contradictions terriblement humaines. Il tient à tout raconter dans le détail au hippie qui est son voisin de chambre sans rechercher à aucun moment son absolution. Le pauvre hippie en question en entend plus qu'il n' en peut supporter mais il ne peut se soustraire à la volonté de Koja qui l'a choisi comme dépositaire de son histoire. Koja témoigne et n'est jamais complaisant avec lui-même. 

Contrairement à ce que laisse sous-entendre Mélanie Malcott je trouve que l'auteur n'essaie jamais de justifier le Mal. Simplement il l'observe aussi chez des personnes qui, par ailleurs, possèdent une vraie sensibilité.

Ce livre est aussi une oeuvre assez courageuse car il semblerait que l'auteur se soit directement inspiré de personnes de sa propre famille (comme le personnage de Hub, frère de Koja).

Je n'ai pas aimé le titre français qui me paraît bien trop réducteur. Le titre original allemand DAS KALD BLUT (le sang froid) n'est pas terrible non plus. En Italie, ils ont proposé comme titre  I FIGLI DELLA FURIA ( les enfants de la fureur) qui me paraît coller davantage à cette oeuvre.

Quoiqu'il en soit le grand thème récurrent de ce livre c'est la banalité du Mal, cette banalité qui obséda la philosophe Hannah Arendt toute sa vie.

Le ton de l'auteur surprend car il n'hésite pas à narrer des événements tragiques sur ton de la farce, de la dérision et avec parfois un humour noir assez féroce (on pense parfois au Candide de Voltaire et à la manière avec laquelle il traversait les horreurs de son époque).

Enfin ce gros livre est aussi un monument littéraire très bien écrit (rythme, descriptions soignées, dialogues époustouflants, et il y a aussi certaines réflexions profondes de Koja sur lesquelles le lecteur prend le temps de s'arrêter). 

Le roman m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page (la fin est imprévisible, jubilatoire et féroce). J'en suis sorti rincé, vidé, écoeuré aussi... et, vous n'allez pas le croire mais, après avoir subi cette tornade de sentiments contradictoires j'ai été tenté de reprendre l'histoire au début et de la relire...

Aurais-je été, pour la première fois de ma vie, un lecteur développant un syndrome de Stockolm envers un personnage de roman?

 

 

 

 

La fabrique des salauds...ou la banalité du Mal.

Voici 3 extraits du roman.

...Elle souriait avec tant d'amertume que ce n'était même plus un sourire, et, pour le reste de la soirée, elle employa un ton méprisant et accusateur qui n'était à moitié gentil que dans les aigus (mais elle n'était de toute façon plus capable de gazouiller comme autrefois, sa langue de rossignol avait été arrachée et remplacée par un organe reptilien, excessivement fourchu, qui risquait de vous empoisonner à coups de remarques perfides). Elle cracha dans ses mains, et, faute de récupérer la scie, se mit en quête d'une autre occupation. Je ne pouvais rien pour elle, c'était un animal blessé à mort qui devait tenir sur ses jambes sans qu'on l'aide, sous peine de mordre ceux qui accouraient à son secours...

...Je sortis docilement mon carnet de croquis de la poche de mon uniforme, pris un crayon et commençai par les yeux. Il faut toujours commencer par là : beaucoup de gens qui ne savent pas dessiner croient à tort qu’on peut commencer par les traits du visage ou par le nez, alors que c’est le début de la fin. Je dessinai des yeux de hyène, car Himmler avait un rire de hyène, un rire perçant qui s’arrêtait net. Il avait de minuscules dents, mais ces dernières allaient devoir attendre. Sous les yeux, je plaçai un groin, un beau groin de cochon, et sous le groin, une moustache, et sous la moustache, une gueule ouverte et toute tordue, comme un museau de vache, dont je fis sortir un peu de foin. Pas de menton pour Himmler, car il n’en avait pas, les oreilles devinrent celles d’un ouistiti, et pour finir, au moment de choisir la silhouette, après avoir hésité entre la carpe et l’hippopotame, je me décidai pour le bon vieux porc domestique, avec ses grosses bajoues... 

...Dès dix-neuf quarante-sept, l’organisation juive clandestine Hagana employa des centaines d’armes à feu en provenance des réserves du général Rommel, acheminées à dos de chameau par le Sinaï jusqu’en Palestine. 
Un an plus tard, juste avant le début de la guerre d’indépendance, les Israéliens achetèrent à Prague vingt-cinq des avions Messerschmitt fabriqués pour la Luftwaffe dans les usines Avia, recouvrirent les croix gammées d’étoiles de David et, dans la bonne tradition Messerschmitt, allèrent canarder les Spitfires ennemis (repeints à l’égyptienne). 
Durant les combats acharnés contre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les royaumes d’Irak et d’Égypte, des MG42, qu’on appelait aussi « tronçonneuses de Hitler », furent importés en fraude du sud de la France jusqu’en Israël. 
Des pistolets Heckler & Koch furent fournis en masse par les familles de la mafia sicilienne. 
Chez des marchands de canons grecs, on trouva des MP40 en quantité non négligeable. 
En bref : les armes allemandes empêchèrent la défaite des forces israéliennes... 

Chris Kraus

Chris Kraus

PS: En marge de ce livre et du sujet traité il se trouve qu'en Espagne un film intitulé EL SUSTITUTO (Le remplaçant) a été présenté le mois dernier. Ce film dont l'action se situe en 1982 (7 ans après la mort de Franco) parle des réfugiés nazis qui ont été protégés sous le régime franquiste. L'action se situe à Denia, très près de chez moi. Je savais par mon beau-père que notre canton avait servi de refuge à des criminels nazis en fuite. Voici la bande-annonce.

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 18:00

Bonjour les amis,

Les vaccinations contre la Covid ont pris du retard pour divers motifs dont vous avez été largement informés durant les derniers jours, certains d'entre eux étant techniquement parfaitement justifiés et d'autres moins.

Parmi ces motifs de retard, certains ont indigné l'opinion publique, comme par exemple le fait qu'Israël aurait payé plus cher que d'autres pays ces vaccins  pour protéger le plus rapidement possible sa population. Et là, j'aimerais faire quelques remarques car il me semble que certaines personnes ont à la fois la mémoire courte et l'indignation sélective.

Je me rappelle parfaitement qu'au début de la campagne de vaccination israélienne, de nombreuses personnes en Europe, loin de s'en offusquer,  y voyaient un avantage. Elles se disaient:

" Qu'ils se vaccinent les premiers comme ça s'il y a des effets secondaires plus graves que prévus, on sera prévenu..."

En gros, leur attitude méfiante et prudente se traduisait par : " Messieurs, vaccinez-vous les premiers...."

Or, depuis qu'on sait qu'il n' y a pas avec ce vaccin plus de problèmes qu'avec les autres, ces mêmes personnes, aujourd'hui, s'indignent du fait que les israéliens aient pris l'avantage sur nous de forme peu loyale.

Alors, je vous avoue que si le sujet n'était pas aussi dramatique j'en mourrais de rire.

Ces mêmes européens qui s'indignent qu'un autre pays puisse utiliser son argent public pour passer devant les autres, ne s'étaient pas offusqués le moins du monde quand ils avaient été informés que les vaccins que nous allions utiliser en Europe (Pfizer-moderna, AstraZeneca, etc....) sont hors de portée des pays les plus pauvres qui en ont bien besoin également. Non, on trouvait ça normal...

Quand ce sont nous qui passons devant les autres on trouve ça plutôt normal, moral, éthique mais si ce sont les autres on crie au scandale...

Au jeu d'échecs si je perds une partie il ne me viendrait pas à l'esprit de reprocher à mon adversaire d'être plus malin que moi...Je ne vais quand même pas lui reprocher son intelligence ou sa clairvoyance ou sa prise de risques qui a été payante.

Par ailleurs, je ne peux m'indigner des règles capitalistes et libérales qui régissent notre monde marchand seulement quand elles ne sont pas en ma faveur.

Bien évidemment, ne vous méprenez pas. Je n'essaie pas de justifier le comportement des responsables israéliens. Simplement je dis que nous n'avons pas plus de crédit moral qu'eux pour leur donner des leçons d'éthique.

 

Le vaccin et les indignations sélectives...

Toujours en ce qui concerne les vaccinations j'aimerais faire une autre observation.

Les russes ont proposé assez tôt aux européens de leur livrer 100 millions de doses Spoutniks, mais encore une fois on a bien senti du côté européen une certaine forme de dédain et de mépris, comme si le vaccin russe était largement moins fiable que les nôtres.

Mais depuis que l'on sait que les campagnes de vaccinations vont prendre beaucoup plus de temps que prévu,  l'UE réenvisage très sérieusement l'achat de ces vaccins russes efficaces à 92% et déjà administrés à des dizaines de milliers de personnes. Il ne reste plus qu'à attendre l'approbation de l'agence européenne des médicaments qui ne va pas tarder.

Finalement les européens vont très probablement accepter le plan B proposé par les russes, ce plan B qui était vu avec dédain il y a quelques semaines encore. Encore une fois, si le sujet n' était pas aussi dramatique notre comportement aurait de quoi faire sourire.

Je terminerai ce petit billet d'humeur en vous disant que je fais partie des personnes qui aimeraient être vaccinées le plus tôt possible. 

Je suis, de par mon travail, exposé tous les jours, et j' ai plus de 60 ans, c'est à dire un âge à risque vis-à-vis de cette pandémie.

Pour moi le plus tôt sera le mieux et n'importe lequel de ces vaccins, Pfizer-Moderna. spoutnik, voire le vaccin chinois sera une meilleure option que de travailler sans couverture vaccinale...

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