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10 mai 2018 4 10 /05 /mai /2018 15:09

Bonjour les amis,

l' amateur de statistiques que je suis a été frappé cette semaine par un article du Washington Post qui avait recensé le nombre de mensonges de Donald Trump en une seule année.

Voici le lien qui va vers l' article original américain:

https://www.washingtonpost.com/news/fact-checker/wp/2018/01/10/president-trump-has-made-more-than-2000-false-or-misleading-claims-over-355-days/?utm_term=.03ae2908c66e

Donc, si j' ai bien compté, ça nous fait un président américain qui fait une moyenne de 40 mensonges par semaine, soit plus de 7 mensonges par jour !

Et il se trouve que cette semaine, ce président pour le moins peu crédible rompt de manière unilatérale un accord sur le nucléaire avec l' Iran et prend des sanctions économiques qui engagent de très nombreux pays de la planète, et notamment tous les partenaires européens.

Voici un président traité par des journaux prestigieux de son propre pays de menteur invétéré et éhonté qui peut, à lui tout seul, déclencher une crise de première magnitude sur des affirmations non démontrées.

Difficile de ne pas repenser à Bush avec ses armes de destruction massives qui n' existaient que dans son esprit, sauf que cette fois-ci la situation me paraît pire encore.

En effet, Bush avait un plan ( criticable certes) mais il avait un plan soutenu par son équipe de faucons. Ce qu' on reproche à Trump c' est de ne pas en avoir. Il n' aurait pas de vrai plan B...C' est quand même assez fou comme situation.

On nous avait dit qu' il ne fallait pas avoir peur de Donald Trump car la démocratie américaine possède de solides garde-fous, notamment grâce à son congrès.

Je n' en doute pas, sauf que pour l' instant je vois un Donald Trump qui ne convainc personne, ni aucun de ses alliés ( mis à part Netanyahu), mais qui arrive quand même à ses fins.

En attendant, le prix du barril est déjà en train d' exploser par la volonté d' une seule personne....Inquiétant quand même de voir en ce début de XXI ème siècle la manière autocratique avec laquelle la première économie mondiale exerce son pouvoir en se moquant comme de l' an 40 de ses alliés européens réduits à l' impuissance.

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4 février 2018 7 04 /02 /février /2018 16:32

Bonjour les amis,

J' ai pu voir pour vous LADY BIRD qui sortira sur vos écrans le 28 Février prochain.

Voici le sinopsis:

Christine « Lady Bird » McPherson se bat désespérément pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais butée et au fort caractère, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière pour garder sa famille à flot après que le père de Lady Bird a perdu son emploi. 

Ce film nous raconte la dernière année de Christine avant qu' elle n' aille à l' université.

Christine a des relations tendues avec sa mère.Comme beaucoup d' adolescentes, elle est assez égocentrique, a beaucoup d' exigences et rejette toutes ses frustrations sur sa mère.

Christine veut à tout prix entrer dans une grande université de la côte Est, alors que ce n' est pas une étudiante particulièrement brillante, et que par ailleurs sa famille n' a pas les moyens de l' y maintenir.

On assiste à sa dernière année à Sacramento dans un lycée privé catholique ( hyper-traditionaliste).C' est durant cette dernière année que Christine va s' émanciper,cultiver son côté rebelle,rejeter l' ordre établi et la bienpensance,et aussi faire son éducation sentimentale.

Christine c' est la parfaite ado qui peut être , tour à tour, très touchante ou extrêmement agaçante.Souvent son côté rebelle nous fait sourire car ses rêves de jeune fille sont terriblement formatés ( sans qu' elle s' en rende compte, bien sûr).

Pendant cette dernière année initiatique on suivra ses relations en dents de scie avec sa famille ( la mère aimante et exigente, le père au chômage protecteur qui cache pudiquement sa dépression, un frère adopté qu' elle aime mais avec qui elle ne maintient pas les meilleures relations,...).On côtoiera ses amies du lycée, les petits copains.On vivra son premier amour, sa première déception, son second amour et sa seconde déception.Aucune de ses expériences n' est traumatisante ni dramatique mais elles l' enrichiront et forgeront peu à peu son véritable caractère.

Alors, cette chronique est extrêmement bien racontée, et surtout excellemment interprétée par tous les acteurs qui jouent de manière très juste, naturelle et spontanée...On ne s' ennuie jamais.Le rythme narratif est bien soutenu.

Dans LADY BIRD les problèmes sont comme dans la vraie vie...les déceptions ne sont jamais tragiques, et les joies ne sont pas délirantes comme si on venait de gagner le loto.C' est du cinéma d' auteur et il n' y a pas de grand moment artificiellement fort, ni de grandes révélations qui vont secouer le spectateur.Tout est en nuances, en subtilités.

Pas de surenchère donc, mais des instantanés bien croqués, des scènes qui nous rappellent des choses semblables qu' on a dû vivre nous-même ou avec nos enfants.

Bien vu aussi les relations de Christine avec ses amies, sa petite trahison pas sympa avec sa copine sensible et intelligente mais qui est un peu obèse et qui fait fuir les garçons...Christine commet certaines erreurs mais sait aussi se rattraper.

LADY BIRD nous parle de ce moment crucial de la vie qui est le passage de l' adolescence à l' âge adulte: thème inépuisable s' il en est.

Le scénario est finalement assez banal mais c' est la justesse du propos qui nous touche.

Ce film est le portrait d' une société en 2002, et à un moment determiné de la vie de notre héroïne.Tous les personnages secondaires attirent notre attention car les caractères sont bien définis et bien étudiés.

A la fin du film, très prévisible par ailleurs, on l' aime bien notre petite Christine...

LADY BIRD...une chronique douce-amère de l'adolescence

Alors la seule chose qui m' a un peu surpris c' est l' accueil enthousiaste de la critique et les éloges dithyrambiques que le film a reçues.

Non pas que cette oeuvre ne mérite pas d' être saluée...mais LADY BIRD reste une comédie douce amère qui est d' une facture finalement assez banale.

Prix GOLDEN GLOBE du meilleur film de l' année...et 5 nominations aux Oscars, rien de moins !

Et là, je me dis qu' on va peut-être nous refaire un peu le coup de MOONLIGHT...même si, à choisir, je préfère LADY BIRD à MOONLIGHT...

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13 janvier 2018 6 13 /01 /janvier /2018 09:54

Bonjour les amis,

la semaine dernière j' avais été très critique avec le BLADE RUNNER 2049 de Denis Villeneuve qui, malgré ses qualités esthétiques indéniables m' avait plongé dans un profond ennui et agacement.

Evidemment, s' agissant d' une oeuvre d' un grand cinéaste comme Villeneuve, et s' agissant aussi de la suite du chef d' oeuvre de Riddley Scott , je ne pouvais qu' être doublement déçu.

Alors, pour ne pas rester sur une sensation de frustration, j' en ai profité cette semaine pour découvrir des films antérieurs  de Villeneuve afin de renouer un peu avec lui.J' avais beaucoup aimé son PRISONERS, un film particulièrement angoissant qui vous tient en haleine pendant 2 h 30.

Alors j' ai commencé par visionner ENEMY que je n' avais pas vu.

Encore une fois j' ai été très déçu car, après une introduction énigmatique dans une atmosphère pesante et très allégorique, le film nous embarque vers " destination nulle part"...Mais ça, le spectateur aura attendu 2 heures pour s' en rendre vraiment compte.Une mise en scène parfois brillante mais au service de rien.Quel était le projet de Villeneuve ? Je préfère me taire pour ne pas dire de bêtises mais j' en suis arrivé à me demander si le réalisateur en avait un: je veux dire un "vrai projet"...Je crois que ENEMY est à ranger dans la catégorie " métaphores"...certains aimeront, d' autres pas: moi je suis dans la 2 ème catégorie.

Mais, bien évidemment, je ne renonce pas aussi facilement avec un grand auteur, et je me suis lancé ( appuyé en cela par notre ami Fatizo) dans le visionnage de SICARIO:

Et là, ma persévérance a été récompensée...

Le dernier grand film que j' avais vu sur les cartels de la drogue était SCARFACE de Brian de Palma qui remonte à 1983.

Entre temps j' avais vu le CARTEL de Riddley Scott, dont certaines scènes ont été filmées juste à quelques km de chez moi à Pego dans une luxueuse villa .

Cartel est un film ambitieux, qui veut atteindre une certaine dimension métaphysique sur l' animalité humaine, mais le film devient parfois bavard, sentencieux...et aussi involontairement ridiculement vide.Le scénario écrit par le Pulitzer américain Cormac McCarthy n' a pas inspiré le grand Riddley Scott qui bâcle certaines scènes comme la liquidation du parrain ( mais en soigne d' autres aussi comme l' éxécution planifiée soigneusement d' un motard tueur à gages).Malgré tout, CARTEL est un film à voir.

Mais revenons à Villeneuve et à son SICARIO.

Voici la bande-annonce.

Cette fois-ci on n' a pas droit à un film bavard.Ce film est l' antithèse de CARTEL.Ici, ce sont les faits, les actions, les personnages,les lieux et les ambiances tendues qui font le film.

Villeneuve nous plonge au coeur d' actions coup de poing d' agents anti-drogue aux Etats-Unis, nous projette au coeur de la ville de  Juarez au Mexique, ...les atmosphères sont excellemment rendues.Les prises de vues superbes...Les plans aériens sont de toute beauté...On reste scotché.

Le scénario est très prenant.On suit les péripéties de Kate Macer, une jeune agent du FBI idéaliste et volontaire.Elle sera adjointe à une autre unité qui intervient aux Etats-Unis mais aussi de manière clandestine au Mexique et elle est confrontée à un monde très dangereux où il faut douter de tout, et où on n' est sûr de rien.

D' une part, il y a des agents de police corrompus...d' autre part, et face à des narcotrafiquants très tordus, les flics ( qui ne disposent pas toujours des moyens légaux pour intervenir) ont appris, eux-aussi, à répondre de manière toute aussi tordue.

Finalement, le spectateur est maintenu en haleine, et ne sait pas sur quel pied danser jusqu' à la dernière seconde du film.

Tous les personnages sont très bien interprétés, sobrement et de manière très réaliste et convaincante.

Emily Blunt est parfaite dans son rôle d' agent intègre qui ne tergiverse pas avec ses principes...Très forte et fragile à la fois.

SICARIO de Denis Villeneuve...une mise en scène époustouflante.

Benicio del Toro , avec sa gueule à couper au couteau,est très inquiétant et nous maintient dans la plus grande des ambiguïtés...

En espagnol, on dit qu' il a une " cara de pocos amigos"...une " tête à avoir peu d' amis"...

SICARIO de Denis Villeneuve...une mise en scène époustouflante.

Cette fois-ci on peut dire que Villeneuve maîtrise complètement son sujet.Sa mise en scène ne souffre d' aucune baisse de rythme...Le film alterne très bien les scènes d' actions filmées avec maestria , avec celles où on s' interroge avec notre héroïne avec qui on s' identifie complètement.

La fin ne se veut pas moralisatrice.Villeneuve laisse le spectateur juge de ce qu' il a vu.

Bravo ! SICARIO est une grande réussite et Villeneuve un grand metteur en scène... mais ça, on le savait...

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12 décembre 2017 2 12 /12 /décembre /2017 13:28

Bonjour les amis,

Philip Brailsford,policier de son état, vient d' être acquitté par un tribunal américain alors qu' il a tué avec son arme automatique Daniel Shaver, un simple citoyen qui était, au moment des faits, non armé et non menaçant...

Mais pour me suivre lisez d' abord cet article.

En fait, pour bien comprendre ce qui s' est réellement produit il faut voir la scène telle qu' elle s' est passée.Je n' aime pas montrer des vidéos morbides ou voyeuristes mais ces images très dures sont vraiment nécessaires pour se faire une vraie idée du drame.

La scène se passe durant les trois premières minutes de la vidéo que j' ai mis en lien ci-dessous 

Alors c' est assez fou cette scène car la victime n' est jamais menaçante.Elle n' a pas d' arme et elle supplie le policier de lui laisser la vie sauve.Le policier qui apparemment a du mal à contrôler ses nerfs demande à Shaver de se mettre à genoux et d' avancer doucement.

Shaver obéit mais un seul mouvement de sa main vers son pantalon va provoquer instantanément une salve de tirs mortels de la part du policier.

Il est probable que le suspect voulait simplement remonter son pantalon...Un geste qui lui coûtera la vie.

Le tribunal acceptera les justifications du policier qui expliquera qu' il a fait feu car il pensait que Shaver allait sortir une arme.

Quand on regarde les images, on se dit vraiment que le policier exagère et qu' il n' est absolument pas en danger ou alors qu' il avait largement le temps de réagir si Shaver avait vraiment sorti une arme.On se dit que si Brailsford n' est pas capable de contrôler ses nerfs, il devrait faire un autre métier...

Quand on regarde une 2 ème fois les images on voit bien que Shaver supplie, qu' il a peur et qu' il obéit sans broncher aux injonctions du policier.

Il ne pouvait pas se montrer plus coopérant.Il était probablement en état d' ébriété mais malgré tout il n' était jamais menaçant.

Un seul mouvement vers son pantalon et son destin a été scellé....

Moi, ça me fout le vertige une scène pareille.Le mec suppliant le policier qui se fait mitrailler pour un geste anodin...Ça me dépasse ! Même les tueurs des films de Quentin Tarantino semblent avoir plus de compassion que Brailsford.

Etre policier est un travail difficile et dangereux qui demande du sang froid, de la maîtrise de soi...toute une série de qualités que ne semble pas avoir Brailsford.

Alors on se pose la question de la formation des policiers aux Etats-Unis.

Par ailleurs, je n' arrive pas à comprendre le tribunal qui acquitte purement et simplement le policier.J' y vois un très mauvais signal envoyé à la citoyenneté.

Brailsford n' a même pas eu ne serait-ce qu' une condamnation symbolique.Il n' a même pas été obligé de rendre sa plaque...On apprendra que Brailsford a été licencié 2 mois après la mort de Shaver à cause de violations constantes aux règles internes de son service et aussi à cause de son mauvais rendement.

Alors, il est mort de quoi Shaver ?...La faute à pas de chance ?

Pas de chance d' être tombé sur un policier hystérique et névrosé ?...Oui mais un policier hystérique et névrosé, équipé d' un puissant fusil d' assaut AK-15, et qui apparemment n' a eu aucun problème pour être recruté et reçu aux examens de sa Police Academy ...

 

 

 

Ne me tirez pas dessus svp !

Encore une fois ce sinistre fait divers n' aurait pas mérité que j' en fasse un article si le cas de Shaver n' était pas symptomatique d' une dérive inquiétante aux Etats-Unis.Ce sont plus de mille citoyens par an qui sont tués par la police américaine, et malheureusement, on sait que des exécutions sommaires comme celle que je viens de relater sont loin d' être exceptionnelles.

Etre suspect aux Etats-Unis , est une situation vraiment angoissante ...Si les policiers vous abattent il leur suffira juste de dire au juge qu' ils  avaient eu peur de vous, ou alors que vous avez eu un petit geste ambigu...

En tout cas, la rafale d' AK-15 que Brailsford a envoyé à Shaver n' était pas ambiguë, elle...

 

Fusil d' assaut AK-15

Fusil d' assaut AK-15

Philip Brailsford

Philip Brailsford

Daniel Shaver , père de 2 jeunes enfants, n' avait pas d' antécédents judiciaires...

Daniel Shaver , père de 2 jeunes enfants, n' avait pas d' antécédents judiciaires...

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9 avril 2017 7 09 /04 /avril /2017 18:18

Bonjour les amis,

Je viens de terminer un roman assez volumineux de plus de 700 pages de Luca di Fulvio intitulé LE GANG DES RÊVES.

En voici un résumé:

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt...
L'histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. 
Roman de l'enfance volée, Le Gang des rêves brûle d'une ardeur rédemptrice : chacun s'y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l'illusion de la pureté.

"Le gang des rêves" de Luca Di Fulvio

Alors c' est un roman assez torrentiel qui commence en Italie au début du siècle dernier.Cetta, jeune paysanne italienne fuit son pays et arrive à New-york avec son bébé née d' un viol.

Pour survivre elle devra vendre son corps et elle luttera avec une seule obsession: devenir américaine, et que son fils, rebaptisé Christmas  soit un citoyen américain à part entière.

Le récit est dense avec des allers et venues dans différentes époques.Nous suivons l' itinéraire de Cetta, la jeune immigrée qui ne connait pas un mot d' anglais et qui découvre New-York, et en parallèle celui de son fils Chris qui  devra apprendre à survivre à l' école de la rue, une rue qui est livrée aux rivalités entre gangs: les irlandais, les juifs, les italiens...

Le personnage de Chris est celui qui porte le récit.Il est très débrouillard,a du culot,et possède une intelligence hors du commun qui lui permet de se frayer un chemin, et de tenter de vivre son rêve américain.

On est happé par l' histoire qui nous fait croiser plein de personnages hauts en couleurs issus des bas-fonds new-yorkais.Certains sont truculents, d' autres pathétiques:il y a des pauvres prolos hyper exploités, des braves types et des méchants teigneux, des durs, des petits truands sans ambition,des maquereaux et des vrais caïds.

Ce roman est aussi une grande histoire d' amour. Chris va porter secours à Ruth qui est une jeune juive issue d' une famille très aisée et qui a été victime d' une agression horrible.Chris tombera sous le charme de Ruth qui est extrêmement traumatisée par son agression.

Cette histoire d' amour semble à priori impossible puisque Chris et Ruth appartiennent aux deux extrêmes de l' échelle sociale.Les relations entre Ruth et Chris seront le fil rouge de tout le récit et tout ce que va entreprendre Chris sera fait par amour pour Ruth.

Par ailleurs, Di Fulvio nous fait suivre aussi en parallèle la trajectoire violente et sanguinaire de Bill, l' agresseur de Ruth.C' est lui qui incarne le Mal absolu dans le roman...

Le livre nous fera revivre l' Amérique des années 20 , de l' avant- prohibition, du cinéma muet et parlant, de la radio, de la comédie musicale et de Broadway...On y voit aussi l' Amérique de l' immigration,des ghettos, du racisme, des syndicats, des premières usines automobiles FORD et de la taylorisation.

Le récit nous promène de la côte Est à la côte Ouest où Hollywood attire tous ceux qui rêvent de fortune et de faire du cinéma.On y découvre une industrie cinématographique naissante, quasi mafieuse, très cynique où les jeunes filles trop innocentes sont exploitées sans vergogne.

Le début du roman fait penser à IL ETAIT UNE FOIS L' AMÉRIQUE de Sergio Leone mais cependant avec une différence importante:Chris, même s' il est en contact avec la pègre va chercher rapidement une solution personnelle pour sortir de la délinquance.Impossible de séduire Ruth en restant dans l' illégalité.

Chris possède une imagination hors du commun et un charisme qui lui permettent de subjuguer ceux qui l' écoutent.L' Amérique toujours à la recherche de jeunes talents lui donnera sa chance...Quant à son histoire avec Ruth, il faudra attendre la dernière page pour savoir comment elle se conclut.

Il faut ajouter qu' il y a dans ce roman de très bons dialogues et une bonne dose d' humour. C'est finalement une écriture très cinématographique....à tel point qu' on se demande s' il n' y aura pas un metteur en scène en mal d' inspiration qui va tenter d' en faire une adaptation.

Moi si je devais produire ce film je chercherais déjà le nouveau Di Caprio pour tenir le rôle Chris...et la nouvelle Monica Bellucci pour tenir le rôle de Cetta.

Pour le personnage de Ruth je l' imagine comme ça...

 

 

"Le gang des rêves" de Luca Di Fulvio

Pour en savoir plus sur ce roman, vous pouvez aller sur ce lien.

Je dédie ce petit billet à ma copine d' origine romaine Sonia qui est en plein milieu du roman et qui ne l' a pas encore fini...et qui a été la première à proposer Bellucci dans le rôle de Cetta.

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7 mars 2017 2 07 /03 /mars /2017 20:34

Bonjour les amis,

Donald Trump attaque sa présidence en voulant donner l' impression forte qu' il va tenir ses promesses.Alors, on est plus que dubitatif sur l' efficacité de certaines mesures et sur la faisabilité de leur application.Par contre, il y a quelque chose dont on ne peut douter, c' est qu' il va bien s' attaquer aux plus faibles.

Deux points importants de son programme sont déjà mis en orbite:

1- l' annulation pour ne pas dire désintégration pure et simple de l' Obamacare qui tentait d' offrir une protection médicale minimale aux classes les plus défavorisées.

2- la chasse aux clandestins qui est d' ores et déjà lancée.Ce sont des millions de personnes qui , du jour au lendemain, vont avoir peur d' ouvrir leur porte à des inconnus, en craignant que ce soit la police anti-immigration ( qui va être dotée de nouveaux moyens importants ) qui frappe à la porte.

Alors, il faut rappeler quelques données économiques de base très simples.

Les Etats-Unis ont un taux de chômage de l' ordre de 5% , très enviable pour nous les européens.Un taux qu' on peut considérer comme une situation de quasi plein emploi.C' est sans doute la meilleure partie du bilan d' Obama qui, sur le plan intérieur, a été plutôt un bon président.

Il y a aux Etats-Unis à peu près 11 millions de personnes non-régularisées qui pour la plupart vivent dans ce pays depuis plus de 10 ans, ce qui veut dire qu' elles sont intégrées, qu' elles travaillent le plus souvent dans des secteurs que les américains ne veulent pas occuper, et qu' elles ne coûtent pratiquement rien du tout en termes de cotisations sociales.

Les Etats-unis bénéficient donc d' une manne prolétaire à bas prix dont ils ne peuvent se passer.Si Trump avait le pouvoir de les expulser tous, l' économie américaine s' en ressentirait de manière très négative dans certains secteurs, comme l' agriculture, où elle manquerait de main d' oeuvre. D' ailleurs 3 Etats américains ont fait savoir qu' ils n' appliqueraient pas le décret anti-immigration...Le moins qu' on puisse dire, c' est que tout cela fait assez désordre.

Mais une chose est sûre: Trump a réussi sur un seul coup de plume à plonger des millions de résidents sans papiers dans la crainte et dans l' angoisse.

Voici l' arrestation cette semaine d' un mexicain sans papiers, sous les yeux de sa fille, après qu' il ait laissée  à l' école...

 

Evidemment, l' émotion est vive dans la communauté américaine latino et il y a eu une manifestation de soutien à ce père de famille  à LOS ANGELES

Encore une fois, je ne vais pas vous faire sortir vos mouchoirs.Tel n' est pas mon but.

On voit déjà de quelle manière la politique populiste de Trump s' attaque aux plus faibles.

Par ailleurs,et en parallèle,je voudrais rappeler d' autres promesses de Donald Trump.Il a promis, par exemple, de taxer les produits chinois, et là les amis, ça me fait sourire amèrement car avec les asiatiques ça va être une autre paire de manches.Ils ne sont pas faibles eux.Les chinois ont acheté 30 % de la dette américaine et peuvent, sur un claquement de doigts de leur président, créer une crise sans précédents aux Etats-Unis, rien qu' en mettant cette dette massivement en vente sur le marché.

Sûr qu' avec les chinois, ce sera du donnant donnant.

Par contre pour le gouvernement mexicain, les choses vont être plus compliquées et la nouvelle administration américaine va leur mener une guerre économique sans merci.

On le voit bien. Trump va  tenir une partie de ses promesses, et ce sont les plus pauvres et les plus démunis qui vont en faire les frais.Les autres peuvent dormir tranquille...

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6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 08:16

Bonjour les amis,

Je viens de finir un énorme pavé de près de 800 pages de Philipp Meyer intitulé LE FILS, et  j' ai trouvé une excellente critique que je vous invite à lire ci-dessous:

 

 

Audrey Chaix a pratiquement tout dit, et je me contenterai d' y ajouter juste quelques commentaires personnels.

Alors la grande particularité de ce roman qui se passe au Texas c' est de remettre en perspective l' histoire de cette partie du monde.Nous avons tous une vision de la colonisation qui a commencé au XVI ème siècle et durant laquelle l' homme blanc a chassé les natifs qui formaient une communauté d' une vingtaine de millions d' habitants.

Ce qu' on perd de vue c' est que la guerre va durer pendant près de 350 ans...Et dans ces conflits on oublie les mexicains.Or au Texas les luttes entre les blancs, les mexicains et les indiens de différentes tribus seront incessantes.

Blancs contre les mexicains, mexicains contre indiens, et indiens contre les blancs pendant plus de 3 siècles.Sans oublier blancs contre blancs puisqu' il y aura la guerre de sécession.Je simplifie le récit car quand je dis indiens il faut parler des différentes tribus rivales ( même si le livre s' attarde plus sur celles des comanches)

Evidemment, avec un tel passé si sanglant, si marqué par le recours systématique à la violence, et à l' usage des armes, on peut comprendre que le Texas soit une terre particulière où l' origine familiale de chacun pèse sur l' approche qu' il a de se voisins.Chaque dynastie a sa propre histoire ( généralement violente), vue de son côté.Chez les blancs il y a les éleveurs, les producteurs de coton, et ensuite il y aura le pétrole qui va enrichir nombre d' entre eux...et cela durera jusqu' aujourd' hui.

Le fondateur de la dynastie Mc Cullough a été enlevé par les comanches et il vivra trois ans dans leur communauté.C' est la partie qui pour moi est la plus passionnante du récit car Philipp Meyer s' est documenté de manière très détaillée sur les us et coutumes des indiens.On apprend tout dans son livre.C' est bourré d' informations.Comment cuisiner toutes les parties comestibles du bison, comment préparer les peaux, comment réaliser un arc.Quelles sont les coutumes sexuelles et affectives entre les comanches qui ont  des relations assez libres avec les filles tant qu' elles ne sont pas encore mariées ( par ailleurs ce sont souvent elles qui prennent les initiatives...) .Comment les comanches traitaient leurs prisonniers quand ils décidaient de les garder, et comment ils les éxécutaient dans le cas contraire.On y apprend aussi comment s' organisait la vie sociale dans les tribus, comment et en fonction de quoi ils planifiaient leurs transhumances.Le livre nous en apprend beaucoup sur leurs systèmes de valeurs ( la fameuse bravoure indienne, par exemple),et aussi sur leur sens de l' humour ...

Le récit est d' une extraordinaire violence mais sans complaisance et Philipp Meyer essaie de le raconter de la manière la plus honnête possible, c' est à dire avec la sensibilité des personnages de l' époque ( et pas avec notre sensibilité à nous, ses lecteurs).

Elli Mc Cullough est parfois très brutal mais on a de l' empathie pour lui car on se resitue dans le contexte qui est le sien,et ses réactions sont justifiées par une certaine forme de bon sens et d' instinct de survie.Le roman de ce point de vue fait penser à la première scène hyper violente du film LE REVENANT.Elli est un personnage hybride car, même s' il retourne dans le monde des blancs il garde beaucoup d' amour et de respect pour sa communauté comanche d' adoption.Il garde un goût insatiable pour la nature et la liberté.

L' histoire se passe sur 5 générations avec 3 narrateurs.

C' est un livre assez torrentiel, avec plein de personnages toujours décrits avec précision et réalisme comme si Meyer avait voulu y mettre tout le Texas.

Quand on referme la dernière page, on n' a plus la même perception de cet Etat.On comprend mieux pourquoi les texans sont et resteront toujours un peu à part.

Philpp Meyer

Philpp Meyer

 

 

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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 08:14

Bonjour les amis,

La semaine dernière un collectif de 35 psychiatres américains a envoyé une lettre au NEW YORK TIMES dans laquelle ils mettaient très sérieusement en doute l' état de santé mentale de Donald Trump.

C' est un fait atypique et complètement inhabituel dans l' histoire des Etats-Unis, et même si cette initiative ne respecte pas les règles déontologiques de la profession, le simple fait que 35 experts, dont certains de renom international, tirent la sonnette d' alarme est en soi très inquiétant.

 

 

Alors, en ce qui me concerne, je ne suis pas spécialiste en psychiatrie pour émettre un diagnostic, mais je n' oublie pas que dans l' histoire de l' humanité de grands malades mentaux ont occupé la plus haute responsabilité de certains Etats.Il y avait eu sur ce sujet un excellent documentaire dans les années 80 intitulé: " Ces malades qui nous gouvernent".

Un documentaire qui rappelait, par exemple, qu' un pilote d' avions qui a la responsabilité de la vie de 200 à 300 personnes doit faire des examens de contrôle régulièrement, alors que des présidents qui dirigent la destinée de nations entières, formées de dizaines de millions d' habitants, ne sont pas soumis à des examens aussi stricts.

Vous pourrez voir, si ça vous intéresse, l' intégralité de ce documentaire bien plus passionnant que n' importe quel film à l' affiche en ce moment sur le lien ci-dessous.

 

Alors,pour amener un peu de dérision et de dimension métaphorique sur un sujet qui est inquiétant et pas du tout drôle, je me suis complu à imaginer,à la manière de Woody Allen,quel genre de joueur d' échecs serait Donald Trump ?

Vous savez que j' aime l' art échiquéen, et que je considère que de nombreux grands hommes politiques étaient de redoutables joueurs, à commencer par Napoléon, pour n' en citer qu' un seul.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2016/03/eloge-du-jeu-d-echecs.html

Alors quel serait le style de Donald s' il appliquait les mêmes stratégies à ce  noble jeu qu' il ne le fait en politique ?

Disons qu' il aurait un style direct, impulsif...Il se précipiterait sur le Roi adverse comme un soudard, de manière trop cavalière, avant d' avoir mesuré les possibles effets collatéraux d' une attaque trop précipitée.Il utiliserait toute la puissance de sa Reine sans penser à la protéger et à couvrir son action.

Donald ne reculerait pas ses pièces avancées de manière trop hasardeuse.Il est trop orgueilleux pour reconnaître qu' il s' est lancé dans une offensive de manière aventureuse, sans la préparation nécessaire, et qu' il serait plus sage de battre en retraite.Non, battre en retraite lui est impossible...

Du coup, Donald sacrifierait sans états d' âme ses pions, échangerait rapidement ses pièces mineures, et on se trouverait vite en phase de fin de partie.Tenter de longs mouvements préparatoires pour essayer d' en tirer un bénéfice stratégique à long terme est hors de sa portée intellectuelle.

Serait-il un joueur fair-play ? Alors là, je sors mon joker mais je l' imagine bien devant une position de fin de partie clairement désespérée pour lui renverser le jeu de manière malencontreuse et déclarer qu' il faut reprendre la partie à zéro...ou alors balancer l' échiquier à la figure de son adversaire, en disant que ce jeu, de toutes façons, c' est de la m...

Alors, il y a quand même un conseil que je donnerais aux adversaires de Trump.

Aux échecs on apprend une règle d' OR que voici.

Face à un adversaire qui joue mal, voire très mal, il faut maintenir une certaine rigueur et ne pas vouloir se mettre à son niveau en jouant de manière trop rapide en pensant qu' on va gagner sans aucune difficulté la partie car on risque de commettre des erreurs regrettables.Face à un mauvais joueur il faut continuer de jouer comme si on avait affaire à un grand maître.Il ne faut jamais sous-estimer son concurrent.

Celui-ci peut parfaitement cacher derrière des manoeuvres qui ont l' air simples et directes d' autres qui sont plus subtiles.

Or, je vois depuis un certain temps des responsables étrangers tomber dans la provocation de Trump, et adopter ses formes vulgaires, voire insultantes, comme par exemple l' ex-président mexicain Vicente Fox déclarant que ses compatriotes ne paieront jamais son p.... de mur.C' est exactement ça qu' il faut éviter: se mettre à son niveau.Il faut continuer de jouer comme si Trump était un président respectable, et le laisser tout seul nager dans son tas d' ordures.

Un autre responsable suédois a demandé par tweet ce qu' avait "fumé" Trump après l' avoir entendu commenter un attentat en Suède dont personne n' a jamais entendu parler.Encore une fois, ce n' est pas sain que le langage international diplomatique perde ses formes.Laissons Trump se mouvoir tout seul dans sa propre fange...

Je terminerai par une métaphore à deux balles.Parfois mes certains de mes élèves ( très peu nombreux heureusement) s' expriment de manière très vulgaire et insultante et tiennent des propos scandaleux et absolument inacceptables.Mais le pire serait que le professeur leur réponde sur le même ton et dans le même registre...Quand on perd les formes, on perd tout honneur, toute crédibilité et on finit par donner raison aux agresseurs qui marquent des points.

Que penserait nos élèves s' ils voyaient leurs professeurs s' interpeller entre eux de manière vulgaire, peu respectueuse et inappropriée ? L' effet serait désastreux pour tout le monde.

C' est le danger que fait courir Trump à la planète toute entière.

Pour revenir au joueur d' échecs qu' il serait, je crois que ce jeu n' est vraiment pas fait pour lui, ni pour son caractère.

Par contre il aura, qu' il le veuille ou non, à s' affronter à d' excellents joueurs comme Vladoche, par exemple...Un Vladimir Poutine qui, lorsqu' il avance un pion, est rarement amené à le sacrifier.Le président chinois Xi Jinping n' est pas du genre à improviser ses mouvements tactiques de manière irréfléchie non plus.

Ces malades qui nous gouvernent...

 

Donc, je vois mieux Donald sur un ring avec des gants de boxe et essayant de mettre KO rapidement son adversaire...pratiquant les coups bas aussi, comme il l' a fait avec Hillary.

Mais même sur un ring, Trump serait redoutable mais ce ne serait pas un bon boxeur.

 

Ces malades qui nous gouvernent...

Alors, le poker menteur peut-être ?...Là, oui, il serait sans doute très bon car il est capable de balancer n' importe quelle énormité comme si c' était une vérité première dont personne ne doute.Il croit lui-même en ses contre-vérités.Même l' aiguille d' un détecteur de mensonges ne capterait pas la moindre variation...C' est peut-être pour ça d' ailleurs que les 35 experts psychiatres doutent de sa bonne santé mentale...

Ces malades qui nous gouvernent...
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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 00:43

Bonjour les amis,

Je viens de voir The Birth of a Nation le film de Nate Parker, après avoir pris connaissance de cet article de notre ami Fatizo que je vous invite à lire ci-dessous.

"The Birth of a Nation" de Nate Parker...lourd de chez lourd....

Je suis assez d' accord avec les très sérieuses réserves émises par Fatizo, et je vais juste en confirmer certaines et ajouter un certain nombre de remarques personnelles.

Parlons du thème d' abord.

Alors là, comme disent les espagnols, " llueve sobre mojado"...il pleut sur un sol déjà mouillé ( et donc saturé).En effet, des films qui dénoncent l' esclavage des afro-américains, on en a déjà vu plusieurs ces derniers temps dont les fameux 12 ans d' esclavage ou Django ( excellents tous les deux).

Je ne veux pas dire par là que la coupe est un peu pleine mais on est, à la base, un peu saturé...avec l' impression qu' on a affaire à un cinéma qui commence à tourner en rond et qui réactive aussi de vieilles rancoeurs ( même si elles sont parfaitement légitimes).

Mais revenons au film de Parker.

C' est lui-même qui a tenu à interpréter le rôle, et là, il est difficile de ne pas y voir une forme de narcissisme et d' égolâtrie, en se mettant en scène lui-même en victime sacrificielle du colonialisme monstrueux des blancs.On sent qu' il est bien trop heureux d' endosser ce rôle qui lui permet de se mettre en valeur et de projeter à l' écran une rage qu' il porte en lui-même ( tout en se protégeant derrière l' alibi de l' acteur qui interprète un personnage).Il traite les événements qu' il relate comme si il avait un compte personnel à régler et qu' il voulait lui-même cracher sa rage et venger ses ancêtres.

N.B: Autant vous avertir tout de suite que sur la version française, ils ont eu l' idée saugrenue de faire appel au rappeur Abd Al Malik pour doubler la voix de Parker, et malheureusement ça s' entend !!! On a envie d' éclater de rire dés qu' on entend notre Nate Turner qui semble sorti d' un quartier de Saint-Ouen ou de Saint-Denis...Tout simplement ridicule d' affubler d' un tel accent un noir-américain du XIX ème siècle ! Turner qui parle comme un rappeur parigot ou comme Jawad, vous vous souvenez, le mec qui voulait rendre service ! Ça ne passe pas du tout !...mais vraiment pas ! Tout aussi ridicule qui si Turner parlait avec l' accent québécois.Je vous conseille donc très vivement de voir le film en VOST.

Bon, revenons à Nate Parker qui en fait des tonnes, qui tire sur la corde mélo à fond, qui rajoute des épisodes qu' il invente (comme le  viol de l' épouse de Turner) pour rendre le personnage encore plus pathétique.

Rien ne nous est épargné...du sang, de la sueur, beaucoup de souffrances et des larmes !

Là, il faut être clair.Je ne dis pas que ce qui est dénoncé ne s' est pas produit.Je n' en doute pas une seule seconde...Simplement, cette complaisance de la caméra, qui s' attarde, qui se repaît du sadisme des Blancs, et bien on sature un peu...Et après avoir vu 12 ans d' esclavage, on a envie de s' exclamer:

" Ok Coco...Tu nous sers autre chose parce que celle-là on nous l' a déjà faite, et plutôt mieux que toi..."

Alors, il y a quand même un aspect original à cette histoire qui mérite d' être connue.C' est que le héros se croit guidé par Dieu, et qu' il trouve dans la Bible des passages qui vont justifier ses expéditions punitives sanglantes.On a affaire à un Spartacus sanguinaire qui brandit la Bible ! Pas banal !

Donc notre héros se convertit peu à peu en un illuminé...Et partir de là, le spectateur décroche.Il n' y a plus vraiment d' empathie avec Nate Turner.On comprend bien son désir de vengeance par rapport à toutes les horreurs qu' il a subies,  sa soif de liberté aussi, et son désir de s' affranchir définitivement du joug imposé par les blancs, mais on ne s' identifie plus du tout à la manière à la fois religieusement dévoyée et très violente qu' il a d' orienter sa révolte.

Du coup, on l' observe un peu comme une curiosité historique atypique pendant que notre Nate Parker,lui, continue de croire en son héros, et continue  de l' interpréter en en faisant des tonnes...jusqu' à une scène finale dont le symbolisme simpliste prête ( malheureusement) à rire.

On aborde la dernière demi-heure du film dans une ambiance de boucherie pleine d' hémoglobine avec une folle envie que ça finisse vite...pendant que Nate Parker, lui, continue de se prendre pour un nouveau messie noir recrucifié ( ici, il est plutôt pendu...avec, encore une fois, une caméra qui s' attarde très très lourdement sur la pendaison filmée au ralenti).

Alors, on ne peut s' empêcher de se demander où Nate Parker  a voulu en venir avec son film.

Dénoncer les horreurs de l' esclavagisme ? Ok, mais ça a été fait avant lui et plutôt mieux que lui...

Cette histoire de prophète qui croit trouver dans la Bible une justification à ses expéditions punitives, quel message porte t' elle ?...Bin,aucune lecture moderne n' est satisfaisante...Les terroristes d' aujourd' hui justement s' inspirent de certains de textes sacrés pour faire couler le sang de manière complètement absurde...

Par ailleurs, si le désir de témoigner d' épisodes réels qui se sont malheureusement produits est LOUABLE ( le fameux DEVOIR DE MÉMOIRE), il y a dans le traitement cinématographique manichéen de Parker comme un désir de réalimenter chez les jeunes le traumatisme créé par l' esclavage.

C' est le genre de film MALSAIN à créer des syndromes post-traumatiques.Vous savez, comme les enfants de juifs qui n' ont pas connu la déportation mais qui l' ont revécu à travers les témoignages de parents.Parker est-il victime lui-même de ce type de syndrome ? On peut se poser la question...

Donc devoir de mémoire OUI...réactiver les rancoeurs inter-ethniques, NON...

Et avec Nate Parker, je suis dans le flou...J' ai du mal à le situer.Il remercie dans le générique de fin du film Spike Lee qui est lui-aussi un metteur en scène ( arrogant, surcoté et suffisant) aux motivations ambigües.

Le film 12 ans d' esclavage n' est pas spécialement complaisant avec les Blancs mais il passe bien. On accepte ce portrait peu flatteur pour nous,mais avec The Birth of a Nation ça coince...Too much is too much!

Moi, j' ai déjà entendu des afro-américains qui disent en avoir marre de ces jeunes artistes noirs révoltés et rebelles qui veulent tout le temps relancer un peu la bagarre comme à l' époque des Blacks Panthers et qui disent qu' il faut savoir aussi tourner la page à un moment donné et regarder l' avenir ensemble.

Alors, pour ne pas tirer davantage sur l' ambulance, reconnaissons quelques qualités à ce film.

1. Il relate des faits historiques qu' il est toujours bon de connaître.L' un des moments VRAIMENT forts du film  est la répression qui a suivi les équipées sanguinaires de Turner, avec des exécutions sommaires et des arbres aux pendus un peu partout dans le pays.Très bien filmé en utilisant la chanson de Billie Holliday " Strange fruits" dont je vous ai déjà parlé...Rien que pour ce passage  le film mérite d' être vu.

2. Les paysages du Sud avec de magnifiques eucalyptus baignés dans une douce lumière sont somptueux et les décors sont très réalistes et très soignés.On y est et on se sent vraiment plongé dans le Sud profond...

3. Une superbe photo...merci au directeur de la photographie qui m' a permis de ne pas trop me faire c...Il y a une très belle photo, entre autres, le soir de la nuit de noces avec la femme de Turner qui est très belle.

4. Certains personnages secondaires sont intéressants.Tous les Blancs ne sont pas mis dans le même panier.Le maître de Nate Turner est un personnage humain, nuancé, qui sombre peu à peu dans la dépression et l' alcool...La mère du maître aussi apporte une touche d' humanité chez les Blancs.

Le régisseur noir qui s' oppose à la folie de Turner amène un peu de bon sens .

Ce film aurait pu être un grand film si Parker n' avait pas voulu être aussi démonstratif, aussi prévisible, aussi conventionnel.A vouloir en faire trop, et sans aucune finesse,son projet perd beaucoup de son impact.

Rappelons la phrase de Kurosawa à qui un journaliste lui demandait quel était le message de son dernier film, et qui avait répondu:

" Quand je veux faire passer un message je fais appel au facteur..."

Et oui, le cinéma c' est de l'art avant tout, et trop d' intentions directes et démonstratives peuvent le tuer...ou le rendre si prévisible qu' il en devient ridicule ou ennuyeux.

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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 21:49

Bonjour les amis,

Vous avez tous vu la première conférence de presse surréaliste du nouveau président des Etats-Unis Donald Trump.

 

Alors là, on peut se dire que ça commence très fort, avec un président qui continue de se comporter comme s' il était toujours en campagne, et qui n' a pas encore endossé son rôle de premier représentant de TOUS les américains.

Trump continue de faire du Trump.

Il disqualifie certains journalistes, les insulte, les menace...au lieu de répondre à leurs questions et de dissiper les doutes.

Certains médias sont qualifiés de " tas d' ordures sur le déclin

qui vont payer les conséquences de leurs affirmations "

Et oui, vous ne rêvez pas, c' est l' actuel président de la plus grande puissance mondiale qui parle de cette manière.On a eu droit à un DONALD TRUMP ON FIRE !

Ensuite, il s' est livré à un petit exercice de mégalomanie auquel il nous a déjà habitué mais qui devient inquiétant maintenant qu' il est au pouvoir,...

Il a affirmé:

Je serai le plus grand créateur d' emplois que Dieu ait jamais créé...

Rien que ça !

Il a confirmé la mise en route du chantier du Mur avec le Mexique, et réinsisté sur le fait que ce sont les mexicains qui devront payer...Je n' ose imaginer à quel point de tels propos vont être ressentis de manière humiliante par les mexicains.Leur ex-président Vicente Fox a encore répété la semaine dernière sur tweet que ce mur était un "monument raciste" et que son pays ne paierait jamais pour ce " p..... de mur", selon ses propres termes inhabituellement fort peu diplomatiques.Notez au passage que lorsqu' un président se livre à des propos vulgaires et outranciers, il y a comme un effet de contagion y compris chez ses adversaires !

Ça y' est ! Là on peut dire qu' on est au coeur du nouveau gros problème posé par l' élection de Trump.

Certains croyaient qu' il adoucirait son discours et ses rapports avec ses adversaires une fois qu' il serait au pouvoir mais il n' en est rien.

Trump entend mener son mandat de Président non pas comme un représentant élu d' abord soucieux de faire participer l' ensemble de tous ses concitoyens à son projet économique mais comme un chef d' entreprise mégalomane qui part à l' abordage de la société toute entière en comptant sur les énormes  pouvoirs qui sont maintenant les siens.

Ce mec fait vraiment peur...très peur...Là, on rigole plus.

Et vous savez ce que je me suis dit, les amis ?

 Quelque chose me dit, alors que Trump doit seulement prendre son investiture le 20 Janvier prochain, qu' il ne terminera pas son mandat.

Je ne connais pas bien les lois américaines, et les conditions qu' il faut réunir pour qu' il y ait impeachment, mais une petite voix  me dit, après avoir entendu une partie de cette conférence de presse, que Trump va y avoir droit...pas tout de suite bien sûr...mais tenir 4 ans de cette manière, en alimentant tant de tensions dans tous les sens,ça paraît assez irréaliste !

En attendant la farce tragi-comique ne fait que commencer.

The Trump's show is going on....!!!

 

 

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